Si vous lisez régulièrement le Journal du Geek, vous êtes déjà sûrement au courant de ce qu’est la réparabilité d’un appareil. Nous relayons en effet souvent les démontages de smartphones d’iFixit, le spécialiste américain de la réparabilité. Ce dernier note systématiquement les smartphones des grandes marques en fonction de la facilité à démonter, réparer ou changer les pièces d’un téléphone.
Un indice de réparabilité basé sur 10 critères
L’idée a visiblement beaucoup plu au gouvernement français, qui a commencé, depuis la fin du mois de juin, à se pencher sur la question en demandant à un « groupe de travail » de réfléchir sur un indice de réparabilité d’ici la fin de l’année. On connaît toutefois déjà les contours de cet indice. Il sera basé sur dix critères (pour l’instant non définis) qui déboucheront ensuite sur une note globale sur 10.
[75% des clients @Fnac @Darty_Officiel veulent des informations sur la durée de vie des produits]
🙂 Ça tombe très bien, le @gouvernementFR va mettre en place à partir du 1er janvier 2020 un indice de réparabilité des produits. 🔩🔧 pic.twitter.com/KgshxVydB6— Brune Poirson (@brunepoirson) July 3, 2018
Selon l’AFP, le but du gouvernement est ensuite d’obliger les distributeurs et les constructeurs d’appareils électroniques et électroménagers d’afficher cette note sur chacun de leurs produits. Brune Poirson, la secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique et solidaire à l’origine de cette mesure a expliqué à l’AFP que “s’il ne fonctionne pas, nous passerons aux sanctions et aux mesures contraignantes”. Selon elle il s’agit d’une information “utile et pragmatique” qui doit inciter les fabricants à mieux se comporter.
Le groupe de travail doit rendre ses conclusions d’ici la fin de l’année et l’objectif est de mettre en place cet indice dès le 1er janvier 2020.
L’obsolescence programmée en ligne de mire
En ligne de mire du gouvernement se trouve bien sûr l’obsolescence programmée, dont on entend beaucoup parler depuis le début de l’année. Constatant que 88% des Français changent leur téléphone portable alors qu’il fonctionne encore (selon une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), l’État entend aider les consommateurs qui veulent conserver leur smartphone plus longtemps.
Mais cet indice va-t-il réellement les inciter à le conserver plus longtemps. Dans notre dossier dédié à l’obsolescence programmée, nous soulignions que l’obsolescence d’un produit n’est uniquement technique. Elle peut aussi être esthétique, quand « le produit est jugé passé de mode et remplacé par un modèle au design plus moderne ». Après tout, qui n’a jamais acheté un nouveau smartphone, un nouveau PC ou une nouvelle télévision alors que les anciens produits fonctionnaient encore mais que les nouveaux semblaient beaucoup plus attirants.
Par ailleurs certains économistes doutent de l’efficacité de cet indice. C’est le cas d’Alexandre Delaigue, interrogé sur le sujet par le Figaro. Selon lui, « ce n’est pas tant la «réparabilité» qui pose problème que le prix et les désagréments qui y sont liés ». Tous ceux qui ont envoyé un jour un ordinateur portable au SAV savent à quel point se passer de son appareil pendant plusieurs jours ou semaines peut en effet se révéler pénible.
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Une très bonne initiative qui aurait malheureusement un bien plus gros impact si elle avait été au niveau européen.