« C’est une pseudoscience, c’est un permis de discriminer », affirme la co-fondatrice de l’Institut new-yorkais IA-Now, Meredith Whittaker, au Washington Post à propos d’une intelligence artificielle un peu particulière. Les algorithmes d’entretien d’embauche se développent depuis déjà plusieurs années mais prennent aujourd’hui beaucoup plus d’ampleur, notamment dans les secteurs à fort taux de recrutement comme l’hôtellerie ou la finance. Aux États-Unis, l’un des leaders du domaine (employé par Hilton ou encore Goldman Sachs), HireVue, a été récemment le sujet d’une enquête très complète du Washington Post repérée par Presse Citron. L’intelligence artificielle fournie par HireVue décortique les expressions faciales, le ton et les mots utilisés par les candidats pour faciliter leur sélection et ainsi leur recrutement. Mais la société reste très mystérieuse sur les secrets de fabrication de son algorithme. L’un des rares exemples concrets donnés par HireVue réside dans l’utilisation de certains mots : les candidats usant de mots plus « compatissants » seront privilégiés contre ceux favorisant des mots considérés comme « agressifs ».
Ce souhait d’objectivité a néanmoins un prix : la standardisation du comportement des candidats. Savoir maîtriser le ton et les mots suffiraient-t-ils à augmenter ses chances ? « Avoir une technologie privée capable de différencier un candidat adéquat d’un autre simplement en se basant sur ses gestes et sa voix est profondément perturbant », déclare Meredith Whittaker. Ainsi, pour y pallier, plusieurs universités entraînent déjà leurs étudiants à adapter leur attitude en vue d’un entretien d’embauche avec une intelligence artificielle. Du côté d’HireVue, ce sont les gains de temps et d’objectivité qui semblent avant tout être mis en exergue. « Quand il y a 1000 candidatures pour le même poste, 999 d’entre elles sont rejetées, que ce soit grâce à une IA ou non », souligne Loren Larsen, directrice de la R&D d’HireVue. « Les humains sont inconstants par nature, indique Nathan Mondragon, l’un des psychologues principaux employés par l’entreprise. Les recruteurs injectent toujours leur propre subjectivité lors d’un recrutement mais une IA se fonde sur une base de données de ce qu’une personne exprime et transmet lors d’un entretien, sans aucun biais ». Lors d’un entretien d’embauche avec son IA, l’algorithme d’HireVue collecte en moyenne plus de 30 000 données différentes pour opérer sa sélection. Suffisent-elles néanmoins à garantir au recruteur de faire le meilleur choix possible ?
Pour en savoir plus et lire des témoignages de candidats ayant fait face à une IA d’embauche, ne manquez pas de lire l’excellente enquête du Washington Post.
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La discrimination systémique c’est un truc merveilleux.
Quand nous autres scientifiques commençons à peine à réaliser et attaquer le problème, l’industrie embrasse la technologie à 300%, nickel.
Déjà que les recrutements par RH sont déjà douteux, que dire avec une IA ?…
IA… ouais comme d’hab un algorithme avec des if then else quoi….
exemple d’IA de nous jours :
“if $paid > 3000 $ then kill(cv)”
“if $experience < 5 years then kill(cv)”
Voila, je suis expert IA depuis 15 ans…
Vivement que cette mode de foutre le mot IA partout s’évapore…
Article intéressant, les commentaires montrent bien qu’on est pas tout à fait prêts pour du recrutement par IA. De ce qu’on voit de notre côté (éditeur de logiciel pour recruteur), c’est que l’IA est peu utilisé pour le coeur de métier du recrutement, mais aide énormément pour toutes les ‘petites’ tâches annexes qui font perdre du temps aux recruteurs. On avait même écrit un article sur le sujet : http://www.huntool.in/ats-recrutement-IA