Longtemps laissées en retrait, les campagnes françaises vont bientôt jouir d’une connexion Internet très haut débit. Attendez, ne sabrez pas le champagne tout de suite, puisque le déploiement de la fibre optique en a encore pour un bon moment. Sur les 10 millions de prises raccordables en France, plus de 10% d’entre elles se trouvent dans les zones rurales de l’Hexagone. 1,2 million de prises pour près de 16 millions de logements et de bureaux.
Bien que la France ait rapidement pris la décision de déployer la fibre optique sur l’ensemble de son territoire, avec l’adoption en février 2013 du Plan Très Haut Débit, le pays reste à la traîne en matière d’Internet ultra-rapide. L’année dernière, la France se retrouvait à la 52e place du classement mondial des débits internet moyens. À l’heure actuelle, selon le cabinet Idate, un tiers seulement des prises françaises sont raccordées à la fibre.
« Un retard à relativiser »
Lors des Etats généraux des Réseaux d’Initiative Publique, qui se tenaient jeudi à Deauville, Pierre-Michel Attali, directeur des territoires numériques au sein de l’Idate, explique dans des propos rapportés par Les Échos que ce “retard doit être relativisé.”
“Si les engagements du Plan Très Haut Débit sont respectés, on atteindra 80 % d’ici cinq ans et la France sera largement devant ses voisins.”
Cinq ans, ce qui nous renvoie en 2023, soit an après la date fixée par le Plan Très Haut Débit pour l’intégralité de la couverture THD de l”Hexagone, et trois ans après les nouvelles aspirations d’Emmanuel Macron. Une à trois années de retard qui peuvent s’expliquer pour plusieurs raisons.
Comme neuf ou presque
Commençons par les infrastructures. Les zones rurales souffrent d’une densité d’habitants au km² inférieur à celle des grandes et moyennes villes. Le réseau câblé est non seulement moins développé que dans les autres pays européens, mais certaines sections en cuivre ne sont plus de première fraîcheur.
Le coût de la matière première rentre aussi en ligne de compte. Les grandes puissances étant lancées à pleine vitesse dans la course au THD, l’Idate rapporte que le prix de la fibre optique a grimpé de 20% en à peine une année. Les délais des nouvelles commandes sont désormais de 9 à 12 mois.
“En 2018, les besoins en fibre de China Mobile représentent deux fois ceux de l’Europe et des États-Unis cumulés”, détaille Pierre-Michel Attali.
Enfin, les opérateurs français contribuent également à l’allongement du délai de déploiement. Censés amener une couverture THD dans les villes moyennes du territoire depuis 2011, Orange et SFR ont longtemps tardé à honorer leurs engagements. Pour Antoine Darodes, directeur de l’Agence du Numérique, les deux concurrents auraient donné de réelles assurances à l’État, à savoir couvrir l’ensemble des villes de moyenne densité d’ici 2020, sous peine de faire face à de lourdes amendes. Qui a dit “et les campagnes ?”
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Houla, ne pas tout mélanger, si le Plan Très Haut Debit existe, c’est que ce n’est pas de la fibre, le THD est très utilisé chez SFR car il inclut le cable des années 80 déjà installé, mais pas que, puisqu’il inclut le VDSl classique, la 4g le wimax et le satellite. Donc, on est très loin de la fibre
Prédiction facile : la fibre FTTH ne sera jamais déployée à 100%. Pour la grande majorité de l’habitat rural, le THD sera radio (5G et plus).