Les chats sont peut-être les maîtres insoupçonnés du monde mais les rats, eux, peuvent conduire des voitures ! Kelly Lambert, professeure en neurosciences comportementales de l’université de Richmond, aux États-Unis, l’affirme et le prouve dans son partage au New Scientist de résultats préliminaires filmés d’une étude sur la psychologie de rats de laboratoire. La chercheuse et son équipe ont appris à onze mâles et six femelles rats adultes à se diriger dans l’espace uniquement à l’aide d’une petite voiturette électrique. Cette dernière consiste en une large bouteille en plastique installée sur une grille de fils de cuivre qui, une fois pressée contre un circuit électrique sous-jacent, actionne quatre roues. Autrement dit, il suffit au rat présent dans l’habitacle du véhicule d’exercer une pression sur le support avec ses pattes pour avancer. En s’appuyant sur un système classique de récompense, à base de friandises, les neuroscientifiques américains leur ont enseigné toutes sortes de manœuvres – y compris des demi-tours !
Cette expérience atteste à nouveau des capacités d’apprentissage de ces rongeurs ou, comme le précise Kelly Lambert, de « leur plasticité cérébrale ». « Les rats et la majorité des animaux sont vraiment plus intelligents que ce que la plupart des gens pensent », ajoute-elle. Ces premiers tests démontrent surtout les bénéfices psychologiques de l’apprentissage et de l’accomplissement de nouveaux défis. En effet, durant toutes les phases d’apprentissage, l’équipe du professeure Lambert a observé les taux de corticostérone, un marqueur hormonal du stress équivalent au cortisol chez l’humain, et de déhydroépiandrostérone (DHEA), hormone connue notamment pour combattre la dépression chez l’animal, présents dans l’urine des petits apprentis conducteurs.
A la fin de leur formation, les rats présentaient tous un ratio DHEA/corticostérone positif, tendant à prouver l’action anti-stress du gain d’une nouvelle compétence. « Un phénomène psycho-physiologique similaire au sentiment d’auto-efficacité chez l’homme », explique Kelly Lambert. Avant de pouvoir publier leurs découvertes, cette dernière et ses collègues tentent actuellement de trouver quelles parties du cerveau permettent aux rats d’apprendre de telles choses.
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Voilà donc le secret des voitures autonomes ! On nous faisait croire que c’était grâce à l’IA mais en fait ils ont planqué un rat sous le capot !
Merci pour l’article, c’est toujours sympa de voir des sujets science.
Attention en revanche, cest le corticosterol qui joue ce rôle chez les souris, pas le cortisol (c’est chez l’humain) qui est métabolisé differemment. Donc pour l’analogie avec l’Homme…
Et le ratio DHEA / hormone corticosteroide (cortisol ou corticosterol peu importe) reflète l’activité de la glande surrenale, il ne “prouve”pas l’ “action anti stress du gain d’une nouvelle compétence “, le raccourci est assez indélicat. Les deux sont effecivement corrélés mais ce que vous designez par stress ne peut pas être reduit à la seule action de la balance DHEA/corticosteroide, c’est un ensemble complexe.
Ps : leurs recherches sont déjà publiées si on en parle 🙂
Corticosterone*, même moi je me plante !
Faut juste espérer qu’ils ne téléphoneront pas en conduisant…
Ils savent certainement mieux que moi ce qu’ils font mais y’a un truc qui m’interpelle dans cette expérience.
Les mouvements de la voiture sont donné par le déplacement du rat à l’intérieur. Du coup, est-ce que le rat à réellement comprit quand allant à telle position dans l’habitacle cela va déplacer le véhicule dans cette meme direction ou bien est-ce que le rat fait ce qu’il ferait naturellement (se déplacer vers un pont qui l’intéresse) et c’est le système (la voiture) qui s’adapte. Pas certain d’être très clair. Disons que le rat ferait probablement le même déplacement si la voiture n’existait pas, sauf qu’il continuerait d’avancer car non bloqué par les bords du véhicule. Là il se retrouve bloqué par une paroi invisible (transparent) mais le véhicule lui donne l’illusion qu’il avance quand meme.
Bref, je me prend peut etre trop la tête et n’ayant pas lu l’étude il est possible que ma réponse soit expliquée, mais au vu de l’article du JdG, difficile de dire que les rats ont réellement appris à conduire ou même seulement qu’il comprennent que leurs mouvements font avancer le véhicule.
Ok, remarque pertinente, mais le demi tours l’invalide 😉