Après 7 ans d’enquête, l’épée de Damoclès qui planait au-dessus de Google est finalement tombée sur le géant californien et elle frappe fort : la Commission européenne sanctionne le géant californien d’une amende record de 2,42 milliards d’euros.
Le régulateur reproche à Google d’avoir privilégié ses services dans ses résultats de recherche au détriment de ceux de la concurrence. Plus précisément, d’avoir « injustement avantagé son propre comparateur de prix », Google Shopping, par rapport aux autres, dont Kelkoo, alors même que le géant américain est leader dans son secteur, avec plus de 80 % de part de marché sur la recherche en Europe.
Frein à l’innovation et la concurrence
« Google a empêché les autres sociétés de livrer concurrence sur la base de leurs mérites et d’innover ». La firme « a ainsi privé les consommateurs du bénéfice d’un choix de services et il a freiné l’innovation », a dénoncé Margrethe Vestager, commissaire européenne à la Concurrence.
Une pratique anticoncurrentielle qui justifie cette amende record, calculée sur la base de la valeur des recettes réalisée par la compagnie grâce à Google Shopping dans les 13 pays européens il est déployé. Une amende qui dépasse désormais celle infligée à Intel en 2009 avec 1.06 milliard d’euros.
« Cette amende reflète la nature grave et pérenne du comportement de Google »
Une décision qui fera jurisprudence
Google a désormais 60 jours pour proposer des mesures allant dans le bon sans et/ou 90 jours pour mettre fin à des pratiques anticoncurrentielles, sous peine d’astreinte dont le montant est encore à préciser. Ces pénalités peuvent atteindre 5 % du chiffre d’affaires d’Alphabet, la maison mère de Google. Le moteur de recherche peut présenter ses solutions à Bruxelles visant à rétablir une concurrence équitable avec ces principaux concurrents.
Cette décision est importante, car elle pourrait avoir des répercussions à travers l’Europe. Premièrement, la commissaire a d’ores et déjà prévenu les entreprises lesées pouvaient saisir la justice dans leur pays respectif pour demander des dommages et intérêts. Ensuite, Bruxelles entend bien s’attaquer aux autres services de Google, comme Maps, Voyages ou Images. Cependant, « chaque marché sera analysé » et cette décision « ne présage en rien des autres ». Bruxelles accuse également Google d’abus de position dominante dans deux autres dossiers : Android, son OS leader du marché avec 80 % de taux d’équipement dans le monde, et la publicité en ligne avec AdSense.
En 2016, Apple a été condamné par la Commission européenne à rembourser 13 milliards d’euros à l’Irlande pour des aides d’État illicites octroyées par Dublin à la firme. L’amende de Google quant à elle devrait venir remplir le budget de l’Union européenne.
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Pis l’amende, se basant sur les montants que Google à gagner indûment, ne pourrait pas servir à renflouer ceux qui se sont fait léser au lieu d’aller remplir les caisses de l’UE? Personne ne voit de conflit d’intérêt la?