À l’évidence, la construction du texte publié hier par Facebook a été soigneusement pensée. Après avoir présenté une longue liste de mesures correctives, la firme précise, à la toute fin, que le nombre de personnes potentiellement touchées par l’affaire Cambridge Analytica pourrait être bien plus élevé que prévu. En tout les données de pas moins de 87 millions de personnes pourraient avoir été siphonnées par cette firme d’influence politique qui a participé à la campagne de Trump. C’est presque deux fois plus que l’estimation initialement donnée par le New York Times et The Guardian.
210 000 Français potentiellement affectés
Comme on peut le voir sur le visuel fourni par Facebook, la majorité de ces utilisateurs sont américains. Le Monde révèle néanmoins qu’en France, plus de 210 000 personnes pourraient avoir été affectées.
Si cette estimation est importante, la liste de mesures annoncées hier par Facebook mérite néanmoins qu’on s’y arrête. La firme a ainsi annoncé la modification de son API Évènements. Les applications tierces ne pourront plus accéder à la liste d’invités ou aux publications postées sur le mur de l’événement. Prochainement, seules les applis approuvées par Facebook et respectant des règles strictes pourront utiliser cette interface de programmation. Les applications qui souhaitent utiliser l’API Pages devront elles aussi être systématiquement être approuvées par Facebook.
Informations personnelles masquées
L’interface de programmation “Groupes” est aussi concernée. Les applications tierces qui l’utilisent devront prochainement obtenir l’autorisation de Facebook et d’un administrateur. Et Facebook masquera certaines informations personnelles (noms, photos de profils…) reliées aux publications et aux commentaires auxquels ces applis ont accès.
Facebook soumettra à un contrôle renforcé les applications qui demandent l’accès à des informations telles que les likes, les photos, les publications, les évènements et les groupes. Autre changement notable : il n’autorisera plus les applis à demander, l’accès à certaines données personnelles telles que les opinions politiques ou religieuses, le statut relationnel ou encore l’historique professionnel et scolaire.
L’annuaire inversé supprimé
Plus important encore, la semaine prochaine Facebook empêchera les développeurs de collecter des données que les utilisateurs ont accepté de partager avec eux s’il s’avère qu’ils n’ont pas utilisé l’appli ces trois derniers mois. Précisons également qu’il ne sera plus possible de trouver quelqu’un sur Facebook en entrant son numéro de téléphone ou son email.
La société a aussi revu sa fonctionnalité qui exploitait l’historique d’appel et de messages sur Messenger ou Facebook Lite sur Android pour faire remonter vos contacts fréquents en haut. “À l’avenir, écrit-elle, les utilisateurs uploaderont uniquement sur nos serveurs les informations nécessaires au fonctionnement de cet outil, et pas des données plus générales, par exemple, l’heure des appels”. Tous les logs de plus d’un an seront du reste supprimés.
Si ces changements vont dans le bon sens, Mark Zuckerberg n’a certainement pas fini de devoir rendre des comptes. Il devra d’ailleurs s’expliquer devant le Congrès américain le 11 avril. Comme le souligne The Verge, il a en revanche décliné la semaine dernière une demande similaire des autorités de régulation européennes qui souhaitait le faire venir devant un comité parlementaire britannique.
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