Steven Spielberg en parlait dans son film Ready Player One (adapté du roman éponyme d’Ernest Cline). Aujourd’hui des scientifiques y sont parvenus : inclure le toucher dans les sens compatibles avec la réalité virtuelle. Des scientifiques et ingénieurs chinois et américains ont développé un tissu bardé de capteurs et d’électrodes, simulant des sensations de toucher, qu’ils détaillent dans un article publié dans Nature. Leur technologie s’appuie sur une fine feuille malléable qui s’adapte au relief du corps pour être posée sur la peau de l’utilisateur (voir ci-dessous). Cette feuille comporte un certain nombre d’actionneurs mécaniques, qui émettent des vibrations lorsqu’un courant électrique les traverse. Le signal électrique répond aux stimuli électroniques reçus par un réseau de petites antennes cachées sous la feuille. Celles-ci reçoivent des informations émises à environ un mètre de distance. Chaque actionneur pèse seulement 1,4 grammes pour un diamètre de 12 à 18 millimètres. L’épiderme humain peut cependant différencier des stimuli haptiques à un niveau submillimétrique. Cette capacité est plus ou moins précise selon la région du corps : cela dépend de la densité de capteurs haptiques (ou corpuscules de Pacini) que comporte telle ou telle zone de la peau. Par exemple, cette densité est très élevée au bout des doigts mais moins au niveau des bras. Néanmoins, les scientifiques porteurs de cette technologie pensent pouvoir réduire le diamètre de leurs actionneurs vibrants – et donc augmenter la précision de leur rendu – de trois à dix fois à l’avenir.
Cette technologie présente trois modes d’application. D’abord, élargir le réalisme des expériences de réalité virtuelle : les chercheurs ont placé leur feuille électronique à plusieurs endroits du corps d’une personne devant un jeu-vidéo de combat. Chaque coup reçu par son personnage lui était retransmis, sous forme de légères vibrations, aux endroits de son corps comportant lesdites feuilles. Les scientifiques ont aussi testé leur technologie dans une expérience comprenant deux personnes (voir schéma ci-dessus) : la première avait une feuille électronique collée sur le bras, filmé par une caméra, et la seconde touchait le bras de la première sur un écran tactile retransmettant la vidéo prise en temps réel. Les zones précises, touchées par la seconde personne, émettaient des vibrations sur le bras de la première. Enfin, les chercheurs ont essayé leur technologie sur une personne amputée de son avant-bras, remplacé après-coup par un avant-bras mécanique. Ils ont collé leur feuille sur la portion plus haute, non-amputée, de son bras, et l’ont connecté à sa main artificielle. Ainsi, la personne pouvait ressentir dans son bras la sensation de refermer sa main artificielle. Seul hic à cette technologie révolutionnaire et adaptable à toutes sortes de situation : le danger du courant électrique. En effet, celui-ci s’élève à 5 milliampères et peut provoquer des brûlures si l’utilisation du tissu électronique est trop longue.
[amazon bestseller=”casque VR” items=”1″]
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.