Des oeuvres d’art censurées, des vidéos de meurtre qui passent en direct… Les règles internes de modération de Facebook sont incompréhensibles aux yeux de beaucoup de membres. Même si elles avaient partiellement fuité dans la presse ces dernières années, Facebook n’avait cependant jusqu’ici jamais consenti à les divulguer. A l’heure du scandale Cambridge Analytica, Facebook semble toutefois réaliser que cette culture du secret le dessert plus qu’autre chose. La société a donc décidé de compléter son règlement public sur la question en y intégrant ses règles internes de modération. L’occasion de refaire le point sur cinq thématiques sensibles.
1/ Violence
Les contenus qui glorifient ou qui prône la souffrance ou l’humiliation d’autres personnes. sont supprimés. Facebook déconseille donc aux internautes de publier des images montrant des “actes de violence à l’égard de personnes ou d’animaux réels” avec des textes présentant par exemple de la satisfaction procurée par la souffrance ou l’humiliation.
En revanche Facebook autorise les “contenus explicites (avec certaines restrictions) afin d‘aider les personnes à “sensibiliser leur communauté à différents problèmes”. De nombreux contenus (images de personnes mutilées dans un contexte médical, vidéos d’auto-immolation dans un contexte politique ou médiatique, etc.) sont susceptibles d’être acceptés (un avertissement sera affiché dessus pour avertir le public qu’il s’agit de contenus potentiellement dérangeants).
2/ Discours incitant à la haine
Interdits sur Facebook, ces discours englobent les attaques fondées sur des “caractéristiques protégées” : la race, l’ethnie, l’origine nationale, la religion, l’orientation sexuelle, le sexe, le genre, l’identité sexuelle, et les handicaps et maladies graves. Facebook offre également “certaines protections pour le statut d’immigration”.
“Les utilisateurs partagent parfois du contenu contenant les propos haineux d’une autre personne à des fins de sensibilisation ou d’éducation à ce sujet”, note le réseau social. Dans ce cas, le contenu est autorisé mais les utilisateurs doivent indiquer clairement leur intention.
3/ Nudité
La censure du tableau L’Origine du monde sur Facebook avait créé une vive polémique. Le réseau indique néanmoins que les photos de “peintures, sculptures et autres œuvres d’art illustrant des personnages nus” sont autorisées. Le réseau social indique par ailleurs accepter les contenus montrant des scènes de nudité pour certains motifs précis (dans le cadre d’une protestation, pour sensibiliser à une cause, à des fins pédagogiques ou sanitaires, etc.). “Alors que nous limitons certaines images de la poitrine féminine qui montrent le mamelon, nous autorisons d’autres types d’images, notamment celles illustrant des actes de protestation, des femmes défendant activement l’allaitement, ou des cicatrices de mastectomie.”
4/ Harcèlement / intimidation
Facebook rappelle ici quelques consignes de base par exemple “évitez de contacter une personne de façon répétée si celle-ci exprime clairement son refus et ne désire pas établir contact”. Mais il se positionne également sur des cas de figure précis. Facebook demande par exemple aux internautes de ne pas “cibler des victimes ou des survivants de tragédies violentes par leur nom ou leur photo” en affirmant qu’une personne “feint d’être victime d’un événement” ou est “payée ou employée pour tromper les gens quant à son rôle dans l’événement”. Autre exemple de contenu à proscrire : le contenu retouché “visant ou rabaissant un individu” en mettant “en exergue” certaines parties de son corps.
5/ Suicide, automutilation
Facebook recommande ici de ne pas publier de contenu qui “favorise, encourage, coordonne ou fournit des instructions sur le suicide, l’automutilation, les troubles de l’alimentation. Des photos ou des vidéos représentant une personne ayant commis un suicide peuvent être acceptées dans le cadre des actualités mais un avertissement sera ajouté pour avertir le public.
Bien plus de thématiques et de détails sont évidemment donnés dans le règlement de Facebook. Autre point important, la société a indiqué que dans le cours de l’année, elle donnerait aux gens la possibilité de faire appel de ces décisions.
Dans un premier temps, ces procédures de recours ne seront proposées que sur les messages retirés pour cause de nudité ou d’activité sexuelle, d’incitation à la haine et à la violence.
Lorsqu’une publication est retirée pour infractions aux Standards de la communauté, l’internaute sera ainsi averti et aura la possibilité d’effectuer une demande de révision supplémentaire s’il juge la décision infondée. Une personne de Facebook procédera rapidement à une révision. En cas d’erreur, l’internaute sera informé et sa publication sera restaurée.
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