Tout d’abord, rassurez-vous, cette critique ne contient aucun spoil. Voilà, ça, c’est dit. The 7th Continent, c’est quoi ? Non, ce n’est pas l’amas de plastique non dégradable qui flotte sur l’océan, mais un monde mystérieux rempli de dangers mortels, de pièges et de malédictions. La destination de vacances rêvée après le Cap d’Agde.
Fiche d’identité
Nom : The 7th Continent
Auteur : Ludovic Roudy & Bruno Sautter
Illustrateur : Ludovic Roudy
Éditeur : Serious Poulp
Genre de jeu : Aventure
Nb de joueurs / âge / temps de jeu : 1 à 4 / 14+ / ~30h (avec sauvegarde)
Date de sortie : Août 2017 – réédité sur Kickstarter aujourd’hui
Prix conseillé : 89 euros
Si vous avez grandi dans les années 80 et 90, vous avez certainement eu entre les mains ces bouquins de poche de la collection « Le livre dont VOUS êtes le héros ». Eh bien The 7th Continent est un parfait hommage à cette époque, à ces ouvrages et à des auteurs tels que Ian Livingstone ou Steve Jackson. Jeu d’aventure et d’exploration proposant plus d’une trentaine d’heures de jeu (sans compter les extensions), The 7th Continent vous propose de vivre une (ou plusieurs) aventures épiques, avec une intensité que peu de jeux arrivent à égaler aujourd’hui. Vous allez avoir peur, vous allez prendre cher, et vous allez très certainement mourir. Souvent. Mais vous allez revenir, parce que c’est juste trop bon. The 7th continent se joue avec des cartes numérotées, que vous posez sur la table devant vous, à mesure que vous progressez, et différentes selon vos choix et vos réussites. Vous allez donc dévoiler la carte de cet étrange continent à mesure que vous avancez dans le jeu, découvrir des endroits secrets, traverser des mers déchaînées et vous verrez qu’essayer de rester en vie et en bonne santé est tout sauf simple.
Au Carrefour, un Mammouth…
The 7th Continent emprunte de nombreux éléments aux jeux vidéo, comme son ingénieux système de sauvegarde, vous permettant de tout ranger dans la boite quand il est temps d’aller manger, sans prendre le risque que le chat vienne réduire à néant vos 5 heures de parties de l’après-midi. Cette sauvegarde est même nécessaire dans certains cas, puis qu’elle peut activer des événements temporels. Brillant. Les amateurs des jeux vidéo hardcore des années 80 seront aussi ravis de retrouver ici ce que l’on appelle la progression par l’échec (ou le die and retry, pour faire classe). En effet, le jeu est difficile et ne pardonne pas. Attendez-vous à vivre des moments de stress intense, à piocher des cartes la main tremblante et à mourir après plusieurs heures d’exploration. Brutal ? Oui. Déroutant ? Aussi. Mais tellement bon. Car vous aurez alors envie de recommencer une partie sans refaire les mêmes erreurs. Changez votre équipe d’explorateurs, conservez vos notes, l’aventure reste la même mais les événement dus au hasard peuvent changer. Une cave qui vous permettait de vous reposer peut désormais contenir des créatures qui en veulent à votre vie. Aucun replay ne sera de tout repos.
« De quoi qu’y cause ? »
Mais alors, comment ça se joue, et de quoi ça parle ? Il est relativement difficile de parler de 7th Continent sans spoiler, tout comme il est compliqué de montrer des photos du jeu en pleine partie sans gâcher des éléments de surprise. Mais globalement, vous êtes un explorateur ou une exploratrice qui, après être revenu(e) du 7e continent, s’y sent de nouveau attiré(e). Une sombre malédiction vous appelle et vous n’avez d’autre choix que d’y retourner. Préparez-vous à affronter les éléments, des créatures infernales, des situations ou vos décisions seront une question de vie ou de mort, ou des pauvres pièges qui vous feront regretter votre curiosité. Quoi de plus horrible que d’avoir survécu à des combats face à des bêtes sauvages, pour mourir bêtement en ayant mis votre main dans un trou pour y chercher à manger ? Parfaitement jouable seul, Cette configuration vous évitera au moins de perdre des amis sur une mauvaise décision de groupe. À plusieurs, l’esprit de cohésion devra être parfaitement présent, où vous allez vite vous sentir comme une bande de jeunes dans une cabane en forêt avec Leatherface.
La vie est faite de choix… la mort aussi
Autre point brillamment pensé dans 7th Continent, le système de cartes Action. Chaque fois que vous réalisez une action dans le jeu, que ce soit de vous déplacer d’une carte à une autre, de crafter des objets et des armes, de tenter de vous soigner ou de fouiller une grotte sombre et humide avec les doigts (ce n’est pas sale), vous devez piocher une ou plusieurs cartes dans le deck Action. Chaque carte a une valeur en étoiles et chaque action demande un certain nombre d’étoiles pour être réussie. Échouez trop souvent, et vous êtes mort. Là où ça devient brillant, c’est que ce deck représente aussi la vie de vos aventuriers ! En gros, chaque fois que vous piochez des cartes Action, vous ne pouvez en conserver qu’une seule, s’il vous reste de la place dans votre main ou dans votre inventaire, et tout le reste part à la défausse. C’est autant de points de vie qui disparaissent. Donc chaque action entreprise vous met face à un choix. Est-ce que je défausse plus que le nombre de cartes minimum pour m’assurer la victoire, au risque de vider mon deck trop vite ? Le choix de Sophie, sans les enfants qui hurlent. Génial.
À la croisée du vice et du génie…
Cette histoire de cartes action est la mécanique centrale du jeu et vous regretterez rapidement vos erreurs commises sur les premières minutes de jeu. D’autant qu’une fois le deck vide, vous n’êtes pas mort(e). Oh non, c’est bien plus vicieux que ça. Une fois le deck vide, vous jouez en piochant dans la défausse. Mais alors que piocher une des cartes malédiction semées dans le deck Action n’entraîne pas de graves conséquences, piochez-en une seule dans la défausse, et vous êtes mort(e). Donc vous l’avez compris une fois votre deck vide, chaque carte que vous piochez, vous le faites en tremblant de la main. Ajoutez à cela des capacités spéciales pour chaque personnage (avec des noms tels que HP Lovecraft ou le Docteur Frankenstein…) et vous êtes partis non pas sur un simple jeu, mais un un réel investissement ludique à long terme. Ici on est fans, et d’ailleurs, on y retourne tout de suite.
On aime
– Le concept génial et unique en son genre
– La qualité du matos
– La quantité d’heures de jeux, les possibilités énormes
– L’ambiance
– Le mode solo, parfait
– Le système de sauvegarde
– Les extensions, qui viennent ajouter de nouvelles malédictions
On n’aime pas
– Provoque potentiellement la fin de toute vie sociale
En conclusion
La première campagne Kickstarter de The 7th Continent a fait couler beaucoup d’encre et les jeux sont arrivés ce mois-ci chez les joueurs. L’engouement a été tel que Serious Poulp a décidé de lancer une réédition sous la forme d’une seconde campagne qui commence… aujourd’hui, le 26 septembre, à 20 heures. Il est évident que ce mois-ci, votre argent part dans cette réédition. Pas dans les couches de bébé, pas dans les nouilles du Super U. Soyez raisonnables et offrez-vous une expérience unique. Parce que comme L’Oréal, vous le valez bien.
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Pour avoir testé le print to play, je confirme, le concept est super bien pensé. On a vraiment l’impression d’être dans un livre dont vous êtes le héros, voire un rpg si on joue à plusieurs.
Par contre, le point négatif cité dans l’article m’a clairement dissuadé de l’acheter…Je tiens à garder amis, femme et enfants moi….
La famille et les amis, c’est surfait. Ce qu’il faut c’est un cercle de joueurs, et de la bière.
J’ai hésité à l’acheter y’a quelques jours, puis au final j’ai été impatient et j’ai acheté deux autres jeux sur Manatori. En tout cas ceux qui hésitent, prenez le. Même si vous n’y jouez pas, ce jeu a un fort potentiel de revente à en voir certains forums. (Un mec l’a acheté 56€, l’a revendu 95€)
j’ai le jeu et j’ai pris les addons de la new campagne.
Ce jeu renouvelle vraiment le jeu de plateau.