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Habiter sur la Lune : à quoi cela servirait ?

Fini de faire de brèves visites sur la Lune. L’objectif est désormais d’y installer des équipes de manière durable. On vous explique pourquoi.

Crédits : Nicolas Thomas / Unsplash.

« Il est temps de revenir sur la Lune le plus vite possible et, cette fois, pas seulement pour la visiter mais pour y rester », a affirmé Jeff Bezos, le patron de Blue Origin et le propriétaire d’Amazon, lors du 70ème Congrès international d’astronautique à Washington. Sa compagnie de tourisme intersidéral, Blue Origin, compte en effet s’allier à la NASA pour l’aider à préparer, d’ici 2024, le premier envoi d’astronautes sur la Lune depuis 1972 – la mission Artémis. Une nouvelle course à la conquête de notre cher satellite gris est lancée. Des gouvernements comme la Chine, l’Inde ou la Russie s’y intéressent tout comme des compagnies privées à l’instar de SpaceX d’Elon Musk. Pourquoi vouloir à ce point y poser à nouveau le pied et, « cette fois », s’y installer ?

En plus de 45 ans, de nombreuses informations concernant l’astre lunaire ont été confirmées. Sa surface recèlerait, notamment, d’immenses lacs de glace. Ces derniers sont nés des apports en molécules d’eau des astéroïdes tombés sur la Lune. Exploitée de manière adéquate, cette eau gelée pourrait servir de ressource d’eau illimitée pour les premières missions d’exploration et d’installation. Par ailleurs, les astrophysiciens connaissent désormais le potentiel immense de la régolithe ou poussière lunaire. Cette roche sableuse très abrasive recouvre entièrement la surface de la Lune sur plusieurs mètres d’épaisseur. Elle aurait pour propriété de contenir des molécules d’hydrogène et d’oxygène faciles à extraire et exploitables sous forme de carburant pour alimenter des réacteurs de fusée et, peut-être, de futurs moteurs. En outre, notre satellite présenterait une forte concentration d’hélium 3. Une fois capturé, cet isotope très rare sur Terre pourrait servir de nouvelle source d’énergie sur notre planète.

L’établissement d’une économie lunaire ?

Qui dit nouvelles ressources, dit nouvelle industrie et nouvelle économie. En parallèle de l’exploitation de ces trois matières premières en grande quantité, établir des infrastructures – même seulement scientifiques et expérimentales dans un premier temps – s’accompagne de partenariats avec des entreprises privées et des industriels. Des entités « comme Vinci, pour organiser la mobilité sur place, Toyota ou Audi, pour créer des moyens de transport » sauront s’arroger une part du gâteau que sera bientôt le « huitième continent », déjà convoité par de puissants gouvernements – comme l’a souligné l’ancienne astronaute française Claudie Haignéré à Sciences Et Avenir. « D’ici 2030, nous pourrions avoir dix personnes travaillant avec des robots qui feront des rotations de six mois à un an, a expliqué le professeur Bernard Foing de l’Agence spatiale européenne (ESA), à BFMTV.com. En 2060, il y en aura probablement 10 000 et peut-être qu’à ce moment-là il y aura une nouvelle gouvernance, peut-être la (première) république de la Lune » s’est aventuré l’astrophysicien.

Préparer la conquête de Mars

S’installer n’est cependant pas une fin en soi pour tous ces acteurs gouvernementaux et industriels. Comme l’administrateur de l’agence aérospatiale américaine, Jim Bridenstine, l’a confirmé en juillet dernier, la NASA compte toujours envoyer une première équipe d’astronautes sur la Planète Rouge en 2033. Avec une gravité très nettement inférieure à celle de la Terre, la Lune offre un avantage considérable au lancement de fusées vers Mars. Selon Bernard Foing, celles-ci « seraient quarante fois plus efficaces » en partance de l’astre lunaire que depuis notre planète. De plus, en se servant des ressources présentes localement, ces fusées seraient encore moins énergivores et n’auraient pas besoin de mobiliser du carburant terrestre. En somme, à cette vitesse, d’ici quelques dizaines d’années, des films comme Ad Astra ou Total Recall ne seront peut-être plus de simples fictions.

Si le sujet vous intéresse, nous vous invitons à voir l’excellent documentaire d’Arte “Lune, le huitième continent”, toujours disponible gratuitement et dans son intégralité sur YouTube.

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8 commentaires
  1. “…des astéroïdes tombés sur la face cachée de la Lune, dont la surface ne peut être réchauffée par le soleil” 
    Non.
    La Lune a une face cachée du point de vu de la Terre, mais pas du Soleil. Si la glace ne fond pas c’est grâce aux cratères des astéroïdes assez profond pour être toujours à l’ombre…

  2. Vont ils donner le projet à disney ou à la fox ? 
    Moi je préfère que ce soit Pixar qui s’en occupe ,une bonne ferme de serveurs et on pourra faire un bon film d’une visite sur la lune afin de faire croire à tout le monde que les USA sont les plus forts.
    je troll bien-sur !

    1. Pas trop de risque: une ville de la taille de Paris n’est qu’un minuscule point a peine visible vu depuis la lune. et en plein jour on ne la voit meme pas. Alors l’inverse sera vrai aussi: au pire, on la verrait quand l’ombre de la terre la masquera, comme une toute petite étoile dans  l’obscurité.

  3. C’est un aller simple cette conquete de la lune…Personne ne pourra y vivre a long terme ou alors c’est avec l’envie de ne jamais revenir sur terre…Physiquement ce ne sera pas possible….

  4. 30 ans de retard sur Cosmos 1999, c’est pas si pire…. L’essentiel, c’est que les choses bougent, concrètement. Je ne verrai peut-être pas d’hommes sur Mars de mon vivant, mais au moins je vais pouvoir me consoler avec La Lune ! Quoi que….2033 si tout va bien, j’aurai 63 ans, c’est donc encore faisable, avec une certaine marge avant la sénilité…. Si tout va bien, mes rêves de gosse se seront tous concrétisé….

Les commentaires sont fermés.

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