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La NASA va envoyer le Dragonfly chercher de la vie sur Titan

La NASA a annoncé ce jeudi que le Dragonfly (“libelllule”), un impressionnant drone octocoptère (à huit hélices), partirait à la conquête de Titan en 2026. L’objectif : traquer des traces de vie.

© NASA/JHU APL

C’est officiel : le quatrième acte du New Frontier Program a été entériné par l’agence spatiale nord-américaine. Ce programme ambitieux, d’une importance scientifique majeure, vise à comprendre comment la vie a pu émerger à partir d’éléments chimiques initialement inertes. Pour cela, le prochain arrêt se situe sur Titan. Les mordus de Marvel connaissent certainement la plus grosse lune de Saturne comme le berceau du super-vilain Thanos. Les fans d’exploration spatiale, de leur côté, savent qu’il s’agit d’un terrain de jeu particulièrement fascinant et prometteur pour tout scientifique à la recherche des origines de la vie. Et ce pour plusieurs raisons.

En effet, les conditions à la surface de Titan ressemblent à s’y méprendre à celles présentes sur notre Terre peu après sa sortie du berceau, il y a quatre milliards d’années – bien qu’à une température moins élevée. Cette lune de Saturne regorge de particularités très intéressantes. Son atmosphère, par exemple, est largement constituée d’azote ( celle de notre Terre, elle, en comporte près de 80%). Sur Terre, l’azote est connu pour son importance dans de nombreux cycles biologiques, et ce détail n’est donc pas anodin.

Titan a également la particularité d’avoir une météo remarquable, avec la présence de vents. On y retrouve même des variations saisonnières. Titan possède également un cycle du méthane, sur le même modèle que le cycle de l’eau sur Terre ! On y trouve donc des pluies de méthane et d’éthane (un autre hydrocarbure), qui forment des lacs, rivières et même des mers, autant en surface qu’en sous-sol. Ces particularités météorologiques ont également donné lieu à une véritable activité géologique, qui se traduit notamment par les éruptions de cryovolcans.

La surface de la planète, elle, est constituée d’une épaisse couche de glace. En dessous de celle-ci, les scientifiques suspectent la présence d’un gigantesque réservoir d’eau liquide, à une température qui serait assez proche de celle de l’océan Pacifique : une perspective suffisante pour donner des insomnies à tout biologiste. Et cerise sur le gâteau, Titan abrite également une flopée de molécules complexes qui sont autant de précurseurs potentiels pour une chimie du vivant.

© NASA

Quatre milliards d’années de chimie en vase close à étudier

Avec tous ces ingrédients, on comprend vite pourquoi Titan suscite tant d’intérêt dans le cadre des recherches sur l’origine de la Vie. Elle abrite tous les ingrédients nécessaires -à notre connaissance – à l’émergence d’une forme de vie. Il n’y a donc plus qu’à aller vérifier ce que le hasard aura produit sur place, comme l’explique Carl Sagan au Scientific American :

Sur Titan, le déluge de molécules tombées du ciel pendant quatre milliards d’années pourrait encore être là, largement préservé, congelé, et attendant les chimistes terriens !

Et pour cette mission d’envergure, le candidat est déjà tout trouvé : il s’agit du Dragonfly, un drone octocoptère tout particulièrement adapté à l’exploration de Titan. En effet, il fonctionnera à l’énergie nucléaire : à presque un milliard et demi de kilomètres du soleil, son rayonnement n’est plus assez intense pour alimenter un tel engin via des panneaux solaires…

Il jouera directement sur l’une des principales caractéristiques de Titan, à savoir son atmosphère. Elle permettra à Dragonfly d’utiliser un parachute pour atterrir, plutôt que de devoir utiliser seulement sa puissance de propulsion comme sur la Lune, par exemple. Elle pourra donc la conserver pour parcourir sa surface à l’aide de ses quatre jeux d’ hélices, une configuration là-aussi permise par la présence d’une atmosphère.

Il s’agira de la quatrième mission dans le cadre du projet New Frontiers. Juno, tranquillement parquée en orbite autour de Jupiter, observe son atmosphère et son champ magnétique. New Horizons, de son côté, a frôlé Pluton en 2015 et la ceinture de Kuiper en 2018. Enfin, OSIRIS-REx est actuellement stationnée en orbite tout près de l’astéroïde Bennu, en attendant de trouver une fenêtre pour s’y poser et aller y prélever des échantillons.

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Source : NASA

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