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L’espace peut-il réellement modifier l’ADN de façon permanente ?

Cette semaine de nombreux articles expliquait que l’astronaute Scott Kelly avait vu son ADN modifié de façon permanente à la suite de son séjour prolongé à bord de l’ISS. 7% de ses gènes ne seraient pas revenus à la normale après son retour sur Terre. L’espace aurait ainsi la capacité de modifier l’ADN de façon permanente. Oui, mais. Ce n’est pas vrai. On vous explique pourquoi.

Mark et Scott Kelly – Crédits : Robert Markowitz – NASA

Dans notre article « Inconfortables, les premières combinaisons spatiales US ont causé plus de dommages que l’espace lui-même », nous évoquions les effets qu’un séjour prolongé dans l’espace pouvait avoir sur le corps humain. Pour illustrer notre propos, nous prenions exemple sur le spationaute français Thomas Pesquet, mais aussi sur celui de Scott Kelly, dont les gènes ont subi quelques changements lors de son séjour dans l’espace.

En effet, après 340 jours passés à bord de l’ISS (Station spatiale internationale) entre 2015 et 2016, un record, 7% des gènes de Scott Kelly ne sont pas revenus à la normale. Pour établir ce « diagnostic », son frère jumeau, Mark Kelly, également astronaute, mais resté au sol, a servi de sujet référant.

7% de l’expression génique

La NASA a ainsi pu établir que les bactéries intestinales de Scott ont changé de manière significative pendant son séjour dans l’espace. De la même manière, ses télomères (l’extrémité des chromosomes qui se raccourcit au fur et à mesure qu’on vieillit) se sont rallongés. Mais son ADN même n’a pas été modifié.

Comme l’explique la NASA, le changement constaté sur les 7% des gènes concerne « l’expression génique » (ou expression des gènes), c’est-à-dire, pour simplifier (#pastaper) la façon dont le corps réagit, s’adapte à son environnement. 7% de cette expression génique a été modifiée, sans retour en arrière depuis.

Gènes VS ADN

crédits : NASA

Toutefois, la structure même de ces gènes n’a pas été altérée de façon permanente, comme cela peut se produire sous l’effet des ultraviolets. Son ADN n’a donc pas été modifié de 7%, il se comporte simplement différemment. C’est simple, « presque tout le monde rapporte avoir vu des différences », précise Christopher Mason (Weill Cornell Medicine, New York), l’un des généticiens qui a participé à l’étude.

L’expérience, qui n’est pas encore terminée, a toutefois permis de démontrer une chose. Si la plupart des changements biologiques constatés dans l’espace sont rapidement revenus à la normale, ou presque, après retour sur le plancher des vaches, puis au fil des heures et des jours qui ont suivi, une « découverte intéressante » a été constatée : 7% de ces gènes étaient encore un peu détraqués et indiquent de possibles changements sur le long terme.

Rien de surprenant

Ces changements seraient liés au système immunitaire, à la formation des os, au manque d’oxygène, et au taux élevé du dioxyde de carbone. Ces gènes sont appelés « gènes de l’espace », d’après la NASA.

Les changements de l’expression génique ne sont pas exceptionnels, c’est même plutôt courant, même sur Terre. C’est la façon dont le corps s’adapte à un environnement donné, par exemple si vous passez beaucoup de temps en haute altitude.

La confusion est sans doute liée à une mauvaise communication de  la NASA via son communiqué du 31 janvier, mis à jour depuis. Les deux tweets des jumeaux Kelly ont probablement aussi participé au trouble.

Une communication maladroite

J’avais un frère jumeaux identique. Ensuite, c’est arrivé…

Quoi ? Mon ADN a changé de 7%! Qui sait ? Je viens d’apprendre ça dans cet article. Cela pourrait être une bonne nouvelle! Je n’ai plus besoin d’appeler @ShuttleCDRKelly mon frère jumeau identique

La NASA a d’ailleurs confirmé au site The Verge que « L’ADN de Scott n’a pas fondamentalement changé. Ce que les chercheurs ont observé ce sont des changements dans l’expression des gènes […] C’est probablement le lot de tout être humain en situation de stress, comme en escalade ou en plongée sous-marine ».

La NASA publiera l’intégralité de ses découvertes dans une seule étude plus tard dans l’année, probablement cet été. Si la NASA a une idée précise des effets de l’espace sur le corps après 6 mois passés en orbite à bord de l’ISS (la durée standard), elle cherche a comprendre et étudier ses effets sur une plus longue durée pour préparer une mission de 3 ans sur Mars et prévenir tout type de maladie qui pourrait survenir.

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Source : The Verge

4 commentaires
  1. Les radiations solaires et cosmiques sont susceptibles d’altérer les gènes et les chromosomes, ce qui peut avoir de fâcheuses conséquences sur l’ADN et sur la santé des cosmonautes.
    Tout dépend de la durée d’exposition et de la quantité de radiations reçues.

  2. Je ne suis pas sur et je dit peut-être une connerie mais l’iss et en altitude basse ce qui lui permet sûrement de rester protégé par la terre.

  3. Effectivement vu que notre cousin singe à 2 % de différence génétique avec nous, il n’aurait pas ressemblé à son frère en revenant…..

  4. En partie seulement car à 400 km il n’y a plus d’atmosphère, donc plus d’écran, mais il reste la protection de la ceinture de Van Allen qui ne suffit pas à nous protéger totalement.

Les commentaires sont fermés.

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