C’est une mauvaise nouvelle pour Mattel. Le géant américain du jouet renonce à son « babyphone intelligent tout-en-un » après des plaintes émises par des défenseurs de la vie privée et des psychologues pour enfants. Rien de moins.
D’après le Washington Post, le fabricant estime dans un communiqué que « l’appareil ne cadre pas complètement avec la nouvelle stratégie technologique de Mattel » et ne devrait pas être mis sur le marché.
Plus qu’un simple babyphone
Pourtant, lorsque Mattel le présente au CES 2017, Aristotle a tout pour devenir le nouveau meilleur ami des parents : une enceinte intelligente et un assistant vocal similaire à Echo d’Amazon ou Home de Google. Un babyphone connecté muni d’une caméra embarquée qui peut lire des histoires aux enfants le soir, calmer leurs pleurs en pleine nuit et même leur apprendre l’alphabet.
Mais depuis, une pétition demandant à Mattel de ne pas commercialiser l’appareil a récolté plus de 15 000 signatures. L’association « pour une enfance sans publicité » à l’origine de la pétition estime qu’Aristotle ne viole pas seulement la vie privée des enfants en collectant leurs données personnelles, mais peut également avoir un effet psychologique sur leur développement. Des politiques ont rejoint le mouvement en envoyant une lettre à Mattel lui demandant comment ils protégeraient les données des enfants. Le fabricant a déjà précisé que l’appareil était chiffré pour préserver la confidentialité des informations et qu’elles ne seraient pas vendues à des annonceurs.
Un substitut dangereux ?
Mais pour ses détracteurs, cette technologie est un substitut à l’interaction humaine. Dans le Washington Post, la pédopsychiatre Jennifer Radesky dénonce l’idée qu’une « technologie devienne le membre de la famille le plus réactif lorsqu’un enfant pleure, lorsqu’il veut apprendre ou s’amuser ».
La multiplication des IA dans nos vies soulève de plus en plus ce type d’inquiétudes. Des chercheurs en sécurités informatiques pointent régulièrement la faible sécurisation des objets connectés. Il n’est alors plus irréaliste d’imaginer qu’un tel dispositif puisse être détourné par des personnes mal intentionnées.
En 2015, c’est la “Hello Barbie” de Mattel qui concentrait les craintes. Connectée à internet, pourvue d’un micro et d’un haut-parleur, la Barbie connectée suscitait déjà l’inquiétude de l’association de protection de l’enfance Commercial Free Childhood (CCFC).
En Allemagne, la poupée connectée Cayla a été retirée de la vente pour sa trop grande faculté à être hackée.
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