Après l’adoption de deux lois, le Parti Libertarien et la société de Défense d’Internet se mobilisent pour protéger la liberté de “l’internet russe”. Ce dimanche 10 mars, 15 000 personnes selon les organisateurs et 6 000 selon les forces de l’ordre, ont manifesté contre “l’isolement de l’internet russe”.
Deux lois dans le collimateur
Présenté comme nécessaire pour le protéger des attaques extérieures, l’endiguement de l’internet russe suscite l’indignation de ses défenseurs. Comme le précise Ouest France, la loi vise à créer une « infrastructure permettant d’assurer le fonctionnement des ressources internet russes en cas d’impossibilité pour les opérateurs russes de se connecter aux serveurs internet sources étrangers ».Rebaptisée “loi sur le souveraineté de l’Internet russe”, elle s’accompagne aussi d’un texte sur la responsabilité des usagers en cas “d’irrespect avéré” à l’égard des organes de pouvoir. Celle-ci, à l’origine proposée comme une loi contre les Fake News, inquiète les opposants qui voit en elle la fin de la liberté d’expression du net. Le collectif à l’origine du rassemblement rapporte que ces lois font partie d’une “stratégie d’Etat visant à durcir le contrôle d’internet”. Elle prévoit des amendes de 30 000 à 100 000 roubles (400 à 1300 euros) et jusqu’à 15 jours d’emprisonnement et 2600 euros d’amendes en cas de récidives.
Accusé de vouloir "couper" le web russe, le Kremlin a défendu une proposition de loi pour un "internet souverain", en assurant vouloir le protéger d'attaques extérieures, au lendemain d'importantes manifestations de protestationhttps://t.co/vfl4oqbORm #AFP pic.twitter.com/ITZhLTgfBA
— Agence France-Presse (@afpfr) March 11, 2019
Rempart contre les mouvements contestataires
Alors qu’en 2011, la Russie était secouée par des mouvements de contestataire issus d’internet, elle cherche toujours des solutions pour prévenir un acte 2. Les opposants aux lois, quant à eux, s’inquiètent de voir leur internet devenir une nouvelle version du web chinois. La réponse du gouvernement n’aura pas tardé puisque le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov déclarait lundi, “Personne ne soutient l’idée de couper internet ou de limiter la possibilité de travailler sur le web.” Le texte devrait être adopté en deuxième lecture à la chambre basse du Parlement russe aujourd’hui.
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