Un décret hautement symbolique a été publié le 24 décembre dernier au Journal Officiel. Comme l’expliquent nos confrères de NextInpact, le décret en question vise à créer une exception pour les villes de Bordeaux et Lyon : l’idée est simple, dans ces deux métropoles, il sera possible – pour l’heure à titre expérimental – de procéder au marquage publicitaire des trottoirs. Une expérimentation qui durera 18 mois et ouvrira sans doute la voie à un plus large débat.
À quand Adblock partenaire de nos chaussures ?
Pour le moment, la publicité est théoriquement interdite « sur les signaux réglementaires et leurs supports ainsi que sur tous autres équipements intéressant la circulation routière ». Par extension, l’article R.418-3 du Code de la route ajoute que cette interdiction « s’applique également sur les plantations, les trottoirs, les chaussées et d’une manière générale sur tous les ouvrages situés dans les emprises du domaine routier ou surplombant celui-ci ». De fait et sauf actions contraires à la loi, les trottoirs n’étaient donc pollués par aucune publicité.
Les villes de Bordeaux et Lyon constitueront deux exceptions qui seront étroitement surveillées et évaluées. Côté surveillance, les annonceurs devront respecter certaines conditions. Le marquage devra être fait à l’aide d’eau ou de peintures biodégradables. Le procédé ne devra pas réduire l’adhérence du trottoir et la publicité ne pourra excéder dix jours avec un espacement d’au moins 80 mètres entre deux marquages. Enfin, la surface d’une publicité ne pourra être supérieure à 2,5 m². Tous les six mois, l’expérimentation sera évaluée dans ces trois villes afin de vérifier l’impact sur la sécurité routière, mais aussi l’impact financier et l’opinion des riverains.
Au bout de dix-huit mois, un rapport final sera réalisé par le président du conseil de la métropole de Lyon et par le maire de Bordeaux. Ce rapport, ainsi que les évaluations semestrielles, seront remises aux ministres de l’environnement, de la sécurité routière et de l’économie. Reste maintenant à attendre patiemment les retours de ces expérimentations… mais on peut déjà commencer à réfléchir à des bloqueurs de publicité pour nos chaussures.
Notez qu’au départ, cette expérimentation devait aussi être conduite dans la ville de Nantes. La mairie en a toutefois décidé autrement considérant que « l’espace public ne doit pas souffrir d’un excès de marchandisation de ses surfaces, qui verrait les publicités au sol se multiplier. Il s’agit d’une pollution visuelle inutile, qui nuirait à la sécurité et à la cohérence des messages transmis par la signalétique routière, la signalétique touristique et des liaisons douces, ou encore les indications pour repérer les transports en commun. »
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Vivement les pubs PornHub sur le bitume!
> “dans ces trois métropoles”
Malgré la référence à l’article de NextImpact juste avant, et même si Nantes est cité dans le dernier paragraphe, depuis le titre on a que “Bordeaux et Lyon”. Du coup cette phrase fait vraiment bizarre.
Sinon, ils peuvent mettre toute la pub qu’ils veulent sur les trottoirs (je trouve le principe détestable mais ce sera pas la pire décision du gouvernement actuel), par contre sur la chaussée je trouverais ça vraiment pas malin, rendant encore moins visible le marquage important.
A quand des villes sans pub comme à Sào Paulo!
“confrères de NextInpact” ?
hahahaha la blague ! eux sont de vrais journalistes respectueux de leurs lecteurs contrairement à vous ! merci de ne pas les insulter ! 😉
Ça fait vielle pub des années 50 oubliée sur un vieux mur.
En tout cas la ville de bordeaux s’est plainte de l’initiative qui va à l’encontre de leur politique. Visiblement quel que soit le bord politique; ces pubs sur le sol ne semblent pas être appréciées.
Ce ne serait pas étonnant si certains activistes s’amusaient à saborder ces pubs.
Le plus grave dans cette histoire c’est qu’aucun élu n’a été consulté.
On se demande qui a pris l’initiative de faire paraître (en période de fêtes) un tel décret et pourquoi.
D’ailleurs la sénatrice de Gironde et conseillère municipale de Bordeaux Nathalie Delattre a adressé jeudi une question écrite au ministre de l’Intérieur pour protester contre cette expérimentation.
“Mme Nathalie Delattre demande à M. le ministre d’État, ministre de l’intérieur de bien vouloir motiver les intentions du gouvernement et la finalité du décret n° 2017-1743 du 22 décembre 2017 portant expérimentation de marquages sur les trottoirs à des fins publicitaires. Elle lui demande pourquoi aucune concertation ou information des villes concernées (Bordeaux, Lyon, Nantes) n’a été initiée. (Sud Ouest).
Visiblement dans notre gouvernement il y a des petits cons qui prennent des décisions qui ne sont pas dans l’intérêt général. Il mènent leurs petites affaires en douce et ce n’est probablement désintéressé.
Un président et un premier ministre dignse de ce statut devraient sanctionner au plus vite de tels agissements antidémocratiques.
Mais pour l’instant c’est le silence radio.