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Astronautes : après dix ans de pause, une nouvelle vague de recrutement en Europe

Dix ans après le recrutement de la promotion de Thomas Pesquet, l’Agence spatiale européenne a voté un budget record qui devrait lui permettre de recruter et d’envoyer de nouveaux astronautes dans l’espace.

Une astronaute au sein de la station spatiale internationale ISS.

La figure de proue en matière d’espace en France, Thomas Pesquet, retournera dans deux ans à bord de la Station spatiale internationale (ISS). L’astronaute-star est issue de la vague de recrutement ouverte par l’Agence spatiale européenne (ESA) durant l’année 2009. Les candidats choisis constituaient seulement la troisième promotion – après celles de 1978 et 1992. Dix ans plus tard, l’ESA se dit désormais prête à lancer une quatrième campagne de recrutement de nouveaux astronautes, d’ici la fin de l’année 2020. « Nous n’avons pas encore défini la taille de cette promotion, a déclaré au Figaro l’ancien astronaute et actuel responsable du Centre des astronautes européens à Cologne, en Allemagne, Frank de Winne. Mais cela devrait se situer quelque part entre deux et six. »

Une affaire de troc

L’ESA a mobilisé un budget record auprès de ses pays-membres, il y a quelques jours à Séville : 14,4 milliards d’euros, pour l’ensemble de ses projets concernant les cinq années à venir. Outre renvoyer Thomas Pesquet dans l’espace, elle compte notamment construire et lancer son premier engin destiné à la défense anti-astéroïde de la Terre, Hera. Le recrutement d’une nouvelle poignée d’astronautes fait donc aussi parti de ses plans. Mais pourquoi si peu ? Pour l’ESA, c’est un problème de rendement. Elle ne peut se permettre, comme l’Agence aérospatiale américaine (NASA), d’envoyer ses astronautes par ses propres moyens. Elle doit donc faire appel à son homologue américaine en lui proposant des échanges de bons procédés. En conséquence, elle veut recruter uniquement le nombre d’astronautes qu’elle sera en mesure d’envoyer dans l’espace.

L’ESA se charge par exemple de la conception et de la construction de modules de service pour le futur vaisseau américain Orion, destiné aux missions Artémis vers la Lune. Les différents dirigeants ont ainsi voté la construction d’un module habitable international en vue de la mise en orbite d’une prochaine station lunaire. L’ESA devra assurer le ravitaillement et la maintenance. En échange, l’Agence compte glaner un ou deux tickets direction l’espace pour ses futurs astronautes. Enfin, parmi les quelques 14 milliards d’euros réunis, 2 milliards seront consacrés à l’exploration robotique et humaine – à destination de la Lune mais aussi de Mars, sous la forme d’un rover capable d’y recueillir des échantillons à étudier.

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