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Macron veut une loi contre les fake news en période électorale

Lors des vœux à la presse le 3 janvier dernier, le président a annoncé qu’un « texte de loi » contre les fake news serait déposé prochainement pour lutter contre leur diffusion et leur propagation en « période électorale ». Et en dehors ?

L’ombre de la Russie s’est donc étendue jusqu’en France. Afin de « protéger la vie démocratique de ces fausses nouvelles », Emmanuel Macron entend légiférer, plus précisément « faire évoluer notre dispositif juridique », le souvenir de la polémique entourant la dernière élection présidentielle US en bandoulière.

« Les plates-formes se verront imposer des obligations de transparence accrue sur tous les contenus sponsorisés afin de rendre publique l’identité des annonceurs et de ceux qui les contrôlent, mais aussi de limiter les montants consacrés à ces contenus ».

L’ombre de la Russie

Nous rappelant ainsi que la Russie est accusée d’ingérence, notamment à travers l’achat de plus de 100 000 dollars de publicité sur Facebook mettant en avant des messages politiques à caractères controversés.

Emmanuel Macron, à l’instar des autres candidats, a fait l’objet de fausses informations au cours de la campagne présidentielle. Après avoir longtemps nié son rôle et son impact dans les élections américaines, Facebook avait reconnu avoir été détourné par une « ferme à troll » russe.

Les réseaux sociaux dans le viseur

Le président Macron pointe « cette propagande articulée avec des milliers de comptes sur les réseaux sociaux », qui « en un instant répandent partout dans le monde, dans toutes les langues, des bobards inventés pour salir un responsable politique, une personnalité, une figure publique, un journaliste ».

Sous pression de l’enquête fédérale en cours, la plateforme avait mis en place une série de mesures visant les propagateurs de ces fake news (régie, sites, pages), et laissé le soin à un comité de médias indépendants de vérifier et labelliser les informations signalées comme litigieuses.

Comme l’expliquait Mark Zuckerberg, Facebook n’a jamais voulu être un « arbitre de la vérité », et embrasser les responsabilités inhérentes à un tel statut. Est-ce bien le rôle d’un réseau social ?

Facebook renonce

Aujourd’hui, Facebook annonce renoncer à signaler les articles comme fake news sur le réseau social jugeant cette politique contre productive : les gens cliquaient d’autant plus sur ce type de contenu ruinant les efforts entrepris. Facebook lui préfère désormais les articles liés sur le même sujet, privilégiant la pluralité des angles.

« Le fait [qu’un article] est indiqué comme ‘faux’ ou ‘contesté’ ne signifie pas forcément que nous parviendrons à faire changer les personnes d’avis sur sa véracité. Certaines études prouvent même que ce type d’iconographie […] peut s’avérer contre-productif et renforcer les convictions de l’utilisateur. »

RT et Sputnik, des “organes d’influence”

Jupiter de son côté dirige ses foudres contre ce fléau qui se propage allégrement sur Internet.

« En cas de propagation d’une fausse nouvelle, il sera possible de saisir le juge à travers une nouvelle action en référé permettant le cas échéant de supprimer le contenu mis en cause, de déréférencer le site, de fermer le compte utilisateur concerné, voire de bloquer l’accès au site Internet. »

Annonçant dans le même temps une extension des pouvoirs du CSA « pour lutter contre toute tentative de déstabilisation par des services de télévision contrôlés ou influencés par des États étrangers ».

De la déontologie des médias

Une attaque à peine voilée en direction de RT et Sputnik récemment accusés par le chef de l’État d’avoir agi « comme des organes d’influence […] et de propagande mensongère » lors de la campagne présidentielle française.

Emmanuel Macron rappelle chacun à ses responsabilités, que ce soit les plateformes et diffuseurs sur Internet que les journalistes incités à entreprendre « une réflexion » déontologique.

À cette fin, « la démarche de Reporters sans frontières d’inventer une sorte de certification des organes de presse respectant la déontologie du métier me paraît intéressante et souhaitable », souligne-t-il.

L’annonce de ce projet de loi n’a pas manqué de susciter de vives réactions. Certains craignant l’avènement d’un contrôle de la presse, plus généralement l’ouverture d’une boite de Pandore dont il est bien difficile d’imaginer le contenu. D’autres rappellent qu’une telle loi existe depuis… 1881.

« La publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique, ou aura été susceptible de la troubler, sera punie d’une amende de 45 000 euros. »

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25 commentaires
  1. Plutôt que de tenter de réguler l’internet et sa neutralité sans en avoir l’air ferait mieux de faire une loi contre la bêtise.

  2. Quand on sait combien les sociétés dites démocratiques et libérales ont désigné le communisme comme le mal absolu, on est étonné de constater qu’elles sont en train de refabriquer un nouveau communisme avec leurs lois liberticides et leur soif de tout surveiller et de tout contrôler.

    1. Pour que le mal triomphe, il suffit que les gens de bien ne fassent rien …

      Le mal vous remercie ! Continuez à dormir braves gens !

      1. Pour que le bien triomphe, il faut que le bien enchaîne et supprime le mal.
        Car le bien est la pour protéger les libertés de chacun.
        wait… O_O

  3. Macron ? Celui qui veut contrôler la presse au nom de la liberté d’expression ?

    Quand je pense qu’il y en a qui en redemandent ?

    1. Non, je pense surtout qu’il a ete la cible de la propagande russe qui avait jeté son dévolu sur françois fillon qui aurait ete bien plus arrangeant avec leur dictateur, tu sais, celui qu’on attendait pas et qui bizarrement à fait peter le box score aux primaires de la droite.

  4. Il ne faudrait pas juste dire au gens qu’il ne faut pas croire tout ce qu’ils voient sur Internet ?
    Ou alors faire une loi pour interdire au gens d’être con. Ouais se serait pas mal ça comme loi.

    1. Ou taxer la connerie, ça reglerait la faim dans le monde, le problème de l’education, de l’acces à l’eau potable, des maladies orphelines, des maladies génétiques ….

  5. Bonne nouvelle de vouloir s’attaquer aux fake news !
    Si on veut s’attaquer à la propagande en période électorale va falloir interdire L’AFP, le CSA, TF1, BFM, LCI, euronews, Lefigaro, Le monde, mariane, le point, l’obs, l’express… la liste est longue !

    Ah bah non, ceux là c’est pas possible je suis con :p
    https://pbs.twimg.com/media/C8wcNVBXcAAt7_L.jpg

    🙂

  6. Sympa la photo choisie par Elodie pour illustrer l’axe du mal du coté obscur de la force très très méchant avec Poutine et ses lunettes d’agent secret…
    En tant qu’excellente journaliste, tu aurais dû aussi poster la photo du gentil Obama avec son grand sourire d’oncle ben’s pour illustrer l’axe du bien très très gentil !
    😀

    1. Oui Poutine il est trop gentil, il adore les français, il veut nous protéger de nos méchants gouvernements.
      En fait non, breaking news, ils s’en bas déjà littéralement de son peuple, alors de nous… Ce mec ne pense qu’à sa fortune et à ses propres intérêts.

      Un moment faut aussi utiliser son cerveau et comprendre que critiquer l’occident et l’impérialisme américain c’est possible sans tailler une pipe à un dictateur tel que Poutine.

      1. j’ai jamais dit que Poutine était “gentil” le génie, je critique simplement le point de vue simpliste des gauchistes du JDG (Elodie) de nous le vendre comme le monstre absolu alors qu’il ne fait que défendre les intérêts de son pays, ce que ne font même plus les dirigeants européens qui ne bossent que pour des puissances financières.

  7. La fausse bonne idée !
    C’est très dangereux ca : c’est comme ca que la démocratie et la liberté disparaissent (si tu ne pense pas comme le pouvoir en place, au goulag!)
    Et dire qu’il y en a qui applaudissent…

    1. Oui mais quand c’est un autre état qui lance des campagnes de désinformation et de propagande, ce ne serait pas le fameux moment ou la démocratie trouve ses limites ?

      1. Peut-être, mais qui va décider ce qu’il faut dire ?
        Quelles news on relaye et quelles news on écarte ?
        Ca me semble très dangereux… car le monde n’est pas binaire : l’interprétation de certaines news dépend de la façon de voir le monde, donc de la sensibilité de chacun…

        Moins il y a de sources d’information, plus il est facile de contrôler l’information.
        Or aujourd’hui, la plus grande partie des nouvelles internationales dans tous les grands médias provient de 4 agences de presse seulement : AP, Reuters, AFP, DPA (New York, Londres, Paris et Berlin). Sans parler de la concentration inédite des groupes de presse, notamment en France.

        Difficile dans ces conditions de parler d’un journalisme libre et indépendant !
        La vision du monde qui est relayée par les médias mainstream est elle-même sujette à une certaine ligne éditoriale et n’est pas toujours 100% objective.
        Ca me semble donc très dangereux de vouloir museler les rares plates-formes indépendantes…

        Par contre, il faudrait que les journalistes vérifient plus les infos qu’ils relayent : une partie du problème des fake news vient de la course au scoop et du manque de vérification

        1. T’as rien compris,c’est pas un contrôle de l’information mais sanction et suppression des fausses informations.
          Les infos ne passeront pas par l’état et ensuite les médias.

          1. sanction et suppression, c’est un contrôle de l’information (certes à postériori).
            tu appelles ca comment ?
            si les infos passaient d’abord par l’état, ce serait de la censure.

            par contre, avoir plus de transparence sur les sources est une bonne idée

  8. Ou plus simplement, mettre des cours d’éducation aux médias à l’école. Pas très compliqué de répartir 8h

    de cours au collège, et franchement, la France en sortira grandie.

Les commentaires sont fermés.

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