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Pour la première fois, des chercheurs ont mesuré les battements du cœur d’une baleine bleue

Trente mètres de long et 150 tonnes : voici les mensurations connues de la grande baleine bleue, plus large animal vivant sur Terre. Sa fréquence cardiaque, elle, n’était pas connue précisément jusqu’à aujourd’hui.

La baleine bleue est le plus organisme vivant connu.

Le coeur d’un être humain au repos bat en moyenne 75 fois en une minute. Celui d’une baleine de trente mètres de long et de 150 tonnes ne dépasse jamais les 35 battements par minute (bpm). La baleine bleue (Balaenoptera musculus) est l’être vivant le plus grand que la Terre ait jamais connu. Pour la première fois, des scientifiques de l’université de Stanford en Californie ont réussi à mesurer précisément les variations de sa fréquence cardiaque. Parce qu’un tel animal ne peut évidement être contenu dans un aquarium, ils ont dû suivre des baleines bleues sur leurs lieux de vie, au large de l’océan Pacifique Nord. Une fois une candidate sélectionnée pour l’expérience, ils sont parvenus à coller un capteur cardiaque, doté d’épaisses ventouses, sur ses flancs. Assez puissant pour reconnaître les battements cardiaques de la baleine, celui-ci était surtout accompagné d’antennes pour re-diffuser le signal à distance et en temps réel. Résultat : les scientifiques américains ont obtenu des mesures extrêmement précises de la fréquence cardiaque de la baleine bleue, suivant son activité à la surface ou en profondeur. Lorsqu’elle nage en surface pour respirer, les battements de son cœur atteignent leur maximum – la tachycardie – et s’élèvent jusqu’à 35 bpm. A l’inverse, quand elle plonge pour se nourrir de planctons, sa fréquence cardiaque ralentit énormément – le cœur est en bradycardie – et oscille entre 4 et 8 bpm seulement.

D’après les chercheurs, la baleine profiterait de sa crosse aortique particulièrement développée pour retenir du sang disponible pour les organes, entre deux battements. D’après les chercheurs, les capacités cardiaques de cet animal atteignent les limites biologiques : selon eux, un animal plus gros – et donc avec des fréquences cardiaques encore moins élevées – ne pourrait pas exister. “Étudier plus précisément le métabolisme de la baleine bleue nous permet de mieux la connaître et donc de la protéger”, déclare J. A. Goldbogen, l’un des biologistes impliquées dans cette étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences. En effet, la baleine bleue est une espèce menacée (plus précisément, “en danger”), représentée par seulement quelques milliers d’individus dans le Pacifique et l’Atlantique.

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