Un film miraculé
Avant de commencer cette critique, il est nécessaire de rappeler que Spider-Man Homecoming est un petit miracle comme seul Hollywood sait en faire. Il y a cinq ans de cela, Marvel Studios sort The Avengers dans les salles et fait comprendre au monde le principe du Marvel Cinematic Universe (MCU). Spider-Man, l’un des personnages les plus importants de l’univers Marvel, n’est pourtant pas à la fête. Ses droits cinématographiques appartiennent à Sony depuis les années 90 et le studio compte bien les exploiter en sortant un reboot nommé The Amazing Spider-Man.
Les années qui suivent voient le MCU exploser avec un rythme de deux à trois films par an, tandis que Spidey reste dans son coin. Les fans se font alors une raison, jamais ils ne verront l’araignée aux côtés d’Iron Man ou de Captain America. Mais tout change au début de l’année 2015. Alors que Sony est déçu des résultats de son reboot, un contrat est signé avec Marvel pour faire entrer le personnage dans le MCU avec une troisième itération.
Un deal gagnant/gagnant. Sony financera les films Spidey et engrangera les recettes, tandis que Marvel Studio disposera d’une liberté créative totale, pourra utiliser le personnage dans d’autres films et gagnera de l’argent via les produits dérivés. Spidey fait son entrée dans le MCU avec Civil War (2016) sous les traits de Tom Holland. Tout cela nous amène à Homecoming, qui sort enfin dans les salles et disons le franchement, Marvel Studios nous livre l’un des meilleurs films dédiés au personnage.
Un film qui vous donnera envie de tisser
C’est Jon Watts qui a eu la lourde tâche de réaliser ce troisième reboot et le bonhomme fait tout pour s’éloigner des épisodes précédents. Pour cela, Watts propose un film fun, frais, jeune en mettant en scène un ado qui doit gérer sa vie de super-héros en parallèle de ses cours.
Un aspect Breakfast Club assumé qui applique parfaitement la formule Marvel Studios en enchaînant les vannes et les moments d’héroïsme. Plus encore, Watts appuie sur la fibre comique en oubliant totalement l’aspect iconique de Spidey. Adieu “les grands pouvoirs, les grandes responsabilités”, Peter Parker version Tom Holland n’étant qu’un ado trop sûr de lui qui enchaîne les boulettes (mais qui apprend grâce à elles).
L’autre choix intéressant du film est de délocaliser Spider-Man, plaçant sa base d’opération dans le Queens. Watts évite ainsi le piège facile de nous refaire un héros filant à toute vitesse dans la forêt urbaine de Manhattan, ce qui l’oblige à trouver des situations inédites dans un film Spidey. Le réalisateur joue d’ailleurs avec ce manque de verticalité en restant très terre à terre, le tout en se focalisant sur une idée précise : Peter Parker/Spider-Man n’est qu’un ado, avec des problèmes d’ados, ce qui le rend beaucoup plus humain que ses prédécesseurs.
Spider-Man V Batman
Outre un Tom Holland qui semble né pour jouer l’homme araignée, le casting de cet Homecoming est un sans faute. Robert Downey Jr s’amuse toujours autant (même si sa présence est limitée contrairement à ce que laissait penser la promo), Jacob Batalon (Ned) est amené à devenir le nouveau chouchou du MCU et Marisa Tomei dépeint une tante May aussi humaine que moderne. Mais la grande réussite de cet Homecoming est bien le Vautour, incarné par Michael Keaton.
Un Vautour excellent, surtout dans un MCU qui nous a habitué à des méchants plus mauvais les uns que les autres. En plus d’être incarné par un Michael Keaton toujours juste, il est servi par un scénario ne le mettant pas de côté. Il se montre humain, parfois touchant, souvent cruel. Un personnage complexe à la hauteur d’un film qui met les relations humaines au centre de son intrigue. Cerise sur le gâteau, son histoire est intiment liée aux événements du MCU et montre un aspect de l’univers jusque là oublié : la conséquence des batailles de super-héros dans la vie des gens normaux.
Homecoming est cependant loin d’être parfait. Nous pouvons lui reprocher une première partie un peu longuette, le manque d’action, d’enjeux ainsi qu’un combat final illisible, mais tous ces détails sont noyés dans un film qui, même s’il ne prend pas vraiment de risques, fait tout son possible pour se montrer le plus cool et divertissant possible.
Verdict
Frais, fun, intéressant, humain, Spider-Man Homecoming réussit parfaitement sa mission en nous offrant un reboot utile qui arrive à s’émanciper de son héritage sans le renier. Film 100% MCU, Homecoming ne brille pas par son originalité, mais bien par la maîtrise de son sujet. Nous avons là le meilleur film Spider-Man depuis le deuxième volet de Sam Raimi. Oui.
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Vu hier avec mes enfants, un très bon moment, un Spiderman qui nous fait tres facilement oublier les 2 “amazing”, qui etaient juste amazingement moisi de chez moisi.
Je sais pas si c’est voulu, mais certains plans rappellent les film de sam raimi.
L’imbrication dans le MCU est juste extra et bien faite.
Les films de Sam Raimi sont meilleurs. Homecoming est assez mauvais (je n’ai jamais réussi à regarder les amazing plus de 5 minutes même dans l’avion) et ne parle en fait que de Tony Stark. En fait ce film aurait pu s’appeler Ironman 4: Tony Stark (featuring Spiderman).
Sans doute un filme petit budget dans le MCU qui doit permettre à terme le départ de Downey JR de la franchise en le remplaçant par un spiderman en armure…