Facebook, Google, Uber, Nvidia ainsi que Ford et Toyota : AI is everywhere ! À côté, Watson fait figure de grand frère. C’est en 2011, en remportant le jeu Jeopardy, que l’Intelligence artificielle d’IBM fait son entrée dans la cour des grands. Depuis, Watson, conçue pour répondre à des questions formulées en langage naturel, a bien grandi, et ses applications sont désormais multiples. Elle est présente dans des secteurs aussi variés que la santé, l’éducation, les nouvelles technologies, mais aussi le sport.
32 ans de partenariat
Pour s’en rendre compte, rendez-vous est pris aux premières heures de la matinée du 30 mai au Village de Roland Garros pour une petite visite des coulisses de ce tournoi mythique. Sur place, une dizaine de techniciens de l’équipe d’IBM Infrastructures s’assurent que tout fonctionne, nous explique Claire Herrenschmidt, responsable des partenariats sportifs d’IBM France. Autrement dit, que les statistiques des joueurs et les scores des matchs parviennent en temps et en heure. Ici, l’heure est à l’immédiateté, au temps réel.
Entre IBM et Roland Garros, cela fait 32 ans que ça dure. Au départ, leur partenariat ne concernait que la fourniture d’ordinateurs, quand ceux-ci venaient tout juste d’apparaitre. Depuis, c’est « analyse de données et déclinaisons de Watson à tous les niveaux ».
Analyse prédictive, reconnaissance visuelle et cybersecurité
En effet, Watson centralise, analyse et rationalise les données/statistiques du tournoi : joueurs, trafic sur le site, fréquentation, etc. l’I.A. peut même générer des infographies à partir de ces données. Par exemple, Watson analyse, en temps réel les tendances sur les réseaux sociaux, notamment les tweets postés concernant les joueu(ses)rs afin d’établir leur réputation à partir du % de tweets positifs ou négatifs. Concernant l’analyse prédictive, Watson ne va pas déterminer quel sportif va remporter le tournoi, mais considérer, à partir de ses statistiques, qu’un joueur a les plus grandes chances de remporter son match.
Exemple : à chaque fois qu’un joueur A a remporté sa 2e balle et effectué près de 60 % de coup droit, il remportait son match dans 92 % des cas. Si le joueur applique effectivement ces clés fournies par Watson, le joueur gagne son match.
Ce que nous a confirmé Marion Bartoli un peu plus tard. Les stats prédictives mises en avant lors de sa finale à Wimbledon se sont révélées exactes. De la même manière, son père, qui était également son coach, se servait des données fournies par Watson pour préparer la stratégie du prochain match.
Gary, le chatbot dédié aux visiteurs
Watson intègre un système de reconnaissance visuelle bien pratique pour les photographes accrédités par la FFT. À partir d’une simple image, Watson visual recognition est capable d’identifier les joueurs du tournoi et les tague instantanément sur le cliché. Le logiciel fournit le nom du tennisman, et un pourcentage de correspondance qui est ensuite validé par une personne humaine. Éprouvé lors de l’US Open, l’IA détecte également les (nombreuses) personnalités présentes dans les gradins, mais une mise à jour est nécessaire, « Watson est surtout connaisseur des people anglophones », US Open oblige.
Nouveauté cette année, IBM présente Gary, l’assistant virtuel intégré à l’application officielle RG pour répondre aux questions des spectateurs. Un chatbot (Watson conversation) peut aider les visiteurs à se repérer dans l’enceinte de Roland Garros, trouver les toilettes ou un point de restauration. Les questions les plus fréquentes ont été intégrées en amont, le système interprète les autres questions et formule la meilleure réponse possible. L’objectif de l’application est d’offrir une information personnalisée.
Qui dit tournoi majeur, dit risque pour la sécurité des serveurs. La compagnie dispose d’une carte du monde représentant les attaques en cours et leur provenance contre les data center d’IBM (4 dans le monde). Plus d’un million d’attaques ont été détectées depuis le début du tournoi (qualifications incluses). Watson for cybersecurity a été nourri avec près d’un million de documents sur les menaces informatiques. Lorsqu’une attaque est détectée, l’IA est interrogée et formule une recommandation. Elle peut également déterminer la gravité de l’attaque.
Lors de la visite, plusieurs anecdotes nous ont été racontées. On a trouvé ça savoureux de vous les raconter.
* Au centre de presse, les journalistes peuvent demander à interviewer n’importe quel joueur(se) du tournoi. Dès lors que deux journalistes demandent à interviewer le même joueur, celui-ci est tenu de se présenter, sinon il encourt une amende… parfois salée !
* En 2000, alors numéro un mondial, André Agassi est battu dès le 2e tour, écœuré il quitte Roland Garros en zappant la conférence de presse, 10 000 dollars d’amende lui seront demandés.
* 4 tonnes de pâtes sont consommées par les joueurs durant le tournoi. Le restaurant s’adapte à toutes les particularités alimentaires, comme celles de Djokovic, désormais connu pour manger sans gluten.
* Les radars à effet Doppler calculant la vitesse de balle datent de 1993. Ce sont les mêmes que ceux utilisés par la police. Leur efficacité n’est donc plus à prouver…
* Sur place, les joueurs sont chouchoutés, plusieurs services sont mis à leur disposition : coiffeur, manucure, garderie, cordage, chauffeur et même une agence de voyages. Au cours de leur séjour, les joueurs aiment se divertir. Excursions favorites ? Disneyland et les cabarets de la capitale.
* Les joueurs disposent de 12 invitations pour leur famille et leur proche lorsqu’ils jouent sur le court Suzanne Lenglen. 15 sur le Central.
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