Cette fois, tout s’est passé comme prévu. Après la destruction complète d’une capsule Dragon lors d’un test le 22 avril dernier, SpaceX a achevé avec succès sa dix-septième mission de ravitaillement de l’ISS dans l’océan Pacifique, à environ 300km des côtes californiennes, rapporte BGR.
https://twitter.com/SpaceX/status/1135984202678120448
La cargaison, qui consistait en 2.500 kg de ravitaillement et de matériel scientifique, a été acheminée avec succès. Le Dragon étant le seul appareil de SpaceX à être capable d’effectuer le voyage retour vers la Terre, la capsule a également rapatrié près de deux tonnes de résultats scientifiques, comme l’explique Science & Avenir.
CRISPR/Cas-9, le meilleur ami du voyageur interstellaire ?
Parmi les résultats revenus de l’espace, on peut citer le fruit de l’expérience “Biophysics-6” de la Nasa. Ces expériences de microgravité pourraient permettre, entre autre, des avancées dans la culture de cristaux toujours plus purs, notamment à des fins médicales. Les scientifiques ont également étudié l’algue Haematococcus pluvialis, connue pour produire un puissant antioxydant. Ils pourront ainsi comparer les résultats aux échantillons restés sur Terre.
Mais les résultats les plus attendus sont issus de l’expérience “Genes in Space 6”. Ce programme a consisté à tester dans l’espace la technique de CRISPR/Cas-9, un outil biotechnologique qui révolutionne la pratique de la biologie moléculaire et du génie génétique depuis une petite dizaine d’années. Son fonctionnement peut être très sommairement assimilé à une paire de “ciseaux moléculaires” : en sectionnant le double brin d’ADN de façon précise et sélective, les chercheurs peuvent inactiver ou modifier l’expression de gènes de façon ciblée. Il est aussi possible d’intégrer de nouveaux gènes dans la coupure, si les extrémités sont compatibles. Cette technique offre régulièrement de nouvelles applications aux implications potentiellement révolutionnaires, surtout en thérapie génique.
Dans l’espace, l’intérêt majeur de cet outil serait de pouvoir réparer les dégâts liés aux rayonnements cosmiques. Ces rayonnements sont très agressifs pour l’ADN humain et par conséquent mutagènes dans l’espace, car ils ne sont pas atténués par l’atmosphère et le champ magnétique de la Terre. Il est donc fondamental d’anticiper ce problème dans le cadre des longs voyages vers la Lune, Mars ou même au-delà que l’Homme sera amené à entreprendre à moyen terme, et CRISPR/Cas-9 apparaît donc comme une solution excitante. Reste encore à voir si les résultats rapportés par le Dragon seront concluants.
Pour comprendre le principe de CRISPR/Cas-9, voici une vidéo illustrant de la façon la plus simple possible le principe de cet outil révolutionnaire.
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