Passer au contenu

[Critique] Jumanji : Bienvenue dans la Jungle

Nous sommes en 1996 et les enfants du monde entier découvrent un jeu de société pas comme les autres : le Jumanji. Porté par un Robin Williams pas loin du sommet de sa carrière, le film cartonne au Box-Office et devient culte au fil des années. Puis, en 2015, Sony Pictures l’annonce : une suite est en préparation. La surprise est grande, l’attente encore plus. Au fil des mois, le casting se dévoile, avec Dwayne Johnson en tête d’affiche. Les interrogations sont nombreuses. Mais que vaut vraiment ce nouvel épisode ? On y répond, maintenant.

Entre hommage et nouveautés

Retour en 1997. Un homme court sur une plage, et entend un bruit lourd qui frappe dans le sable. Il s’arrête, un instant, et découvre un vieux jeu de société, légèrement enfoui, nommé Jumanji. Il décide alors de le ramener à son fils, un adolescent fan de jeux vidéo. Ce dernier, peu intéressé par ce format un peu trop dépassé, le laisse de côté jusqu’à ce qu’il se transforme, dans la nuit, en cartouche de jeu. Il démarre alors une partie et se fait immédiatement aspirer à l’intérieur de sa console. 20 ans plus tard, quatre adolescents en retenue découvrent ce jeu vidéo, nommé Jumanji, et décident à leur tour de s’y essayer.

Ça vous rappelle quelque chose ?

Deux choses sautent rapidement aux yeux du spectateur en visionnant cette suite. Premièrement, elle souhaite rendre un véritable hommage au film original et tente, via plusieurs procédés, de s’inscrire dans ce qui a été réalisé par le passé. S’il aurait été étrange de faire fi des créations d’antan, notamment via le film de Joe Johnston, on trouve habile, par exemple, de présenter la découverte du jeu de société sur une plage (Alan Parrish avait jeté le jeu dans l’eau en 1969). Mieux encore, le fait qu’un des héros de cette suite dorme, dans la jungle, au sein d’un abri de fortune conçu à l’époque par…Alan Parrish prouve à quel point Jake Kasdan, réalisateur de cette suite, a voulu appuyer son hommage au long-métrage original.

La seconde chose qui saute aux yeux, c’est la volonté de ce même réalisateur de jouer avec son temps et les nouvelles habitudes technologiques ou de consommation qui y sont liés. Ainsi, les fans du premier épisode comme les nouveaux venus ne seront pas dépaysés par ce qui est présenté puisque le film se sert des codes du jeu vidéo. Au fur et à mesure que le temps passe, les clins d’œil se font ainsi de plus en plus nombreux et on est amusé de voir, notamment, que les héros du long-métrage ont tous des forces et des faiblesses qu’ils devront exploiter au mieux pour réussir leur quête, tout comme ils devront gérer leurs trois vies pour ne pas arriver au fameux « Game Over » qui signifierait alors la mort.

Un casting XXL

Jumanji : Bienvenue dans la Jungle, ne se prend, à aucun moment, au sérieux. Le concept des quatre adolescents qui sélectionnent un personnage avant de se retrouver au cœur même du jeu vidéo, dans la peau de leur héros, est bien plus malin qu’on ne pouvait le penser. Au lieu de vouloir reprendre les idées de son aîné, le film s’en inspire et va plus loin, sans jamais se relâcher. On retrouve ainsi une réalisation bourrée à l’adrénaline, qui mélange assez astucieusement action et humour. Entre les courses poursuites et les scènes de combat, tous les personnages se dévoilent et parsèment le long-métrage de phrases bien senties et de blagues bienvenues. En ce sens, le casting des protagonistes nous a paru plus que convaincant. Le duo Dwayne Johnson/Kevin Hart est, bien évidemment, au-dessus du lot et les deux compères pourraient porter à eux seuls le film, mais les autres aussi sont agréables à suivre. Jack Black, dans un rôle très efféminé, s’en sort avec les honneurs et prouve à quel point il est un cador de l’humour américain. Karen Gillan, qu’on connait pour son interprétation de Nebula dans Les Gardiens de la Galaxie, est-elle aussi très juste et joue parfaitement avec les stéréotypes physiques et psychologiques qui sont ceux de son personnage.

À l’inverse, c’est la déception qui pointe le bout de son nez lorsqu’il faut évoquer le grand méchant de Jumanji : Bienvenue dans la Jungle. Van Pelt, incarné à l’écran par l’excellent Bobby Cannavale en fait souvent trop et parait parfois à contre-courant. Le sentiment qui ressort à la fin de la projection est assez simple et froid : il est oubliable. C’est aussi le cas de Jefferson McDonough, le personnage de Nick Jonas, qui est loin du charisme de ses compères et qui nous frustre un peu en comparaison du reste de l’équipe.

Van Pelt, personnage trop inintéressant

Pur divertissement

Il faut néanmoins rester clair sur ce qui vous attend. La réalisation de Jake Kasdan est un divertissement brut qui n’a d’autre but que d’amuser le spectateur pendant près de deux heures. Oubliez tout éventuel message subliminal ou remise en cause sociétale : cet épisode de Jumanji ne souhaite que vous distraire. On peut alors, assez logiquement, pointer du doigt son scénario aussi mince qu’une feuille d’arbre, et qui aurait mérité un traitement plus approfondi.
C’est aussi le cas en ce qui concerne le traitement des personnages et notamment les stéréotypes que renvoie le film aux yeux du spectateur. S’il tente continuellement de jouer dessus (l’homme fort et puissant, le drôle de service, l’intello au physique disgracieux ou la jolie jeune femme aux courbes de rêve), on aurait tout de même apprécié une gestion plus intelligente de chaque cas pour que le tout soit plus digeste. À force de trop vouloir rire des clichés physiques et mentaux de la jeune génération, la réalisation s’y enferme quelque peu et arrive parfois même à renvoyer une image contraire à celle souhaitée. Dommage.

Un autre détail dérangeant : les effets spéciaux qui oscillent entre le satisfaisant et le raté. Étonnamment, pour une production de ce genre, avec un budget conséquent et destiné à un public jeune, on retrouve parfois des séquences qui gênent la rétine. On pense par exemple à quelques scènes ratées en ce qui concerne les images de synthèse (ou CGI) ou à un traitement numérique global (panoramas, cascades,…) parfois en deçà des longs-métrages sortis durant les dernières années. Heureusement, la bande originale est de son côté de qualité et très immersive. Chaque morceau colle parfaitement à l’ambiance et cela ajoute une dose de piment supplémentaire, surtout en ce qui concerne l’action.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Notre avis

Jumanji : Bienvenue dans la Jungle n’est pas le film de l’année mais se prend pour ce qu’il est, sans aucun sérieux. Drôle et profitant d’un casting généreux, le long-métrage est un véritable divertissement comme on en fait désormais rarement. Jake Kasdan, le réalisateur, a ainsi souhaité rendre un hommage appuyé au film de 1996 tout en partant sur de nouvelles bases, plus ancrées dans l’air du temps, un choix audacieux et bienvenu qu’il faut souligner. Malgré des défauts dans sa conception, notamment son scénario et ses effets spéciaux, ce Jumanji mérite d’être vu, même s’il devrait diviser les spectateurs.

L'avis du Journal du Geek :

Note : 7 / 10
18 commentaires
  1. “on trouve habile, par exemple, de présenter la découverte du jeu de société sur une plage (Alan Parrish avait jeté le jeu dans l’eau en 1969). ”
    Pour rappel à la fin du premier Jumanji on peut voir le jeu enfui dans le sable d’une plage avec deux jeunes filles qui marchent vers le jeu. Je crois.
    Donc il n a fait que reprendre la suite “direct” de la scène.

    1. Si ma mémoire est bonne, Parrish ne jette pas le jeu dans l’eau en 69 : il est aspiré dedans et je ne me souviens plus de ce que sa partenaire en fait avant que les deux gosses le retrouvent en 1996.

      C’est effectivement à la fin du film que les héros jettent la boîte à l’océan. Vu qu’elle est retrouvée par deux filles du côté asiatique du globle, ce n’est pas vraiment une suite directe

          1. LES VIEUX C QUE DES GROS REACS.

            MOI J’AI 3 POILS AU CUL ET JE SAIS MIEUX QUE TOUT LE MONDE.

            C TOI LE PÂTE TIQUE D’ABORD

          2. J’en suis sur que je suis plus vieux que toi 😉
            Mais oui tu as raison, les vieux sont souvent des réac, c’est triste de vivre comme ça :/ je les plaint tellement à vivre dans le passé.

          3. Ah ah, je ne suis pas pathétique, mais réaliste 😉 80% des films qui sortent de nos jours se ressemblent tous, ce sont des gros blockbusters sans aucun intérêt, c’est du réchauffé bourré d’effets spéciaux à la noix avec des millions de dollars de budget… Maintenant je te laisse, tu dois surement être en train de regarder la bande annonce de Fast & Furious 29 ou ils vont faire exposer la lune à coup de drift avec les avengers.

          4. J’ai la chance d’apprécier ce qui se fait aujourd’hui déso pas déso. Allez retourne vivre dans le passé et reste y si possible.

          5. Réaliste ? Non plutôt un vieux réac qui pense que c’était mieux avant. C’est quoi le rapport avec le budget ? Plus c’est cher moins tu va aimé ? La qualité est lié au budget pour toi ???? Effet spéciaux à la noix ? Mec t’as regardé SW4 et le 8 ? Même sur ça tu va me dire que c’est mieux ?

            Oui j’aime F&F, Avengers, SW, Transformers etc … mais j’aime également les 1er Indiana Jones, Terminator, Rambo, etc.
            Qui c’est le plus idiot ? Celui qui ne se limite pas ? Ou celui qui a décidé, que parce que c’était nouveau, il aimerai pas ?

          6. j’ai jamais dit que c’est parce que c’était nouveau que c’était forcement de la daube ou que c’était mieux avant, ça tu l’as interprété tout seul 😉 j’ai dit que 80% des films qui sortent aujourd’hui c’est du réchauffer uniquement pour faire du chiffre sans aucun intérêt. Heureusement, il y a encore d’excellents films qui continue à sortir de nos jours, mais ça devient beaucoup plus rare…

            Pour les effets, c’est sur que si tu regarde ceux de Terminator 1, ça a sacrément mal vieillit ! Mais aujourd’hui, je trouve qu’il y a tellement d’effets pour tout que ça devient franchement trop, dans certains cas ça pète de partout c’est tu comprend même pas ce qu’il se passe à l’écran… A part quelque réalisateurs qui travaillent encore à l’ancienne comme Tarantino, maintenant tout est tourné sur fond vert et rajouter en post prod, je trouve ça triste. (alors là oui c’était mieux avant)

            Bref excuse moi d’avoir un minimum de goûts et de ne pas aimer tout les trucs qui sortent au cinoche. et pour ma part j’ai 26ans 😉

Les commentaires sont fermés.

Mode