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L’Allemagne ordonne à Facebook de cesser de fusionner les données personnelles

Facebook et ses pratiques de mutualisation des données avec Instagram et WhatsApp sont dans le collimateur de l’autorité de la concurrence allemande.

L’autorité de la concurrence allemande a demandé à Facebook de cesser de collecter et combiner les données personnelles des utilisateurs de ses différentes plateformes, à savoir Instagram et WhatsApp. L’Allemagne laisse un mois au géant américain pour réagir et prendre les mesures nécessaires. Facebook a recours à cette pratique pour faire de la publicité ciblée.

La décision, qui est une première historique, découle de près de trois ans d’enquête, et elle pourrait bien influencer d’autres pays à prendre des mesures similaires. Facebook se défend en affirmant que le contrôle de confidentialité des données ne relève pas des compétences de compétences du Bundeskartellamt (Office Fédéral de lutte contre les Cartels, FCO), l’équivalent allemand de l’autorité de la concurrence en France.

L’organisme allemand a déjà rétorqué que le contrôle de Facebook sur de multiples réseaux sociaux combiné à sa part de marché élevée est “indicatif d’un processus de monopolisation” et qu’une intervention est nécessaire. “En tant qu’entreprise dominante, Facebook est soumis à des obligations spéciales en vertu du droit de la concurrence“, a déclaré Andreas Mundt, président de la FCO, dans un communiqué de presse. “Dans le fonctionnement de son modèle économique, l’entreprise doit tenir compte du fait que les utilisateurs de Facebook ne peuvent pratiquement pas passer à d’autres réseaux sociaux (…) Le seul choix qui s’offre à l’utilisateur est d’accepter la combinaison complète des données ou de s’abstenir d’utiliser le réseau social. Dans une situation aussi difficile, le choix de l’utilisateur ne peut être considéré comme un consentement volontaire.

L’Allemagne ne fait que prendre les devants d’un climat de méfiance général, aussi bien dans l’Union européenne qu’outre-Atlantique, à l’égard de Facebook et de ses pratiques en matière d’utilisations des données personnelles. Ce sujet est sensible du côté de Facebook et cherche tant bien que mal à ne pas trop s’y aventurer. Pour rappel, l’UE a infligé en 2017 une amende de plus de 100 millions d’euros à Facebook pour avoir menti sur ses intentions avec son projet d’acquisition de WhatsApp. Au moment de l’acquisition en 2014, le réseau social avait déclaré aux autorités de réglementation qu’elle ne serait pas en mesure de relier les profils des utilisateurs de WhatsApp et de Facebook. Mais en 2016, c’est exactement ce qui s’est passé.

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