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Les compteurs Linky au cœur de la polémique

Débarqué en 2013, le compteur électrique intelligent Linky collectionne depuis les critiques venant des collectivités et consommateurs. Et désormais de la Cour des Comptes.

 

La promesse est de vous faire consommer moins et mieux votre électricité, le résultat n’est pas à la hauteur des attentes pour la Cour des comptes qui pointe les limites de Linky dans son rapport annuel, mais surtout son coût exorbitant. Autrement dit, Linky est « un dispositif coûteux pour les consommateurs, mais avantageux pour Enedis », la filiale d’EDF chargée de son déploiement dans la quasi-totalité des foyers français d’ici 2021.

Ainsi, le coût du compteur, 130 euros, est supporté par le consommateur. De même, « les éventuelles dérives financières des projets des distributeurs sont ainsi finalement toujours répercutées à l’usager ». Les magistrats de la rue de Cambon estiment qu’Enedis marge trop et s’octroie une rémunération trop importante au détriment des consommateurs.

Bénéfique pour Enedis mais pas pour l’usager

« Si Enedis respecte en 2019 les coûts, les délais et les niveaux de performance, sa rémunération globale s’élèvera, en prenant en compte l’ensemble des incitations, à 10,3 % de la valeur actualisée nette des actifs », tance la Cour des comptes. Et seules des dérives importantes amèneront réellement à pénaliser l’entreprise ». En effet, même avec les pénalités de retard, « Enedis est assurée d’avoir une rémunération d’au moins 5,25 % ».

La Cour des comptes demande donc à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) de revoir cette rémunération à la baisse « pour en réduire le coût pour le consommateur » et de modifier « la régulation incitative pour réduire la rémunération maximale dont pourrait bénéficier Enedis ». Ce qui ne plait pas au régulateur qui estime qu’une telle révision « créerait un précédent en termes d’insécurité juridique quant à la portée des décisions du régulateur ».

La Cour des comptes s’est également fait l’écho des nombreuses critiques émises aussi bien par les élus, les consommateurs que les associations. Les magistrats critiquent ainsi le défaut d’information apporté aux consommateurs lors de l’installation qui s’effectue en trente minutes à peine (en moyenne), et le fait que les données de consommation sont affichées en kilowattheures et non en euros. « Si Linky peut apporter beaucoup aux différents acteurs, les préoccupations du consommateur d’électricité ne semblent toutefois pas être au cœur du dispositif », pointe la Cour des comptes.

Un manque d’informations qui se traduit notamment par des craintes émises sur les effets des ondes électromagnétiques du nouveau compteur ou encore sur l’utilisation des données personnelles des usagers. Des craintes souvent très exagérées, comme l’ont longuement démontré nos confrères de Canard PC Hardware dans un gros dossier sur le sujet (lien .pdf) publié en mars 2016.

 

 

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6 commentaires
  1. Je préfère de mon côté mettre en avant une avancée technique du Linky par rapport à ses prédécesseurs : l’interface TIC. Avant Linky, à peine 15% des compteurs déployés en France possédaient une sortie Télé-Information-Client (TIC) fonctionnelle. Avec Linky, 100% des compteurs auront cette sortie activée. La TIC est une interface série qui délivre beaucoup d’informations : index de consommation heure peine/heure creuse/tarif base, consommation instantanée, consommation max, etc…
    l’Emetteur Radio Linky (ERL) est  un petit module convertissant les informations de la TIC en signaux radio compréhensibles par un afficheur déporté. cf. Direct Energie et le projet Maestro : https://www.youtube.com/watch?v=UdxRq7qoyiY

  2. Encore une fois, on remplace du matériel récent, qui fonctionne, et qui est amorti par du matériel couteux (bon nous paierons donc pour Enedis c’est cadeau). Très écologique comme démarche…
    Surtout belle arnaque, car augmentation à la volée des abonnements en fonction de la consommation, etc..etc…le lobying a bien fonctionné..

  3. l’article du Canard PC Hardware est juste génial ! je ne m’étais pas intéressée à la polémique sur se compteur (que j’ai d’ailleurs surement chez moi, puisque ma maison à seulement 10 mois !) mais c’est très drôle 🙂

  4. Le développement aussi rapide et chaotique de Linky est dû aux contraintes du gouvernement Européen. Ce n’est pas la faute exclusive d’Enedis.

  5. Mon compteur est récent, il m’affiche le cumul de consommation, je sais donc chaque jour ce que j’ai consommé et Enedis aussi puisqu’il relève à distance, il est donc lui aussi communicant.Je ne vois donc pas l’intérêt de le remplacer par un Linky et je vois là un gaspillage inutile.De plus il est placé dans un placard mural avec tous les équipements et autres boîtiers électriques. Si le Linky est plus épais la porte ne va plus fermer, ça risque d’être chouette dans l’entrée car d’après ce que j’ai pu lire les installateurs ne font pas dans le fignolage.Ça ma met un peu la rage si la cours des comptes dit qu’Enedis va s’en mettre plein la poche au passage.

  6. Je m’opposerai autant que possible à
    l’installation, d’autant que le compteur se trouve à l’intérieur de
    ma maison.
    Pourquoi ? Pour une raison encore
    plus grave, à mon avis, que la protection des données et le
    rayonnement électromagnétique.
    Le compteur « communique »
    dans les deux sens, c’est à dire qu’il permet des interventions à
    distance. Le centre de supervision peut lui envoyer des commandes
    pour couper l’électricité de l’abonné, par exemple. Ces commandes
    transitent par le réseau de distribution grâce à la technologie
    CPL, exactement comme les informations de consommation que le
    compteur envoie dans l’autre sens.
    Je vois au moins deux problèmes :
    le premier est qu’on n’est pas à l’abri d’une mauvaise manipulation
    par un agent qui, du fond de son bureau, va couper par erreur
    l’électricité à un abonné. Imaginez le temps qu’il vous faudra
    pour faire admettre l’erreur et rétablir l’électricité si ça
    tombe sur vous, et les conséquences.
    Deuxième problème : C’est une
    cible de choix pour des hackers. Rien n’empêche des gens mal
    intentionnés de pirater les compteurs et de provoquer des coupures
    de courant ponctuelles ou massives, pouvant aller, pourquoi pas,
    jusqu’au blackout d’un quartier, d’une ville voire d’une région.
    Imaginez les impacts !
    On vous dira que c’est protégé,
    crypté etc etc. Foutaises. En y mettant les moyens tout est
    piratable, et je ne pense pas que le logiciel interne des compteurs
    soit très simple à mettre à jour en cas d’attaque.
    Suis-je parano ? J’aimerais bien
    avoir l’avis de spécialistes INDEPENDANTS sur ce sujet…

Les commentaires sont fermés.

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