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Sélectionner génétiquement les embryons ne conduirait pas à des bébés plus malins ou plus grands

Serait-il possible d’avoir bébés plus intelligents ou plus grands si l’on pratiquait une sélection génétique au stade embryonnaire, dans le cadre d’une fécondation in vitro par exemple ? Des généticiens suggèrent que non.

Dans le film Gattaca, un généticien pousse les parents à sélectionner des embryons pour leur enfant.
Dans Gattaca (Andrew Niccol, 1997), un généticien sélectionne les embryons les plus aptes lorsque des parents décident d’avoir un enfant (Crédits : Columbia Pictures).

Sélectionner ou modifier les embryons de manière à produire des bébés plus “perfomants”. Un tel scénario a longtemps été cantonné à la science-fiction. Mais les avancées fulgurantes dans le domaine de la génétique (notamment la démocratisation du séquencage) changent aujourd’hui la donne. Ce qui remet sur le tapis une question soulevée dans le film culte Bienvenue à Gattaca : serait-il possible d’avoir bébés plus intelligents ou plus grands si l’on pratiquait une sélection génétique au stade embryonnaire, dans le cadre d’une fécondation in vitro par exemple ? Sans même se pencher sur toutes les problématiques éthiques qu’un tel procédé soulèverait, son efficacité potentielle est remise en question par des généticiens israéliens.

Dans leur étude publiée dans la revue Cell, ces derniers ont compilé un grand nombre de données issues de précédentes études sur le sujet et les ont traitées par ordinateur pour établir des moyennes des résultats possibles. Avant d’opérer une sélection du “meilleur embryon possible”, les généticiens effectuent un séquençage du génome de chaque variant d’embryons issus de la fécondation in vitro des gamètes des deux parents. Cela leur permet de déterminer le “score polygénique” de l’embryon : celui-ci couvre les probabilités de développer telle ou telle maladie, d’avoir telle couleur d’yeux ou telle taille. Ils se sont concentrés sur les mesures de la taille des individus et la valeur de leur quotient intellectuel (QI). Selon eux, une telle sélection n’aboutirait qu’à une hausse de 2.5 cm de la taille  et de deux à trois points de QI. Un gain assez faible. De plus, ce gain ne serait “jamais garanti” précise Shai Carmi, l’un des auteurs de l’étude. Dans certains cas, l’équipe a ainsi constaté que les individus les plus grands n’avaient pas les scores polygéniques relatifs à la taille les plus élevés. Et qu’à l’inverse, certains avec des scores élevés étaient finalement plus petits que la moyenne. Au delà des gènes, bien d’autres facteurs (environnement, éducation, etc.) ont en effet un impact important sur des caractéristiques telles que la taille ou l’intelligence.

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2 commentaires
  1. A la naissance, nous avons tous un potentiel quasi identique de performances physiques ou intellectuelles. Cet étude démontre que notre carte génétique sur ces performances, est vierge (en informatique, on dirait formaté de bas niveau), et qu’il s’agit de compléter et développer par l’éducation, le mode de vie, d’alimentation, etc.

    Cette étude est donc rassurante sur le plan de l’égalité des humains.

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