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Spotify produit-il de faux artistes pour toucher des royalties ?

La plateforme de streaming est soupçonnée de commander des titres à de faux artistes sous pseudonymes. Leurs morceaux seraient ensuite intégrés aux playlists les plus populaires, et donc les plus écoutées. Le but ? S’octroyer de confortables royalties.

Spotify a-t-il trouvé la formule magique pour atténuer ses pertes (539 millions d’euros en 2016), tout en faisant baisser le prix des licences durement négociées avec les maisons de disques et autres labels ? C’est ce que semble croire le site spécialisé Music Business Worldwide.

En 2016, il jetait un pavé dans la marre en accusant la plateforme de streaming leader du marché de tromper ses abonnés : elle commanderait des morceaux directement à des producteurs pour les faire figurer sous de faux noms d’artistes dans les playlists les plus populaires de Spotify. « Chill », « Jazz », « Peaceful piano » ou encore « Music for concentration » – des titres sans pistes vocales pour la plupart – seraient truffés de ces morceaux crédités au nom de l’artiste, mais dont Spotify détiendrait en réalité les droits.

Spotify conteste avec force

S’il est difficile d’exister sur la plateforme lorsque l’on est un artiste inconnu, intégrer l’une de ces listes garantit un maximum d’écoutes et donc de revenus potentiel.

Face à ces accusations, Spotify avait préféré le silence radio… jusqu’au 7 juillet dernier où la firme s’est fendue d’un commentaire : « Nous n’avons jamais créé de faux artistes pour les mettre dans des playlists, explique ainsi un porte-parole de la société. Nous ne possédons aucun droit, nous ne sommes pas un label, toute notre musique est licenciée auprès d’ayants droit que nous payons. Nous ne nous payons pas nous même. »

50 “artistes” inconnus au bataillon

Piqué au vif, Music Business Worldwide n’a pas tardé à répliquer. Deux jours plus tard, le site publie la liste de ces faux artistes, contrairement à ce qu’il s’était promis pour ne pas révéler ses sources. 50 noms et autant d’artistes inconnus au bataillon : ils ne sont pas présents sur d’autres plateformes de streaming, ni sur Twitter et Facebook. Pourtant, il faut un minimum de notoriété ou une maison de disque obstinée pour figurer sur ces fameuses playlists. En effet, elles sont synonymes de millions d’écoutes et donc de substantiels revenus. Qui connait Charles Bot, Piotr Miteska ou Benny Treskow ? Pourtant, avec les 47 autres artistes, ils cumulent plus de 520 millions d’écoutes, soit environ 3 millions de dollars de royalties.

Une pratique confirmée par un producteur européen à Music Business Worldwide et qui servirait de levier à une baisse du prix des licences. Licences que Spotify est justement en train de négocier avec Warner et Sony. Gageons que ces révélations ne vont pas tomber dans l’oreille d’un sourd.

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8 commentaires
  1. Je trouve cela très malin et ne les blâmes pas. C’est comme les grandes distributions et leurs propres produits.

    1. Je suis plutôt d’accord avec toi. Seul souci, Spotify ne semble pas vouloir avouer cette pratique, pourtant, je ne vois pas le problème. Netflix produit bien ses propres séries/films.

      1. Le problème c’est que les ayants-droits avec les artistes les plus écoutés peuvent menacer de se tirer, estimant que Spotify les concurrence de façon déloyale…

      2. Spotify peut mettre en avant de faux artistes pour se faire plus de fric ce qui s’appel de la concurrence déloyale par rapport aux vrais artistes et aux vrais ayants-droits.
        On ne peut plus être sûr que spotify est vraiment neutre ( soit dit en passant, spotify n’est pas la seule plateforme à faire ça ).

  2. Dans ce cas, pareil chez Deezer ? Il m’est arrivé de chercher des artistes, inconnus de Google.
    Je comprends mieux également.

    Et le pire, c’est qu’il font de la super musique ! 😀

Les commentaires sont fermés.

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