Qu’on le veuille ou non, le métier de Youtubeur existe et la plateforme de Google fait vivre de nombreux vidéastes. Plusieurs d’entre eux sont néanmoins excédés par l’attitude de la firme envers eux. Ils estiment en effet que cette dernière doit leur donner des explications beaucoup plus claires sur la démonétisation des contenus ou l’interdiction de vidéos. C’est ainsi qu’était née l’année dernière la YouTube Union, qui regroupait plusieurs créateurs de vidéos en colère (et environ 10 000 membres). Mais il s’agissait finalement plus d’une communauté que d’un syndicat, et son impact n’a pas été marquant. C’est dans cette optique que ce groupe à cette fois-ci demandé de l’aide à IG Metall, le syndicat des métallurgistes allemands, un des plus vieux du pays. Ce dernier s’est d’ailleurs déjà employé à défendre des travailleurs dans bien d’autres domaines comme les technologies de communication, le plastique ou le textile. Ils ont nommé cette initiative FairTube.
La YouTube Union est dirigée par Jorg Sprave, un allemand qui fabrique des lance-pierres de toute sorte, et dispose de 2 millions d’abonnés. Il a subi les foudres aveugles de YouTube qui lui a supprimé plusieurs vidéos dans le cadre d’un durcissement des sanctions concernant les armes. Sprave explique pourtant à Vice qu’il n’a violé aucune règle. Il en a profité pour rappeler quel était le but de FairTube. « Nous ne demandons pas des choses qui minimisent les profits de YouTube ou sont irréalistes. Nous demandons de la justice. Nous demandons de la transparence. Nous voulons être traités comme des partenaires. Et nous voulons entretenir une relation personnelle et non anonyme avec la plateforme. »
Il précise en effet que les procédures de démonétisation sauvages risquent de gravement nuire à la plateforme. « Les vrais Youtubeurs, qui sont la raison du succès de l’entreprise se font interdire, censurer, effacer ou ne sont plus du tout mis en avant. Vivre de YouTube n’est plus du tout possible. »
Une liste de demandes a déjà été dressée. Elle exige la création d’un bureau de médiation indépendant qui se focalise sur les démonétisations et le non-respect des règles. Le syndicat insiste fortement sur la nécessité d’une réponse humaine et pas automatisée. YouTube a jusqu’au 23 août pour répondre. Si la firme fait la sourde oreille, les équipes d’IG Metall vont demander à leurs avocats d’inspecter en profondeur la situation légale de la firme. Elles pourraient également pousser tous les créateurs de contenus à se plaindre auprès d’elle ou de la justice. Reste à voir comment le géant du streaming vidéo va gérer ça.
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