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[On joue à des jeux de société, épisode 16] Tikal ou Tipacal de grimper sur ce temple ?

Vous voilà dans une jungle d’Amérique du Sud, à la recherche de temples perdus. Non, vous n’êtes pas Indiana Jones, mais un explorateur accompagné par un groupe d’aventuriers. Et vous n’êtes pas les seuls, d’autres explorateurs veulent vous ravir le prestige de la découverte des temples mayas et des fabuleux trésors que renferme cette jungle. Alors sortez vos machettes, et enfoncez-vous… dans la jungle.

Fiche d’identité

Nom : Tikal
Auteur : Michael Kiesling, Wolfgang Kramer
Illustrateur : Christophe Swal, Paul Mafayon
Éditeur : Super Meeple
Genre de jeu : Placement, exploration
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 2 à 4 / 10+ / 1h
Date de sortie : Octobre 2016
Prix conseillé : 50€

Tikal version Super Meeple est en fait la réédition d’un jeu sorti il y a plusieurs années, et auquel un coup de fouet graphique a été donné. Alors autant le dire tout de suite, il est beau. Vraiment. On sent bien qu’on est ici face à une édition de luxe, et les temples en résine peints à la main y sont pour quelque chose. Beaucoup de matos, des tuiles épaisses, un plateau de qualité, pas de doute, on a bien entre les mains une production Super Meeple. Mais le jeu est-il intéressant ? Le fait qu’il soit chroniqué ici devrait vous donner un début d’idée, non ? Mais ok, développons.

Le but du jeu est simple : marquer plus de points que vos adversaires. Pour ça, deux façons de scorer. La première est de revendiquer les temples que vous découvrirez au fur et à mesure de votre exploration, le jeu vous demandant de piocher des tuiles affichant le décor petit à petit. La seconde, c’est de ramasser des trésors et d’en faire des paires ou des triplettes (ce n’est pas sale).

Lorsqu’un joueur découvre un volcan, on fait un tour de comptage de points et la pression monde d’un cran. Le premier joueur sait alors qu’il va avoir tous les autres contre lui et les autres doivent tout faire pour remonter au score. Mais la partie n’est jamais jouée d’avance, et les surprises peuvent arriver jusqu’au dernier décompte. Un régal.

Le temple maudit ?

Pour évoluer dans cette jungle, vous disposez de 10 points d’action, que vous pouvez dépenser pour réaliser toutes sortes de choses. Ajouter de nouveaux explorateurs, les déplacer, découvrir un nouvel étage de temple, monter dessus et s’en assurer les points, construire un campement, ramasser des trésors, etc. La liste est complète et vous permet d’élaborer de nombreuses stratégies sur plusieurs tours. Car oui, Tikal est un jeu d’anticipation. Mais non, pas l’anticipation de 1984… Suivez, un peu. D’anticipation comme aux échecs.

Il est primordial de parvenir à lire un peu ce que comptent faire vos adversaires, sous peine de vous retrouver bien embêtés, perdus dans la jungle. Prenons l’exemple des temples. Lorsqu’on découvre une tuile contenant un temple, celui-ci rapporte peu de points (genre 2, pour les premiers). Il faut donc dépenser des actions pour augmenter sa hauteur, lui octroyant un point supplémentaire avec chaque nouvel étage. Mais là où ça devient intéressant, c’est que tous les joueurs peuvent augmenter la hauteur du même temple sans savoir qui finira par remporter les points. Pour cela, il faut soit être majoritaire sur la tuile où se trouve le temple, soit grimper au sommet. Seulement, vous n’avez le droit de grimper au sommet que de deux temples, et évidemment, une fois au sommet, vous ne pouvez plus dévoiler de nouvel étage. Simple mais diablement efficace. Ajoutez à cela que les étages les plus hauts sont cruellement limités dans la boite et vous comprenez l’enjeu.

Il y a aussi le principe de placement des tuiles, qui permet d’entraver la progression d’autres joueurs ou de les obliger à dépenser plus de points d’actions pour se rendre d’un point A à un point B, et les campements qui permettent de se déplacer de l’un à l’autre sans s’acquitter du coût de déplacement de toutes les tuiles les séparant. Bref, il faut être attentif, et la jouer fine.

On aime :
• Le matos très beau (les étages peints à la main…)
• La mécanique qui pousse à l’affrontement
• Les scores parfois très serrés
• Ce sentiment de version de luxe

On n’aime pas :
• Quoi ? C’est déjà fini ?

En conclusion :

Tikal n’est peut-être plus tout jeune, mais il est la preuve que les bons jeux ne vieillissent pas. Une mécanique simple, expliquée et comprise en quelques minutes, différentes façons de marquer des points, de la stratégie, du bluff, de la prise de risque… Tout est là, et bien emballé, en plus. Aucune raison de passer à côté.

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