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On a posé 4 questions à Pascal Paillardet, auteur de l’ouvrage Bad Clowns

La sortie du Ça d’Andres Muschietti (notre critique) a (re)mis en lumière la figure si particulière du clown au cinéma. À l’occasion de la sortie de…

La sortie du Ça d’Andres Muschietti (notre critique) a (re)mis en lumière la figure si particulière du clown au cinéma. À l’occasion de la sortie de l’ouvrage Bad Clowns, qui liste les clowns les plus célèbres du grand écran, nous avons voulu poser quelques questions à son auteur, spécialiste de la question.

Journal du Geek : Qu’est-ce qui vous plait tant dans la figure du clown ?

Pascal Paillardet : D’abord, l’ambiguïté du personnage. Il possède un aspect mystérieux, trouble et énigmatique. On ne sait pas réellement à qui l’on a affaire. Son aspect graphique me séduit également, ses couleurs criardes, ses traits outranciers, sa silhouette, ses manières et ses gestes parodiques. Il y a quelque chose de très artistique dans cette figure du clown, surtout quand il est malfaisant… Mais le clown me plait surtout quand il s’échappe de son environnement « naturel », la piste de cirque ou la scène de spectacle, pour faire irruption dans d’autres univers, d’une manière décalée, donc forcément inquiétante et effrayante. Placé hors de son contexte, il devient forcément une créature effrayante. C’est un personnage qui, par sa physionomie et ses attitudes, a un côté sulfureux et subversif.

Comment expliquez-vous cette attraction-répulsion envers les clowns ?

C’est précisément cette ambivalence du personnage du clown qui peut provoquer cette attraction-répulsion. Le malaise peut provenir de sa figure grimée, de ce sourire qui ressemble à un rictus sur son visage. Son expression faciale est indéchiffrable. Son maquillage cache ses émotions, son identité, et donc ses véritables desseins ! De plus, son comportement est souvent imprévisible. Un clown doit a priori être drôle et jovial, sympathique, un bout-en-train inoffensif… Il n’est pas censé vous insulter ou se cacher dans les égouts d’une ville !

Enfant, les clowns vous faisaient-ils peur ?

Non. J’ai même plutôt éprouvé de l’affection pour l’un d’eux, Yoyo, le clown du film de Pierre Etaix, un chef-d’oeuvre de poésie. C’était un clown triste et mélancolique, sans une once de méchanceté. On ne peut évidemment pas le classer dans les « bad clowns » !

Quel est votre clown préféré ?

Evidemment Grippe-Sou, le clown dansant de Stephen King. Il règne en souverain sur les “bad clowns” ! J’éprouve un attachement particulier pour Captain Spaulding, créé par Rob Zombie, et Twisty, le clown de la série American Horror Story. Ce dernier me fascine par son mutisme, qui le rend encore plus menaçant et sinistre. On ne peut qu’éprouver de la pitié pour son destin de paria, il a été bafoué, humilié et méprisé. Comme de nombreux autres « bad clowns », il possède des circonstances atténuantes… J’ajouterai également « He », le clown (plus désespéré que méchant) incarné par Lon Chaney dans le film Larmes de clown, et forcément Alice Cooper !

Bad Clowns de Pascal Paillardet, aux éditions Huginn & Muninn, 27 euros

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