À l’occasion de la journée du sommeil, Ford sensibilise sur le danger posé par l’endormissement au volant avec une combinaison qui en simule les effets. Elle pèse 18 kg, répartis sur la cheville droite, le bras droit et le torse. Un casque d’un kilo vient parfaire le look et accueille des lunettes un peu particulières. Elles obstruent la vision par intermittence et plus le temps passe, plus les périodes de black-out sont longues. Développée par l’institut Meyer-Hentschel, la combinaison rejoindra le programme Ford Driving Skills for Life qui propose des formations pour les jeunes conducteurs. On l’a testée pendant une heure.
À première vue, la combinaison ressemble plus à l’attirail d’un soldat qu’à un exercice de sécurité routière. Le gilet, qui pèse 10 kg, simule le relâchement du poids du corps lors des périodes de grosse fatigue. Des poids sur les chevilles et les bras de 3.5 kg chacun permettent de mesurer l’impact sur la conduite. La première difficulté : marcher. Ce qui d’habitude ne demande pas tellement d’effort se révèle être un parcours du combattant.
Travailler normalement
Parmi les choses impossibles à faire avec cette combinaison, travailler reste sans conteste la plus fun. Tous les efforts du monde n’ont pas suffi à rendre l’écriture d’un article possible. La vue qui s’obstrue par intermittence, le poids sur le bras fait de l’écriture un exercice difficile et le casque sur la tête, au bout de dix minutes, met à mal les cervicales. Après une période de productivité contestable, une petite pause café s’impose. Traverser la rédaction avec l’attirail n’est pas aisé mais avec un café bouillant, cela relève presque de la performance sportive. Pour remplir la tasse, il faudra faire preuve d’ingéniosité et anticiper les périodes de noir complet pour éviter d’inonder la rédaction. Pour le boire aussi, ce n’est pas chose facile… On manque de renverser le breuvage à chaque instant. Compliqué vous dit-on…
Dormir ou conduire, il faut choisir
Des exercices sont proposés pour mieux saisir les dangers de la conduite. Dans le premier cas pratique, il s’agit de tracer une ligne sur le sol avec plusieurs virages. Le cobaye devra suivre la ligne sans s’en écarter. Dès les premières secondes, on dérive porté par le poids de la combinaison et l’absence de repères visuels. Mettre un pied devant l’autre se révèle plus difficile que prévu, et quand un panneau stop apparaît, on ne le voit que trop tard.
Et sur circuit ?
Bon, on vous prévient tout de suite, on n’a pas essayé de conduire avec le dispositif, on tient trop à la vie, mais on s’est dit qu’une course Forza nous permettrait d’avoir le cœur net. Bien installé dans notre siège (être assis ça fait du bien) on est prêt à affronter les adversaires les plus redoutables sur l’asphalte. 3,2,1 top départ, enfin pas pour notre voiture qui reste immobilisée 5 bonnes secondes, le temps de réaliser que la course a commencé. Une fois lancé à pleine vitesse, notre bolide ne reste pas bien longtemps dans le droit chemin, la vue s’obstruant souvent. Même si on a réussi à passer la ligne d’arrivée, il nous aura fallu 5 minutes pour terminer la course et ce, non sans dégâts matériels.
Après une heure d’utilisation et de franche rigolade, on est quand même soulagé de se délester d’un tel poids. On aurait aimé la tester en conditions réelles pour se rendre compte de l’impact sur la conduite, mais il est clair qu’elle modifie énormément notre façon de se mouvoir et d’interagir avec l’environnement. Il faut preuve d’une concentration monstre pour ne pas se cogner à chaque coin de table.
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