Il est de notoriété publique que Valve a toujours eu un sens de la communication… compliqué. Particulièrement secret sur la sortie des ses jeux ou même l’état de leur développement, la firme de Bellevue n’est pas plus loquace lorsqu’il s’agit de répondre aux débats que peut parfois susciter Steam. Notamment lorsque ces derniers concernent la légitimité de publication de certains jeux sur la plateforme.
Les polémiques émoussent
Mais les récentes polémiques qui ont animé la communauté de joueurs ces derniers mois ont contraint le studio de Gabe Newell à prendre position publiquement. Ou plutôt à ne plus prendre parti du tout (dans des termes plus simples, à ne plus rien en avoir à faire de rien).
Dans un message, que l’on qualifiera pudiquement de lunaire, publié sur son blog officiel, Valve fait savoir qu’à l’avenir, l’entreprise ne pèserait plus ou presque dans la décision de publier un jeu sur Steam. Cela fait suite à une première levée de boucliers, survenu dans le courant du mois de mai, lorsque plusieurs studios ont reçu une demande de censure de la part de Valve, en raison du contenu érotique de leurs productions.
https://youtu.be/zUDwBRMyrvA
Quelques jours plus tard, bon nombre de joueurs découvrent Active Shooter, un FPS qui franchement à l’air tout naze juste en regardant le trailer vous met dans la peau d’un tueur de masse en milieu scolaire. Évidemment, un titre d’un tel mauvais goût suscite l’incompréhension et la colère des joueurs. Ces derniers reprochent à Valve d’être un censeur à géométrie variable, et réclament, avec succès, le retrait du “jeu”.
“Le store contiendra quelque chose que vous détesterez, et qui ne devrait pas exister”
Erik Johnson, cadre de la firme de Bellevue, explique que les débats autour de ce qui est publiable ou non sur la plateforme Steam existent même au sein de l’entreprise, et qu’il est tout bonnement impossible de trouver un terrain d’entente.
“Nous avons donc fini par revenir à l’un des principes que nous avions à l’esprit lorsque nous avons lancé Steam, et plus récemment lorsque nous avons déployé Steam Direct pour ouvrir le Store a plus de développeurs : Valve ne devrait pas avoir à décider. Si vous êtes un joueur, nous ne devons pas choisir pour vous le contenu que vous pouvez ou ne pouvez pas acheter. Si vous êtes développeur, nous ne devrions pas choisir le contenu que vous êtes autorisé à créer.”
Concrètement, comme le note Valve, cela signifie “que le Store contiendra quelque chose que vous détesterez, et qui ne devrait pas (à vos yeux) exister. Mais que vous allez également voir quelque chose sur le magasin que vous croyez devoir être là, mais que d’autres détesteront et voudront qu’il n’existe pas.”
Erik Johnson va plus loin en assurant que seuls les jeux “illégaux ou développés uniquement pour troller” subiront les foudres de Valve. Mais cela soulève une nouvelle question, à savoir déterminer à partir de quel moment un jeu peut être considéré comme un troll. Active Shooter, par exemple, défendu par une minuscule base de joueurs sous couvert du sacro-saint 1er amendement de la Constitution américaine, peut et doit-il être perçu comme un jeu “troll”, puisque disponible à une période où le nombre de fusillades scolaires aux États-Unis est croissant ?
Valve qui ne veut plus prendre de décision, devra ironiquement poser de nouveaux jalons de censure pour tracer dans le sable une ligne séparant les titres qui relève du troll et ceux qui propose un contenu “pour adulte et/ou violent” légitime.
Plus d’outils pour les joueurs et les développeurs
Comme on peut le voir dans les commentaires sous le communiqué, la nouvelle politique de Valve a été majoritairement saluée par les utilisateurs de la plateforme. De son côté, le studio américain a également pensé aux joueurs qui pourraient se sentir choqués par la présence de certains jeux sur la plateforme, en leur offrant bientôt « de nouveaux outils », concrètement, la possibilité de modifier le curateur Steam pour masquer les titres dont le contenu ne correspond pas à leurs goûts pour les joueurs et l’obligation pour les développeurs d’indiquer les potentiels contenus choquants de leurs titres.
Les développeurs, eux, récupèreront une série d’outils pour masquer les messages haineux et/ou offensant sur leurs pages. Valve ne donnant aucune précision vis-à-vis de qui détermine la toxicité d’un message, le risque de voir disparaître les critiques négatives sur la page d’un jeu grandit une nouvelle fois.
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