Une succession à prendre en compte
C’est notamment le cas des États-Unis qui sait pertinemment qu’un jour ou l’autre il faudra prévoir un désorbitage contrôlé de la station spatiale pilotée et gérée en grande partie par la NASA. Et la réflexion actuelle à la Maison-Blanche, c’est d’accorder, à l’avenir, la gestion de l’ISS par des sociétés extérieures privées. Selon le Washington Post, l’administration de Donald Trump demanderait environ 150 millions de dollars pour « permettre le développement et la maturation d’entités et de capacités commerciales qui assureront que les successeurs privés qui prendront le relais de l’ISS – y compris éventuellement des éléments de l’ISS – seront prêts lorsqu’il sera nécessaire de faire appel à eux ».
Ce n’est pas vraiment une surprise puisqu’en 2015 déjà, William Gerstenmaie, administrateur adjoint responsable du programme d’exploration spatiale habitée alors en poste pour Barack Obama expliquait qu’il était nécessaire de se concentrer sur d’autres programmes. Le but, vous l’aurez compris, c’est de faciliter la mutation de la gestion de l’ISS qui pourrait être confiée, dans le futur, à des sociétés et entreprises comme c’est déjà le cas pour SpaceX ou Bigalow Aerospace (la première est en charge du ravitaillement et la seconde y a même greffé son propre module).
« La décision de mettre fin au soutien fédéral direct pour l’ISS en 2025 ne signifie pas que la plate-forme elle-même sera désorbitée à ce moment-là — il est possible que l’industrie puisse continuer à exploiter certains éléments ou certaines capacités de l’ISS dans le cadre d’une future plate-forme commerciale » explique un document interne de la NASA.
Encore du chemin à faire
Les États-Unis ne pourront néanmoins pas décider seuls de confier la gestion de la station spatiale à des sociétés. Dans le cadre d’un accord juridique signé en 1998 par l’ensemble des partis, il est stipulé qu’aucune nation ne peut prendre de décision unilatérale. Néanmoins, si Donald Trump décidait de quitter l’ISS il en aurait le droit, car l’accord permet aux membres de se retirer. Pour faire évoluer la gestion de la station spatiale par contre, il faut trouver un consensus entre l’ensemble des membres actuels.
Mais à court et même moyen terme, l’idée de permettre aux entreprises de rejoindre le programme parait peu probable. Pour rappel, l’ISS bénéficie déjà de deux prolongations de son contrat de fonctionnement pour aller jusqu’en 2024, au minimum. D’ici là, il est tout à fait possible que de nouvelles missions, par les États-Unis, soient mises en place avec l’accord de la NASA. Il va donc falloir encore être patient.
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C’est toujours pareils, les états se mouillent et prennent des risques pour financer de grands projets.Et quand tout est en place, que tout fonctionne bien et que cela devient rentable alors on cède à prix d’ami au privé qui va alors se gaver.Chez nous les exemples ne manquent pas, chemins de fer, téléphone, atome, télévision, autoroutes, etc…
En même temps si un autre projet plus ambitieux est lancé, comme une station orbitale plus proche de la lune voir une station lunaire, pourquoi pas. 🙂
Dans le contexte actuel ça me semble compliqué quand même.
Il n’y à pas de rentabilité réel sur la station ISS. Ce sont des centres de recherches ou les investissements donne lieu à des résultats de recherche. Même si ce n’est pas rentable, les résultats sont précieux pour nos sciences.
Après je ne dis pas que ISS est une mauvaise chose, loin de là, c’est même peut être la meilleure chose qu’est fait l’humanité jusqu’à présent en terme de projet commun. Et sa fait mal au cœur de se dire que cela pourrait se transformer en station de luxe. Après on espère que d’autres projets plus prometteur et plus rêveur voit le jour et dans ce cas on sera moins réticent a sa fermeture.
@dtc"Il n’y à pas de rentabilité réelle sur la station ISS"
Certes, mais le privé va bénéficier des années de recherche et d’investissements et de cette très coûteuse technologie à un coût dérisoire.Et si le privé s’y intéresse c’est qu’il sait pouvoir rentabiliser.
Alors comme tu le dis, si cela se transforme en station de luxe, (pour milliardaires en mal de sensations fortes par exemple), alors oui cela serait rageant.
Compliqué oui, mais je vois mal la NASA en rester là, je pense qu’ils y a d’autres projets en gestation.Le spatial est un domaine qui participe grandement au prestige des USA, l’administration américaine financera certainement d’autres programmes plus ambitieux pour nous émerveiller (comme avec les images des sondes et des robots) et nous faire rêver.