Apple, Samsung, Huawei, BlackBerry, Microsoft, Lenovo, OPPO, Amazon, TCL, HTC, ils sont au moins une soixantaine à avoir signé, il y a plusieurs années de ça, un accord de collaboration avec Facebook pour rendre leurs terminaux compatibles avec le réseau social. Pour certains à une époque où les stores d’application tels que l’App Store d’Apple ou le Play Store de Google étaient inexistants. Grâce à cet accord, ces entreprises ont pu avoir accès à un certain nombre d’informations détaillées concernant l’utilisateur de l’appareil, dont ses opinions politiques et religieuses, son historique scolaire et professionnel et sa situation amoureuse.
Lorsque le réseau social créé par Mark Zuckerberg se lance en 2004, Facebook ne bénéficie pas d’une application standardisée, prête à l’emploi, la version desk restant privilégiée. À partir de 2007, afin de pousser l’usage mobile, le réseau social doit conclure des accords, avec chaque fabricant de téléphones pour pouvoir proposer l’application sur le plus grand nombre d’appareils.
Facebook confirme les accusations…
C’est un article du New York Times publié dimanche soir qui a mis le feu aux poudres et incité la plateforme à sortir du bois. Dans un premier temps, la firme a confirmé l’information en assurant que l’accès aux données des utilisateurs ne s’était pas fait sans leur accord et qu’elle n’avait détecté aucun usage frauduleux de ces données.
Puis, après la publication d’un second article du quotidien américain, Facebook a précisé que Huawei faisait partie du lot avec d’autres groupes chinois. L’accord avec Huawei remonte au moins à 2010.
« Huawei est le troisième plus grand fabricant d’appareils mobiles dans le monde et ses appareils sont utilisés partout dans le monde, notamment aux États-Unis. Facebook, comme d’autres entreprises technologiques américaines, a travaillé avec lui, et d’autres fabricants chinois, pour rendre compatible [Facebook] avec leurs téléphones », a expliqué Francisco Varela, chargé des partenariats mobiles chez Facebook, à l’AFP. Se voulant rassurant, le groupe a ajouté que ce processus « était contrôlé depuis le départ » par Facebook.
… mais se justifie encore
Facebook a commencé à mettre fin à certains contrats en avril dernier (quelques semaines après le déclenchement du scandale Cambridge Analytica) et celui de Huawei sera rompu d’ici la fin de la semaine.
« Compte tenu de l’intérêt de la part du Congrès, nous voulions préciser clairement que toutes les informations […] étaient stockées dans l’appareil et non les serveurs de Huawei », s’est encore justifiée la firme. Une précision qui n’a pas suffi, et a provoqué la fureur des parlementaires américains, dont Mark Warner, vice-président de la commission sénatoriale sur le renseignement.
Les politiques US scandalisés
« Que Facebook ait laissé des fabricants d’appareils comme Huawei et TCL accéder à ses interfaces soulève des inquiétudes légitimes et j’ai hâte de savoir comment Facebook s’est assuré que les informations sur ses usagers n’étaient pas arrivées jusqu’à des serveurs chinois », a attaqué le démocrate.
Le sénateur, comme nombre de politiques américains, accuse Huawei et ZTE (qui n’a pas signé d’accord) d’être une « menace pour la sécurité nationale » des États-Unis.
https://twitter.com/MarkWarner/status/1004109459902402561
“Énorme erreur. ZTE est une menace pour notre sécurité nationale, et ce n’est pas seulement mon opinion. C’est une conclusion unanime de notre communauté du renseignement.”
Huawei, bras armé de la Chine
Depuis 2012, Huawei est considéré comme le bras armé technologique du pouvoir chinois, même si la firme a toujours nié ces allégations. En février dernier, la communauté du renseignement américain (FBI, CIA et NSA compris) déconseillait à leurs compatriotes d’utiliser les appareils de la marque fondée par un ancien ingénieur de l’Armée populaire de libération de Chine.
Lors d’une audience du Comité sénatorial du renseignement, le directeur du FBI, Chris Wray assurait être « profondément préoccupé par les risques de permettre à toute entreprise ou entité qui est redevable à des gouvernements étrangers qui ne partagent pas nos valeurs d’accéder à des positions de pouvoir dans nos réseaux de télécommunications ». Le Pentagone a même interdit à son personnel d’acheter les appareils de la marque.
C’est un nouveau scandale autour des données personnelles pour Facebook à peine plus de deux mois après l’affaire Cambridge Analytica. Mark Zuckerberg s’était alors excusé (à maintes reprises) pour avoir laissé la société d’analyse de données politiques collecter les données personnelles de plus de 80 millions d’utilisateurs pour le compte de la campagne présidentielle de Donald Trump.
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On ne dit pas transmis .. on dit VENDU …
ce serait plus clair dans l’esprit des gens. Facebook VEND nos informations.