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Le gouvernement met fin à l’agonisante application “Alerte attentat” SAIP

Les réseaux sociaux seront désormais privilégiés pour alerter les populations en cas d’attentat ou de danger imminent. Lancée par le gouvernement à l’été 2016, elle a été régulièrement critiquée – et raillée – pour ses dysfonctionnements. Désactivation prévue le 1er juin prochain.

C’est une page qu’il vaut mieux tourner face au constat d’échec de cette application deux ans après son lancement en marge de l’Euro 2016.

Si sa création faisait sens, l’application SAIP (pour « Système d’Alerte et d’informations aux populations ») a régulièrement été remise en cause pour son inefficacité. Un dysfonctionnement qui fait tache alors qu’elle est censée alerter la population d’un péril majeur en cours à proximité.

Trop de dysfonctionnements

Concrètement, en cas de péril majeur (attentat, accident nucléaire, catastrophe naturelle), le préfet de la région concernée pouvait déclencher l’alerte et définir son périmètre (région, département, ville). En 15 minutes, SAIP était déclenchée, l’écran du smartphone devenait alors rouge et le message « Alerte attentat » apparaissait sans émettre le moindre son ou la moindre vibration, pour des raisons évidentes de discrétion. Puis, au fur et à mesure, des informations étaient ajoutées concernant le lieu, le type événement en cours et les consignes de sécurité prodiguées.

L’utilisateur quant à lui pouvait sélectionnait les régions qu’il voulait suivre. Voilà pour la théorie, dans la pratique, c’est un constat d’échec. Comme en avril 2017, lorsqu’une fusillade éclate sur les Champs Élysées au cours de laquelle le policier Xavier Jugelé est tué. Le quartier des Champs Élysées est bouclé, la préfecture de police demande aux Parisiens d’éviter le secteur sur Twitter, mais l’application reste étonnamment muette. Idem lors de l’attaque du Louvre quelques mois plus tôt ou la prise d’otage du Super U à Trèbes en avril dernier. Et lorsqu’elle a fonctionné, c’est avec un important retard et/ou des inexactitudes, comme lors de l’attentat de Nice (2h de retard) ou l’attaque d’Orly.

Régulièrement critiquée

Lancée au début de l’Euro de football, le 8 juin 2016, l’application, gratuite et disponible sur Android et iOS, en français et en anglais, avait déjà été critique dans un rapport sénatorial la jugeant trop complexe et limitée : celle-ci nécessitait un accès aux données mobiles et devait tourner en tâche de fond, réduisant le nombre de téléphones pouvant la supporter.

Après l’échec des négociations engagées avec les opérateurs pour financer un réajustement du service (envois de SMS d’alerte géolocalisés par exemple), le gouvernement s’est tourné vers les géants du web Google, Facebook et Twitter.

Un choix qui semble plus en phase avec les outils utilisés par les Français. Des partenariats ont donc été noués en ce sens afin d’informer la population via les réseaux sociaux. L’idée est de toucher le plus grand nombre de personnes en un temps réduit.

Des partenariats avec Twitter, Facebook et Google

Sur Twitter, le compte @Beauvau_Alerte prendra le relai le 1er juin prochain. Les autorités y diffuseront des informations fiables et en temps réel que les abonnés recevront sous forme de notifications. En outre, un bandeau spécial sera placé au sommet du fil d’actualité sur Twitter en cas d’événement prioritaire.

Le gouvernement se reposera également sur le Safety Check de Facebook, un outil permettant aux membres de la plateforme localisés dans un secteur en crise de se signaler en sécurité. Un partenariat technologique inédit en Europe qui permettra au ministère de l’Intérieur d’alerter et de maximiser la portée de son message.

Comme le rappelle RTL, quand plus de 30 millions de Français sont inscrits sur Facebook (mais ne l’utilisent pas nécessairement quotidiennement), seules 900 000 personnes ont installé l’application « Alerte attentat » sur leur téléphone.

Toucher le plus de gens possible

Enfin, Google s’est engagé à « mettr[e] automatiquement en avant les contenus des autorités en diffusant par exemple les conduites à tenir et les informations fiables et vérifiées », explique la radio. D’autres partenariats ont également été signés avec France Télévisions, Radio France, la RATP et Vinci Autoroute pour atteindre les personnes qui ne seraient pas présentes sur les réseaux sociaux.

« Le but est d’essayer de toucher un maximum de monde en alertant mieux et plus vite en cas de danger grave », a indiqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur Frédéric Delanouvelle.

L’histoire ne dit pas combien d’argent a été dépensé dans la conception et la mise en œuvre de cette application.

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