Au début du mois, l’américaine Elizabeth Ann Clark a intenté à procès à son ex-mari et sa nouvelle compagne pour harcèlement, stalking, cyberstalking, revenge porn et diffamation. Les faits reprochés comprenaient notamment la diffusion de données à caractère privé, notamment une photo partiellement nue et de faux messages personnels sur son compte Facebook et Craigslist.
D’après Gizmodo, l’ex-mari et sa conjointe auraient posté via le compte Craigslist de la plaignante des messages impliquant qu’elle était “incapable de prendre soin de ses enfants” et faisant allusion à des maladies sexuellement transmissibles. Une photo partiellement dénudée aurait aussi été détournée en publicité pour la perte de poids, avant d’être publié sur le mur Facebook de la victime.
Après cinq jours de procès, le jury a condamné l’ex-mari et sa compagne à verser respectivement 2 millions et 1,2 millions de dollars à Elizabeth Clark. Un montant exceptionnellement élevé, justifié par la volonté avérée du couple de nuire à sa cible. Il s’agit d’un cas classique de revenge porn. Il s’agit d’une pratique qui consiste à se venger d’une personne en publiant des contenus à caractère pornographique impliquant une personne ciblée. On parle de “revenge” porn car dans la majorité des cas, les images et/ou vidéos en question sont prises de façon consensuelle avant qu’une dispute ou une rupture ne pousse l’un des deux partenaires à diffuser ce contenu, avec l’intention claire d’humilier la personne et de lui nuire.
Ce n’est cependant pas la plus grosse peine jamais infligée dans un cas de revenge porn. En avril 2018, une plaignante a obtenu une peine de 6,4 millions de dollars pour des faits similaires.
Et en France, alors ?
En France, il existe bel et bien une loi (la Loi pour une République Numérique, dite “Loi Lemaire”) qui sanctionne ce genre de pratiques depuis 2016. Elle stipule que le “délit d’atteinte volontaire à l’intimité de la vie privée par transmission de propos tenus en privé ou par captation et diffusion d’image” est condamnable, et que le caractère sexuel du contenu (on entre alors dans la définition du revenge porn) est une circonstance aggravante qui peut faire passer la peine à deux ans de prison et 60.000€ d’amende.
En 2014, l’Obs relatait l’histoire d’une jeune femme elle-aussi victime de revenge porn, qui a mis plusieurs années à se sortir de ce calvaire. Elle a fini par obtenir gain de cause en 2015, avec une condamnation à 8 mois de prison dont six avec sursis et 3.000€ de dommages et intérêts pour son ex compagnon.
En 2015, de nombreux médias dont Numerama rapportaient l’histoire d’un homme, condamné à un an de prison ferme et 13 500 euros de dommages et intérêts. L’homme avait publié des photos intimes de son ex-femme sur internet et l’avait inscrite sur différents sites libertins.
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