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Pour ces mathématiciens français, moins de 100 personnes seraient suffisantes pour coloniser une exo-planète

L’humanité ne pourra pas vivre éternellement sur Terre. Cette théorie, nombreux sont les scientifiques à la valider et les scénaristes à l’explorer pour des longs-métrages (Interstellar par exemple). Il faut bien avouer que les ressources de notre planète ne sont pas illimitées et que le monde pourrait finir par être surpeuplé. Un départ pour une autre planète habitable serait donc inévitable. Mais combien faudrait-il d’hommes et de femmes dans un vaisseau qui mettrait des milliers d’années pour parvenir à destination ? En anticipant tous les aléas qui pourraient arriver en chemin, et pour qu’à l’arrivée la diversité génétique soit encore suffisante pour établir une colonie pérenne ? Des chercheurs se sont posés la question et ont donné une réponse.

Proxima Centauri b

Proxima Centauri b, la si bien nommée

C’est en partant de ce constat que plusieurs organisations spatiales tentent de trouver des alternatives, notamment en visitant d’autres planètes. Si actuellement Mars est une voisine qui suscite tout notre intérêt, il est très peu probable qu’on puisse y vivre avant très longtemps. La faute à un environnement hostile pour notre espèce (températures oscillantes entre -133°C et +17°C, pas d’oxygène) et une technologie de terraformation encore inexistante. Il faut donc regarder loin, très loin dans l’espace.

Plusieurs chercheurs de l’Université de Strasbourg ont donc étudié les candidates les plus à même de pouvoir accueillir l’humanité dans le futur. Et leur choix s’est porté sur une exoplanète nommée Proxima Centauri b. Cette dernière orbite autour de l’étoile Proxima du Centaure qui a l’intérêt d’être la plus proche de notre système solaire. Habitable et profitant d’une masse comparable à la Terre, Centauri b est donc la candidate idéale pour un jour devenir notre second chez nous.

Encore faut-il pouvoir s’y déplacer. Car l’humain n’a pas encore inventé la téléportation. Et le problème, c’est que cette exoplanète se trouve à 4,22 années-lumière de la Terre. Avec un vaisseau comme l’Apollo 11, il faudrait ainsi plus de 100 000 ans pour s’y rendre, le vaisseau avançant actuellement à 5 500 kilomètres par heure. Heureusement, l’équipe de chercheurs a pensé à prendre en compte la sonde Parker Solar Probe qui sera lancée dans les mois prochains pour étudier notre soleil. Cette dernière devrait en effet avancer à la vitesse de 200 kilomètres par seconde. Il lui faudrait alors seulement 6 300 années pour parcourir la distance entre la Terre et Proxima Centauri b. C’est déjà mieux.

Parker Solar Probe

Un héritage lourd à gérer

D’après les calculs des scientifiques de l’Université de Strasbourg, il suffirait alors d’envoyer 98 colons (49 femmes et 49 hommes) dans un vaisseau allant aussi vite que Parker Solar Probe pour pouvoir établir une colonie viable sur cette nouvelle planète. Et par viable, il faut entendre « disposant encore d’une diversité génétique suffisante » afin que les prochaines générations soient saines, mais aussi capable d’encaisser tous les coups durs qui pourraient arriver durant le voyage.

Ils se sont basés sur la méthode mathématique baptisée « héritage » prenant en compte plusieurs évènements plus ou moins probables comme les épidémies, les accidents, le taux de mortalité ou même des évènements catastrophiques qui arriveraient tous les 2500 ans durant le voyage. Après évaluation des risques, ils ont conclu que 98 colons à prendre le départ dans le vaisseau à destination de Proxima Centauri b avaient toutes les chances de succès.

Évidemment, il s’agit d’une simulation purement théorique. Interrogé par Ouest-France, Frédéric Marin, l’un des chercheurs à l’Observatoire astronomique de Strasbourg derrière cette étude, précise : « Cette étude a été réalisée d’un strict point de vue scientifique. Certains paramètres, comme les ressources, la nourriture ou les fonctions des passagers, n’ont pas été intégrés. Il y a bien sûr d’autres questions inhérentes à un tel voyage : quel serait le régime politique à bord du vaisseau ? Dans quel état d’esprit se trouveraient les générations intermédiaires, dont le seul but serait de se reproduire pour assurer le succès de la mission ? Pour le moment, les implications psychologiques et sociologiques ne sont pas mathématisables… »

Et puis il reste cette dernière question : que feront les colons s’ils s’aperçoivent que Proxima Centauri b n’est pas vraiment habitable ?

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14 commentaires
  1. "Dans quel état d’esprit se trouveraient les générations intermédiaires"

    Nan mais c’est clair ça veut dire des générations qui vivraient et mourraient uniquement pour la mission en vivant enfermé à vie… Que les volontaires y aillent c’est une chose… Que des gens qui n’ont pas donné leurs avis naissent et meurent pour ça c’est chaud.

    Ça veut aussi dire contrôle des naissances. Et pas contrôle strict, contrôle ultra-strict avec exécution obligatoire pour les naissances non-programmées… Ce qui veut également dire contrôle de qui couche avec qui…

    C’est beaucoup moins drôle que dans les séries TV 🙃

  2. Au lieu d’aller chercher ailleurs sauvons les ressources de la planète et donc sauvons notre avenir.
    Cela implique de n plus avoir des nouveaux produits mais que des produits recyclable et réutilisable (donc fini les emballages en plastique), une économie qui n’est plus basé sur la rentabilité monétaire mais celle de l’humain, du partage des ressources, de la sous consommation etc .. Y’a du chemin encore mais la planète elle s’en fiche elle continuera sans nous certes abîmé mais c’est nous qui disparaîtrons allons soyons égoïste et sauvons notre peau 🙂

  3. La vitesse du Parker solar probe? Il n’est pas accéléré artificiellement il se laisse juste tomber vers le soleil… son delta v est tout pourri… Avec la propulsion chimique on peut atteindre 6km/s par étage sois 18km/s au maximal.Au moins avec l’effet Oberth si on fait accélérer le parker solar probe on passe de 200 à 218 km/s donc on repars à 87km/s si on fait la même chose avec un moteur à effet hall (ISP = 2000) on peut monter à 100 km/s de delta v sois 224 km/s avec l’effet Oberth mais ne pas croire que la vitesse de se vaisseau est quelque-chose de facilement réalisable quand il s’agit de quitter le système solaire. En plus le delta v à fournir pour se mettre en orbite parabolique du soleil avec une périgée aussi basse est énorme compte tenu de la vitesse de la terre, le mieux serait de faire le plein d’ergols dans la ceinture de kuiper puis ralentir d’un km/s et se laisser tomber vers le soleil.

  4. Je vous conseille vivement la lecture des livres Le Déluge et surtout Arche (qui est une suite pouvant être lue seule) de Stephen Baxter. Il écrit de la "hard science fiction" et le livre Arche reprend exactement ces problématiques (voyage interstellaire afin de sauver le peuple terrien en lançant une colonie sur une planète habitable). 
    C’est extrêmement intéressant et surtout basé sur des faits scientifiques. La question du système politique se pose aussi et la conclusion est très intéressante…

  5. Chacun de nous accepte la réalité du monde auquel il est confronté. [Christophe Truman Show] C’est peut etre le grand méchant mais ca reste très vrai. Si ils ne connaissent que l’enfermement, il ne seront pas malheureux plus que ca … sauf si on leur passe des documentaires sur la faune et la flore sans arrêt …

  6. Je me demande dans quelle mesure, nous ne pouvons pas faire naître des enfants sans mère porteuse. Cela permettrait déjà de régler les questions sur la GPA. Mais dans le cas de colonisation d’exo-planète, on pourrait imaginer envoyer des embryons congelés qui seraient mis en gestation une fois arrivée. Il me semble que c’était un peu l’idée du film interstellar, non ?

  7. l’intérêt ?  une colonie situé a  6300 année de nous , cela n’a strictement aucun sens le but de la colonisation c’est d’obtenir plus de ressource, ou de pouvoir  désengorgé la surpopulation mondial ou de pouvoir quitté la terre en cas de problème , on ne parle pas ici de perpétuation de l’espèce.

    et en allant plus loin si on part du principe qu’il y a moins  200 ans on ne connaissais pas l’électricité
    il y a fort a parier que le temps que la première mission arrive , en  6300 ans celle ci aura déjà été doublé par la  2ieme ou  50 ième expédition. ou que l’espèce humaine aura déja disparu sur la terre et que donc a part la perpétuation de l’espèce cette mission n’aura aucun sens .

  8. Même si tu as raison sur le fond, dans la praticité c’est malheureusement impossible. L’être humain n’est pas comme ça. Il continuera de sucer au max la planète, même si quelques nations font volte face.

    Ce qui pourrait faire maintenant en sorte de mieux faire, c’est justement un fresh start sur une autre planète. Celle-ci est foutue, on ne changera pas comme ça.

  9. Guess what, 6300 années personne ne les tiendra. La cryogénie humaine aussi longue n’existe pas. Sauf si tu décides d’envoyer du sperme ou des ovules.

    Si un jour on colonise, on sera dans sous la barre des 20-30 ans de trajets. Et pour le coup, ça devient réaliste de rapatrier des ressources/ désengorger la terre même avec 20 ans dans la vue.

    L’intérêt, comme tu dis, c’est tout simplement de réfléchir et de faire des études. De se rendre compte qu’il ne faut pas envoyer 50.000 personnes pour coloniser une planète et établir un premier camp viable pour l’arrivé d’autres, dans le cas où il faille attendre une génération pour l’arrivée effective. En gros, on parle du début quoi 🙂

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