C’est officiel, Marissa Mayer ne viendra pas grossir les rangs de Verizon après la finalisation de son rachat, pour 4,1 milliards d’euros, des activités internet de Yahoo, regroupées au sein d’Oath avec AOL. Néanmoins, elle ne partira pas les mains vides et s’en va avec un parachute doré conséquent.
Minée par la polémique sur les cyberattaques massives dont Yahoo a été victime alors que l’ancienne pépite du web tentait de se vendre à grands frais à Verizon (plus de 4 milliards d’euros), Marissa Mayer avait dû renoncer à ses 32 millions de bonus annuel.
Remerciée avec 190 millions de dollars
Mise sur la touche, absente de l’organigramme de Oath dévoilé par son boss Tim Armstrong, comme la plupart de ses proches collaborateurs, Marissa Mayer pourra tout de même compter sur un substantiel chèque de 190 millions de dollars (environ 175 millions d’euros)
Cette somme comprend ses actions et stock-options attribuées lors de son arrivée en juillet 2012 pour prendre les rênes de Yahoo. Aujourd’hui, ce cadeau de bienvenue pèse quelque 162 millions de dollars selon le cours actuel. Montant auquel il faut ajouter sa prime de départ de plus de 3 millions de dollars de salaires et bonus, ainsi que les actions qu’elle aurait du percevoir les prochains mois, soit 25 millions de dollars en sus.
Un gros chèque pour l’ancienne enfant chérie de la Silicon Valley, accueillie en messie, mais qui n’aura pas réussi à redresser la barre d’un bateau ivre. autrefois, pépite du web, Yahoo souffrait d’une concurrence féroce sur son segment, notamment depuis l’explosion de Google et l’arrivée de Facebook, Snapchat & Co.
Ex-enfant chérie, nouvelle paria ?
Si les premiers temps de son mandat ont eu des allures de lune de miel, bons chiffres financiers à l’appui, le ciel s’est vite assombri. Contestée par un conseil d’administration peu emballé par sa stratégie et ses dernières acquisitions (dont Tumblr pour 1,1 milliard de dollars en 2013), Marissa Mayer est déjà sur la sellette après seulement trois ans à la tête de la compagnie. Les actionnaires réclament des résultats, et vite. Las, Marissa Mayer semble incapable de trouver la formule magique capable de redresser le groupe et dépoussiérer son image.
Les services les moins rentables sont condamnés à une fermeture sans appel, comme Yahoo Games, le service de vidéos Screen, Yahoo TV, les magazines digitaux ou encore les original series (Sin City et Other Spaces). Même le sauvetage tant espéré de Community, abandonné par NBC à la fin de la 5e saison n’y aura rien changé.
Contestée en interne chez Yahoo
Les relations avec le conseil d’administration se cristallisent autour de la cession des actifs d’Alibaba souhaitée par Mayer : les actionnaires craignent une addition salée en termes d’impôts, 10 milliards de dollars au bas mot (38 % d’i38 sition). À partir de là, Starboard Value, fonds activiste et actionnaire de Yahoo mène la fronde et appelle à un abandon des activités en ligne du groupe : moteur de recherche, sites et régie publicitaire, soit « l’ADN » de Yahoo pour la DG de Yahoo. Marissa Mayer se trouve alors sur un siège éjectable, plusieurs cadres claquent la porte.
Si elle réussit à sauver sa place, c’est au prix d’un vaste plan de restructuration, 15% des effectifs sont licenciés. Elle promet alors de redresser Yahoo en trois ans.
Une fin de règne chaotique
Mais déjà, les premières rumeurs d’un rachat de tout ou une partie des activités de Yahoo par Verizon font leur apparition. S’en suivent les révélations autour des failles de sécurité béantes du groupe et ses conséquences : le piratage de plus d’un milliard de comptes utilisateurs dans les cyberattaques dont la firme a été victime. Yahoo doit alors consentir une ristourne de quelque 350 millions de dollars sur le prix de vente initial.
Yahoo devient Altaba et exclut Marissa Mayer de sa direction. Désormais coquille vide, la nouvelle société cotée en Bourse ne servira plus qu’à redistribuer les dividendes versés par Alibaba et Yahoo Japan.
Marissa Mayer n’entendait pas abdiquer pour autant et avait fait part de son souhait d’intégrer la nouvelle structure regroupant les activités internet de Yahoo et AOL (racheté 4,4 milliards de dollars par Verizon en 2015). Mais à quel poste puisque Tim Armstrong, boss d’AOL, était déjà pressenti pour prendre la tête d’Oath ?
La suite nous la connaissons désormais.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
Le pognon, le pognon, LE POGNOOOOOOOOOON !
190 Millions de dollards pour n’avoir pas réussi à remonter la boite .. c’est quand même pas mal !
Pas facile de redresser un Titanic!
Avec cette logique on pourrait légitimement donner 1 petit milliards en cadeau de fin de mandat à toute personnalité politique d’ampleur…
Je ne parle pas de la tune, mais de redresser une entreprise tel que Yahoo!!!
190 millions !! Ah la vache !
J’avais dit, il y a déjà longtemps, qu’elle ne ferait pas de miracle et que ses jours chez Yahoo étaient comptés.
Mais je n’imaginais pas qu’elle partirait avec un tel chèque.
Pour l’anecdote, aujourd’hui dans la Presse, un individu qui avait volé 20 centimes dans une voiture (bon c’était une voiture de police) a été condamné à un mois de prison !
Quand on nous justifie les salaires mirobolants des grands dirigeants par les risques qu’il prennent, et bien ils risquent un parachute doré à 190 millions, même s’ils coulent la boîte.
Allez !!! A 100 millions, je vous coule n’importe quelle boîte ! soirée promo ! 🙂
Pour être tout a fait honnête, elle est surtout arrivée avec 90% de la somme en “cadeau de bienvenue”. Ce qui est hallucinant, c’est que ce ne soit pas conditionné à des résultats positifs …
La pauvre ? 🙂 🙂 🙂
Elle va pouvoir retourné laver mes slips ? cool 🙂