C’est pourquoi les réseaux sociaux et les éditeurs de presse phosphorent sur le sujet, et des solutions commencent à émerger pour rendre pièce aux nouvelles fausses et autres « faits alternatifs » qui font le lit des populistes de tout poil. Facebook a ainsi renforcé sa lutte contre la diffusion d’informations bidon.
Google vient à son tour d’annoncer un nouveau service au sein des ses résultats de recherche. Un nouveau tag Fact Check apparaitra sur des liens traitant de faits d’actualité ; l’internaute pourra y trouver des cartes indiquant si l’information livrée par le site web est correcte ou pas.
Des partenaires pour fact-checker les informations
Ce n’est pas Google lui-même qui dira si telle ou telle actualité est vraie ou fausse, mais des partenaires spécialisés dans le fact-checking, comme PolitiFact et Snopes. « Ces vérifications ne proviennent pas de Google, et elles sont proposées aux gens qui pourront ainsi avoir des jugements informés », peut-on lire sur le blog du moteur de recherche.
Cela ne change cependant rien aux résultats de recherche : les liens présentant de fausses informations resteront à leur place et ils s’afficheront de la même manière qu’aujourd’hui. L’idée de Google est d’« éduquer » ses utilisateurs en leur montrant que telle ou telle information est incorrecte.
Les sites qui le souhaitent pourront participer à la manifestation de la vérité sur les faits d’actualité, mais ils devront montrer patte blanche, utiliser des outils spécifiques, et adhérer au code de bonne conduite de Google News.
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Bonjour,
J’espère que les gens se rendent compte à quel point la démarche du “fact checking” est dangereuse. Elle revient à considérer qu’il existe des faits vrais par nature, des faits qui ne sont issus d’aucune interprétation. Or toute information est politique, les faits neutres n’existent pas, ils sont tous issus d’une interprétation.
Quand un organisme prétend “fact checker” l’info, elle ne fait qu’appliquer le filtre de sa propre interprétation des faits. Plus grave, elle donne l’impression à la personne qui utilise ce service qu’elle est en sécurité sous ce parapluie protecteur, cette personne va avoir tendance à baisser sa garde.
Le seul moyen de lutter contre la désinformation est de prendre du recule en multipliant les sources d’info (que dit la presse française de tel évènement ? mais aussi que dit la presse étrangère ? Les médias d’opposition…) et de prendre du recule dans le temps : à chaud on est vulnérable à la moindre rumeur, une fois le soufflé retombé, on distingue mieux les intérêts de chacun et les forces mis en mouvement dans l’affaire.
En France on a déjà un organe privé, le Décodex du journal Le Monde, financé par une subvention Google (pour la partie décodex), qui s’est lancé dans l’aventure du fact checking. Le résultat est assez symptomatique : Les média alternatifs sont quasiment tous classés comme suspect et les média historiques sont tous classés comme fiables. Le problème est que les média historiques sont aussi orientés politiquement que les média alternatifs, et ils ont tous déjà relayé à chaud des informations complètement fausses (les couveuses au Koweit, les armes de destruction massives, les charniers en Lybie, mais aussi le cataclisme post Brexit, la victoire de Clinton…).
Il faudrait développer d’avantage…
Les fake news comme celles qui nous disaient que le non allait gagner pour le Brexit ou que Hillary devait gagner les élections c’est ça ?
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les géants du numériques (tous américains) alliés aux médias mainstream (qui appartiennent quasiment tous à des dirigeants de firmes multinationales) vont nous expliquer où est la vérité. Ces mêmes géants du numériques qui se prétendent pourtant attachés à la neutralité du net…quand ça les arrange visiblement.
Quand on voit que le décodex du Monde (qui participe à cette initiative de Google) indique pour tous les grands journaux français quelle est leur orientation politique…sauf pour Le Monde, il y a de quoi se poser des questions.
Il faut dire que Samuel Laurent (Le Monde – Décodex) dit partout que Le Monde n’est pas un journal d’opinion. Et oui, être pour l’union européenne, pour le libre échange, pour le mariage homosexuel, pour Clinton, pour une intervention militaire en Syrie, pour le Remain, contre le FN, contre Trump, contre Poutine, contre le Brexit, …. ce ne sont plus des opinions. Ce sont des informations.
Les libéraux-libertaires sont très largement sur-représentés dans la presse occidentale et ont décidé depuis quelques années que leurs opinions seraient notre information.
Il y aura toujours des dissidents qui souhaiteront diffuser diffuser leurs idées minoritaires et des journalistes qui n’auront pas cette conception du journalisme mais avoir connaissance de leur existence sera de plus en plus compliqué.
Censure et a priori ne s’en porteront que mieux !… ( Et quand le “fake” s’avèrera vrai, attention à la secousse !…)