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Des chercheurs anglais convertissent du sang type A au type O “donneur universel”

Une équipe de chercheurs britannique est parvenue à “convertir” du sang type A, le plus commun, en O négatif, dit “donneur universel”. Une découverte retentissante, tant la gestion du sang est un problème majeur.

De nombreuses recherches visent à produire du sang “donneur universel” depuis que son existence est connue. Des chercheurs avaient déjà tenté de produire du sang O négatif en supprimant toutes les protéines responsables du type A, B, ou AB dans un échantillon de sang, mais avec un succès très relatif.

Peter Rahefeld, un chercheur de l’University of British Columbia est arrivé à une avancée considérable, comme le relaie Science. Il a extrait une enzyme d’une bactérie du tube digestif, Flavonifractor plautii. Cet enzyme a eu un effet incroyable sur du sang groupe A : les protéines responsables du groupe A ont disparu, donnant ainsi un groupe O- “donneur universel” à partir du groupe le plus commun. Le groupe de recherche doit encore trouver un moyen de contrôler les résultats de façon très précise, mais les implications pourraient être colossales en termes de santé publique.

La gestion du sang, un problème de santé publique majeur

La gestion des stocks de sang est un casse-tête logistique de tous les instants pour les professionnels de santé. Les hôpitaux en particulier sont des énormes consommateurs de sang pour trois raisons : les transfusions sanguines de routine, les opérations chirurgicales et l’alimentation en sang des blessés lors d’opérations d’urgence.

 

Pour toute transfusion, il faut être particulièrement attentif au groupe sanguin. Il est déterminé par la présence, ou l’absence, de protéines à la surface des globules rouges. Il en existe quatre : A, B, AB et O, complétés par un rhésus (+ ou -). Or, tous ces groupes ne sont pas compatibles entre eux : si du sang du mauvais groupe est transfusé par inadvertance, les conséquences peuvent être dramatiques. Le système immunitaire va tenter de s’en débarrasser en détruisant ces globules rouges étrangers, sauf que ces débris de globules rouges peuvent déclencher une réaction en chaîne gravissime : on parle de réaction hémolytique, potentiellement mortelle.

Pour éviter ce scénario, une seule solution : s’assurer de la compatibilité du receveur avec le sang qu’on souhaite lui transfuser. Mais comment faire dans l’urgence, ou  lorsque le receveur est inconscient ? Impossible de risquer un choc hémolytique : on se rabat sur du sang de type O négatif, connu pour être un “donneur universel” dont le sang peut être transfusé à n’importe qui sans risque.

© EFS

On pourrait penser qu’il suffirait de faire des stocks importants de sang type O-, mais un problème de taille se pose : seulement 7% de la population possède un sang O négatif. Or les réserves de sang de l’Etablissement Français du Sang sont déjà très faibles, et ils appellent régulièrement aux dons car le sang se conserve très mal (42 jours pour des globules rouges) et il faut donc renouveler le stock en permanence. Cette pénurie de sang n’est pas limitée à la France : elle touche le monde entier et en particulier les zones de guerre. Pouvoir convertir le type de sang le plus commun en un sang que l’on peut transfuser à n’importe qui sans risque serait donc une avancée majeure, si cette découverte pouvait être appliquée à grande échelle.

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