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La Russie demande à Google d’arrêter de « promouvoir » des manifestations sur YouTube

L’agence Roskomnadzor – le service fédéral de supervision des communications et des médias russe – somme Google d’arrêter de faire la promotion de certains rassemblements via sa plateforme de vidéo YouTube, alors qu’une vague de contestation gagne le pays.

Alors que la Russie s’est en déjà pris aux États-Unis, qui auraient, selon le ministère russe des affaires étrangères, encouragé une manifestation le 3 août dernier, cette fois, c’est une entreprise américaine qui est visée : Google, et notamment à la plateforme de vidéo YouTube. La Russie accuse en effet la plateforme d’encourager les habitants à prendre part à des rassemblements illégaux.

Les manifestations se multiplient en effet dans le pays après que d’éminentes figures de l’opposition se soient vues refuser leurs candidatures aux élections municipales de Moscou qui se tiendront le 8 septembre prochain. Ceux-ci ont alors levé les foules dans la capitale russe afin de réclamer un processus démocratique, ce qui a été suivi par l’arrestation de près de 1 600 manifestants entre le 27 juillet et le 3 août. Le phénomène a rapidement pris de l’ampleur jusqu’à s’étendre à la politique de Vladimir Poutine et son administration, et le gouvernement est aujourd’hui fortement préoccupé par la mobilisation de « célébrités et musiciens les plus célèbres de Russie » qui invitent leurs fans à se joindre aux manifestations, selon le Wall Street Journal

Le service fédéral de supervision des communications et des médias russe, appelé Roskomnador, vient ainsi d’annoncer avoir demandé à Google d’arrêter de promouvoir des rassemblements “illégaux” sur YouTube. « Un certain nombre d’organisations possédant des chaînes YouTube acquièrent des outils publicitaires de YouTube, dont les notifications ‘Push’, afin de propager des informations concernant des événements de masse non autorisés (illégaux), dont certains qui visent à perturber les élections fédérales et régionales », peut-on lire dans le communiqué de Roskomnadzor.

Selon la Russie, YouTube encouragerait les habitants à participer à ces manifestations via l’utilisation de notification aux utilisateurs de la plateforme de vidéo, et enverrait des notifications à ceux qui ne sont pas abonnés aux chaines qui publient ce type de vidéo. Le communiqué stipule, en outre, que la «Fédération de Russie considérerait cela comme une ingérence dans les affaires souveraines de l’État, ainsi qu’une influence hostile et une entrave à la tenue d’élections démocratiques en Russie » si Google ne lui répondait pas.

Les dires de l’Agence Roskomnadzor restent toutefois bien flous, notamment car, techniquement, YouTube n’envoie pas de notifications aux utilisateurs de la plateforme qui ne sont pas abonnés à une chaîne et n’ont pas cliqué sur la petite cloche. De plus, comme le note Al Jazeera, une chaine de télévision qatarienne, la dernière manifestation en date, qui aurait a priori poussée la Russie à s’en prendre à Google, aurait bien été approuvée par le gouvernement russe, et n’était pas un « événement de masse non autorisé. »

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