Cette expérience menée par la Nasa avait pour but de comparer les changements provoqués par 340 jours consécutifs passés dans l’espace comparé à l’environnement terrestre sur des corps aux gènes identiques comme ceux de ces vrais jumeaux, comme Scott et Mark Kelly.
Cette étude d’un an est considérée comme « l’appréciation la plus complète que nous ayons jamais eue sur la réponse du corps humain à un vol dans l’espace », affirme Susan Bailey, de l’Université de l’État du Colorado, l’une des chercheuses à avoir pris part à l’expérience. Au total, c’est près de 84 chercheurs issus de 12 universités ont uni leurs forces pour observer les résultats.
Les résultats de l’expérience
On le savait déjà, mais cette étude a révélé que l’espace modifie bel et bien notre ADN dans une mesure importante.
« Des milliers de changements moléculaires et génétiques surviennent lorsque quelqu’un va dans l’espace (…) Pratiquement tout cela revient à la normale dans les six mois » explique Michael Snyder de l’Université de Stanford.
En étudiant le génome des deux frères, l’étude a révélé que l’impact des radiations s’avère bien plus fort que prévu, en entrainant des aberrations chromosomiques chez Scott durant son (long) séjour dans l’espace.
Les chercheurs ont également pu mesurer l’impact du séjour dans l’espace sur les télomères de Scott. Ces télomères, situés à l’extrémité des chromosomes, sont censés raccourcir avec l’âge et le stress. Au contraire, ceux de Scott se sont allongés durant son séjour. Serait-ce une première piste permettant aux humains de vivre plus longtemps ? Pas vraiment. Susan Bailey indique que cette découverte « ne peut pas vraiment être vue comme la fontaine de jouvence ». Par ailleurs, la taille de ces télomères a rapidement diminué après le retour sur Terre de Scott Kelly, même si un certain nombre d’entre eux sont restés allongés.
Au rang des changements plus anecdotiques qu’il conviendra tout de même de mentionner, on pourra indiquer que Scott a perdu 7% de sa masse corporelle dans l’ISS, quand celle de son frère a augmenté de 4%. Par ailleurs, Scott est revenu avec des capacités cognitives moins aiguisées que celles qu’il avait à son départ. Ce phénomène semble cependant davantage lié à la démotivation survenant après une si longue mission qu’à de véritables effets de l’espace sur le corps.
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Amusant, même si les scientifiques n’ont sans pas attendu de faire ces recherches avec des jumeaux pour se rendre compte de ces effets connus donc déjà depuis pal mal de temps. Non, le côté amusant et sans doute volontaire de cette expérience est qu’elle rappelle la situation du paradoxe des “jumeaux de Langevin” même si en l’état elle est impossible à reproduire de façon pertinente.