Les exosquelettes arrivent lentement mais sûrement, notamment dans le milieu professionnel. Ces appareils portables qui permettent à des humains d’augmenter leurs capacités physiques ont déjà été testés dans différentes industries, comme à l’usine Renault de Flins où les employés ont pu tester un exosquelette pour les assister dans le port de charge.
Une équipe de scientifiques vient de présenter dans un papier paru dans Science un nouvel exosquelette, si révolutionnaire qu’on ne devrait même pas l’appeler ainsi. Étymologiquement, exo– signifie “à l’extérieur “, mais dans ce cas de figure, cette notion n’existe presque plus ! Le nom d’ exosuit utilisé par la presse anglophone est en ce sens plus approprié (suit signifie “combinaison” dans ce cas de figure, comme dans spacesuit ou swimsuit). Et pour cause : il s’agit en apparence d’un simple short, qui ressemble à s’y méprendre à celui que possède le commun des mortels !
Ce prototype résulte d’une collaboration entre des chercheurs de plusieurs instituts : l’institut Wyss de l’université d’Harvard, l’université du Nebraska et l’université Chung-Ang de Seoul. Il s’agit d’un exo-short “léger, entièrement portable, et fait en majorité de matériaux flexibles”. Son objectif est d’aider son utilisateur à courir et à marcher sans effort, grâce à des câbles motorisés qui aident les hanches bouger de façon optimale lorsqu’il lève les jambes. A l’arrivée, ce short permet donc d’utiliser moins d’énergie pour les mêmes mouvements.
Le premier exosquelette léger et flexible capable de courir
Des exosquelettes légers, portables et flexibles avaient déjà permis à des humains de marcher sans effort, mais jusque là, la solution n’avait jamais été trouvée pour la course. C’est un mode de déplacement bien plus complexe, qui nécessite une coordination et une gestion de l’équilibre bien supérieure.
Pour ce faire, l’équipe a déclaré à Gizmodo avoir mis au point un “algorithme qui détecte quand la personne marche ou court, pour développer un profil de puissance différent”. Et si les résultats ne sont pas transcendants, ils restent tout de même significatifs : -9% d’énergie consommée pendant la marche, et -4% pendant la course.
Probablement pas assez pour justifier d’une utilisation en conditions réelles dès maintenant, mais largement suffisant pour servir de preuve de faisabilité. Surtout que les pistes pour améliorer ce rendement sont, pour certaines, assez simples à cerner. Il faudra par exemple continuer à alléger l’ensemble, qui pèse encore 5 kg à l’heure actuelle avec le moteur. L’équipe travaille d’ores et déjà sur une version deux fois plus légère, et donc d’autant plus facile à manier.
Des technologies promises à un avenir radieux
Si ces “exo-vêtements” font autant envie, c’est qu’ils pourraient rendre d’immenses services dans un ensemble quasiment infini de champs d’application. Légers et pratiques, ils sont plus maniables et rapide à opérer que des exosquelettes rigides.
En premier lieu, on pense évidemment à l’usage qui existe déjà dans le monde professionnel. Dans quelques années, la manutention de charges de plusieurs centaines de kilos pendant toute une journée de travail pourrait bien devenir une formalité. On peut aussi imaginer des versions prévues pour sécuriser des travaux risqués, par exemple pour des ouvriers qui travailleraient en haute altitude, ou qui manipuleraient des produits toxiques. On s’attend aussi à ce que ces technologies aient une place de premier choix dans l’avenir de la conquête spatiale et de l’astronautique.
Ces dispositifs pourraient également avoir des tas d’applications médicales, de la rééducation à la restauration complète de fonctions motrices. Les premiers appareils de ce genre commencent déjà à voir le jour, comme la ReStore Exo-Suit récemment validée par les autorités de santé américaines.
Ces exosquelettes sont également l’un des grands fantasmes de la communauté transhumaniste, qui imagine combiner de tels appareils à des implants cérébraux pour augmenter les capacités existantes et même en développer de nouvelles. A terme, on imagine même créer des “exosquelettes” qui n’auraient plus rien d’ exo, ni de squelette , mais qui seraient des interfaces robotiques implantées au plus près des muscles et des structures nerveuses .
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les conditions de travail peuvent être finalement éprouvantes et inconfortables si de bien plus hautes performances sont exigées en cadence et régularité du travail : l’augmentation de la productivité de l’entreprise grâce aux exosquelettes se ferait alors au détriment de la santé des salariés et non pour l’amélioration des conditions de travail ! : ” prévention des risques professionnels des exosquelettes ” : http://www.officiel-prevention.com/protections-individuelles/le-corps/detail_dossier_CHSCT.php?rub=91&ssrub=100&dossid=575