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Des chercheurs veulent cartographier au laser toute la surface de la Terre

Un archéologue américain a fondé l’Earth Archive dans le but d’utiliser un faisceau laser pour cartographier avec précision toutes zones sauvages ou habitées à destination des générations futures.

« La crise climatique menace de la destruction l’entièreté de notre patrimoine écologique et culturel, rappelle l’archéologue américain Chris Fisher. A moins de l’archiver d’une manière ou d’une autre, bientôt plus personne ne s’en souviendra ». Face à ce constat glaçant, ce professeur de l’université du Colorado, aux États-Unis, a fondé The Earth Archive, un projet visant à cartographier l’ensemble de la surface de la Terre (océans exclus) et d’en garder une trace pour la postérité. Pour cela, il fait appel au système LiDAR (pour « light detection & ranging »). Ce dernier permet de produire des topographies précises de larges zones depuis le ciel, grâce à l’utilisation de la lumière infrarouge comme celle des ondes radio pour un radar ou du son pour un sonar. Émis depuis le ciel à partir d’un avion, le faisceau laser balaie le sol et ses profondeurs. Le temps qu’il prend pour revenir à son état initial, comparé aux données géographiques préalables, dévoile le relief visé sous la forme d’un nuage de points en trois dimensions. « Nous pouvons même détecter des éléments de la taille d’une brique de construction », a expliqué Chris Fisher au Guardian. La précision de cette technique a notamment permis, en 2018, la découverte d’une ancienne cité maya, profondément cachée sous la jungle guatémaltèque.

En s’inspirant de projets de documentation du patrimoine culturel comme CyArk, The Earth Archive veut autant faire la cartographie et la topographie de sites archéologiques que de zones et paysages sauvages afin de garder en mémoire leur évolution et, surtout, l’impact du réchauffement climatique sur leurs écosystèmes. « Nous disposons d’un temps très limité pour produire des archives détaillées de ces lieux avant que la Terre ne les change radicalement », insiste le fondateur du projet. Malgré la véritable lumière d’espoir qu’elle représente, The Earth Archive va faire face à de nombreux obstacles. En premier lieu, le financement : environ 15 millions de dollars seraient nécessaires pour seulement scanner la majorité de la forêt amazonienne dans son état actuel, premier objectif du projet.

D’autre part, voler au-dessus de certaines zones afin de les cartographier dans les moindres détails – même pour la bonne cause – ne s’avérera pas facile partout. Certains gouvernements s’y opposeront, assurent d’autres chercheurs interrogés eux aussi par le Guardian. Enfin, comme tout projet d’ampleur pharaonique, beaucoup de temps s’écoulera entre le lancement de The Earth Archive et son éventuel achèvement. « Les dates d’observation des différents lieux vont énormément varier », remarque France Gerard, chercheuse au Centre britannique pour l’Écologie et l’Hydrologie. Quant à Chris Fisher, s’il réalise bien le temps qu’il faudra pour le mener à bien, il ne doute pas de la valeur de son projet : « je ne vivrais pas assez longtemps pour voir le fruit de mon travail, pas même mes enfants […] mais il servira aux générations successives ».

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2 commentaires
  1. Cela fait longtemps que cette technologie est déployée en France. Les Pays bas avaient couvert leur territoire dans les années 90. En France l IGN a couvert une bonne partie du territoire notamment dans les zones inondables et, avec le SHOM, ont produit un modele d une bonne partie de nos côtes ( appelé litto3D) qui sont des zones sensibles.

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