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Inconfortables, les premières combinaisons spatiales US ont causé plus de dommages que l’espace lui même

Les premiers Américains à partir dans l’espace ont subi plus de dommages physiques à cause de leur combinaison spatiale qu’en raison de l’espace lui-même.

Gravity

Après des décennies d’expédition, c’est désormais une chose acquise, l’espace a de nombreux effets sur le corps humain. Ainsi, le spationaute français Thomas Pesquet est revenu de ses 6 mois et demi dans la Station Spatiale internationale (ISS) avec 4 centimètres supplémentaires (la colonne vertébrale s’allonge en raison de l’absence de pesanteur), 7 kilos en moins et une masse osseuse diminuée. L’un des jumeaux astronautes de la NASA a même vu son “ADN” bouleversé après son séjour de 340 jours dans l’espace, entre 2015 et 2016.

Ce que l’on sait moins, c’est que les premières combinaisons spatiales ont créé plus de dommages sur les premiers Américains à voyager dans l’espace, que l’espace lui-même, dévoile une nouvelle étude.

Une découverte inattendue

Le projet Mercury a été le point de départ de l’aventure spatiale américaine : les premiers hommes sont partis dans l’espace au cours de six vols entre 1961 et 1963. Avant, pendant (si possible) et après ces vols, d’une durée allant de 15 minutes à un peu plus de 34 heures, les astronautes ont subi une batterie de tests pour étudier les effets de l’exposition à l’environnement spatial : fréquence et activité cardiaque, température corporelle, urine, apport en fluides et perte de poids.

crédits NASA

De toutes les recherches précédemment publiées, celle dévoilée aujourd’hui dans le journal Nature, est la première les analysant toutes en une seule. Et cette nouvelle étude lève le voile sur une « découverte inattendue » : les changements physiologiques majeurs constatés à court terme – augmentation du rythme cardiaque et perte de poids à leur retour sur Terre – sont davantage liés au temps passé par l’astronaute dans sa combinaison spatiale que celui passé dans l’espace (réel ou simulé).

Prisonniers pendant des heures

Lors du voyage « Projet Mercury », les combinaisons en question ont été pressurisées et pesaient 20 livres (9 kilos environ), avec des joints renforcés et des couches extérieures en aluminium. L’oxygène a coulé à travers le tuyau raccordé à la taille, précise The Verge. Même sur des vols courts, les astronautes devaient porter ces combinaisons pendant de longue période. « Les astronautes ont dû enfiler leur combinaison de manière anticipée pour divers systèmes de contrôle, et puis il y avait aussi un temps d’attente après chaque vol pour récupérer la capsule dans l’océan », explique la co-auteure de l’étude Virginia Wotring, professeur associé au Centre pour la médecine spatiale au Collège de Médecine de Baylor, à Houston (Texas).

Projet Mercury – Wikipedia

Ce n’est qu’avec des vols plus longs, que ce temps de port de combinaison a pu être réduit. Comment corréler les dommages constatés avec les combinaisons spatiales ? Porter une telle combinaison est un facteur de stress en soi, comme le souligne Doit Donoviel, experte en santé spatiale à Baylor, au site américain : « Être dans une combinaison spatiale, particulièrement pressurisée lors d’une sortie spatiale, est stressant. Par exemple, les gens évitaient d’uriner dans les couches [intégrée à la combinaison, NDLR] parce que c’est inconfortable de s’asseoir dans l’urine. De ce fait, de nombreux astronautes de navette ont diminué leur apport en fluide ».

Les recherches se poursuivent

La NASA a d’ailleurs tenté de résoudre cet épineux problème du « caca dans l’espace », avec le concours Space Poop Challenge. C’est un officier de l’armée de l’air américaine qui a remporté la timbale avec sa trouvaille.

Preuve s’il en fallait une que la combinaison est un élément primordial lors d’un vol spatial. Le temps passé dans l’espace n’est finalement pas le facteur influant le plus sur la santé (du moins sur les vols courts). Les recherches se poursuivent pour concevoir la combinaison ultime. Elon Musk a récemment dévoilé celle portée par les astronautes de Dragon, la capsule conçue par Space X : il s’agit de la combinaison portée par Starman à bord de la Tesla Roadster larguée dans l’espace grâce à la Falcon Heavy.

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