Le Hololens 2 est sans nul doute l’une des plus belle surprises de ce MWC. Microsoft a amélioré son modèle précédent ce qui vient complètement changer la donne. Voici notre retour d’expérience après une séance de dix minutes, le casque de réalité mixte sur la tête.
Le confort et les capteurs sensoriels de Microsoft
Avant de rentrer dans le vif du sujet, rappelons quels sont les points cruciaux qui ont été revus sur le Hololens 2. Déjà, les capteurs ont évolué avec notamment l’eye tracking qui joue de la reconnaissance faciale et permet de contrôler avec le regard. L’interaction devient plus intuitive : il ne s’agit plus de pincer pour sélectionner quelque chose, on peut désormais venir toucher du bout des doigts les objets qui se présentent devant nous. C’est déjà bien plus naturel ! A tout hasard, ça ne vous rappelle pas quelque chose comme la Kinect par exemple ? Chez les industries de la tech, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme !
Le confort a bénéficié d’une révision non négligeable. Avec toujours 2K pour chaque œil, cette version 2 propose un angle de vision qui a tout simplement doublé par rapport au modèle premier modèle : on gagne en immersion. Le poids se trouve bien mieux reparti avec la batterie placée désormais à l’arrière. Adieu la fâcheuse impression de sentir le casque tomber en avant ! Il exerce moins de pression et cela se ressent tout de suite. La visière peut être soulevée très rapidement, un peu comme ces fameuses lunettes de soleil à doubles verres. Une manière de switcher en un clin d’œil entre les deux mondes. Le casque est très facile à régler, même la première fois. On le pose sur notre tête, on tourne la molette à l’arrière et le tour est joué ! Plus léger, plus fin, plus minimal… Sans pour autant avoir un super style, difficile de nier que Microsoft a travaillé l’esthétique et l’ergonomie de son produit.
Une expérience complète des sens
Une fois bien installé, réglé sur la tête, calibré le contrôle visuel et la voix, j’ai pu m’adonner à un petite démonstration. Dans le rôle d’une étudiante en médecine, je devais procéder à une consultation, aux côtés de mon enseignante. La pièce avait pour décor une salle de consultation lambda dont un lit blanc. Depuis mes lunettes, je pouvais voir sur ce dernier la projection en réalité augmentée de ma patiente ! Une dame âgée souffrant de quelques maux dont une douleur dans l’épaule gauche et victime d’une grande fatigue. J’avoue avoir été assez surprise de la qualité de cet hologramme ! Il ne s’agit pas d’une image fixe mais bien d’une animation photoréaliste et grandeur nature. Cette patiente semblait vraiment assise sur ce lit, face à moi et je pouvais même lire dans son regard et sans ses mimiques une certaine inquiétude. Croyez-moi sur parole : il faut l’avoir essayé pour s’en rendre compte. Aucune vidéo ne pourrait vraiment vous retranscrire fidèlement l’expérience.
Un autre élément est venu s’ajouté face à moi dans la salle de consultation : une sorte de tableau de bord avec un écran, mon assistant vocal et l’accès au dossier de ma patiente. De cette manière, j’interagis avec ma professeure qui peut voir depuis son iPad l’avancée de mes recherches. Pour parcourir le dossier et choisir des éléments pour apporter mon diagnostic à la personne malade, j’oscille entre commande vocale et reconnaissance par geste, en pointant mon doigt sur cet écran virtuel. Fait amusant et qui révèle l’avancée de cette version 2 de Hololens, c’est que le capteur qui suit le regard (l’eye tracking) sait où vous en êtes dans la lecture d’un texte et fait donc défiler ce dernier en fonction… Bluffant !
Le but étant de définir les symptômes en jonglant facilement entre le savoir de mon professeur dans le monde réel, les informations disponibles depuis l’écran virtuel ainsi que sur mon patient où les zones douloureuses sont clairement mises en avant. Enfin, je peux aussi compter sur les haut-parleurs qui me délivrent des informations en complément, comme le rythme cardiaque et la tension.
Cela n’a duré que quelques minutes mais l’expérience s’est révélée plutôt encourageante et surtout, agréable et complète. Tous les sens sont en éveil et on interagit sans distinction entre le réel et le virtuel. La réalité mixte de Microsoft reste à ce jour la technologie la plus aboutie et pertinente, à mon sens. Elle reprend tous les bons côtés de la réalité augmentée et de la réalité virtuelle. En effet, on retrouve d’un côté l’interactivité de certains objets virtuels avec son environnement réel et de l’autre, une parfaite immersion combinant plusieurs sens et davantage de contenus. Mêler des éléments réels et virtuels, créer une nouvelle réalité de double nature et un pont entre deux mondes qui peuvent enfin fusionner… C’est une dimension inédite qui s’offre à nous et qui révèle tout son intérêt dans ce type de démonstration : l’apprentissage. Superposer du contenu artificiel à la réalité, simuler des situations qui finiront par devenir totalement réelles, apprendre à faire des choix et vivre pleinement leurs conséquences… Voilà une autre manière qui vient compléter un mode d’enseignement ou de formation et finalement, mieux préparer les futurs infirmiers, médecins, ouvriers à affronter… la réalité.
On comprend l’intérêt pour ce type de produit et service dans l’enseignement qu’il soit scolaire, secondaire, supérieur ou même pour des formations au sein des entreprises. On peut aussi imaginer à l’avenir encore plus de partenariats dans les espaces culturels comme cela se fait déjà dans les musées, les bibliothèques, les salles de spectacles, etc. Pour une utilisation vraiment individuelle et dans la sphère privée, il faudra attendre de voir les technologies se populariser, descendre à des prix plus abordable et les contenus et applications compatibles se développer (le hardware n’est rien sans software). Une techno a beau être épatante, il faut nécessairement des usages et un minima de besoins pour s’imposer dans le temps.
Où l’acheter
Convaincus ? Calmons-nous, il s’agit encore d’un casque de réalité mixte dédiée avant tout aux professionnels. Disponible “plus tard dans l’année 2019”, il coûtera 3500 dollars seul, ou bien en bundle avec des applications à distance pour 125 dollars par mois, sur un engagement de trois ans.
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