Twitter a toujours fait passer l’anonymat et la protection de la vie privée de ses membres avant toute chose, à tort ou à raison. Fidèle à son histoire, la plateforme attaque le gouvernement américain qui lui réclame l’identité de l’utilisateur ALTImmigration. L’objet du délit ? Sa virulence envers la politique de Donald Trump, qu’il ne manque jamais de commenter d’un ton corrosif.
Une virulence suffisante pour que le département à la Sécurité Intérieure réclame à Twitter les informations permettant la levée de son anonymat. Dans sa plainte, le réseau social explique avoir reçu une citation à comparaître de la part des douanes américaines lui intimant l’ordre de lui fournir les données requises : l’adresse IP et le numéro de téléphone rattachés à l’adresse mail du compte.
Un compte pas du gout des autorités
Mais Twitter ne l’entend pas ainsi et brandit le premier amendement : « La liberté d’expression accordée à Twitter et à ses utilisateurs par le premier amendement de la Constitution inclut le droit de disséminer ce genre de discours politique anonymement ou sous pseudonyme », indique la plateforme dans sa plainte.
ALTImmigration, qui se présente ainsi sur Twitter « Résistance de l’immigration […] Pas les opinions du département de la sécurité intérieure ou des services de citoyenneté et d’immigration. […] #altgov », aurait prétendu être un membre dissident des services de l’Immigration.
Aucune base légale
Comme à son habitude, Twitter a prévenu l’utilisateur en question de l’enquête dont il faisait l’objet, ce n’est qu’après son consentement que la plateforme délivrera les informations demandées. Mais pour Twitter, cette demande émanant des douanes n’a aucune base légale puisque le gouvernement n’a pas démontré « qu’une infraction a été commise ». Par ailleurs, ce service n’a pas l’autorité suffisante pour réclamer une telle levée d’anonymat, Twitter demande donc de déclarer cette requête illégale et d’interdire sa mise en application.
Si la requête gouvernementale venait à être accordée, cela aurait un effet dissuasif sur les autres comptes critiques envers l’administration Trump et porterait un coup certain à la liberté d’expression, protégée par le premier amendement.
Atteinte à la liberté d’expression
En plus du département à la Sécurité Intérieure, Twitter attaque également quatre de ses représentants, son ministre, John Kelly, le commissaire par intérim Kevin McAleenan et les agents spéciaux Stephen P. Caruso et Adam Hoffman, qui ont émis et signifié l’ordre lui-même. Dans cette affaire, Twitter a d’ores et déjà reçu le soutien de la toute puissante ACLU, l’association de protection des libertés civiles américaine.
We’re glad Twitter is pushing back. We’ll be going to court to defend this user’s right to anonymous speech. https://t.co/tqj5XrNvgn
— ACLU National (@ACLU) 6 avril 2017
« Nous sommes ravis que Twitter fasse de la résistance. Nous irons au tribunal pour défendre le droit de cet utilisateur à s’exprimer de manière anonyme »
ALTImmigration quant à lui, a réagi sur son compte Twitter
— ALT? Immigration (@ALT_uscis) 6 avril 2017
Ce n’est pas la première fois que Twitter attaque le gouvernement américain. En 2014, en pleine polémique sur les révélations d’Edward Snowden, le réseau social avait poursuivi l’administration Obama pour pouvoir communiquer avec plus de transparence sur les requêtes gouvernementales qu’il recevait de la part du gouvernement.
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Moi je trouve étonnant que des groupes comme twitter se battent pour ça mais en aucun cas pour empêcher le gouvernement de Trump de récupérer les comptes et mdp des réseaux sociaux des gens venants aux Etats Unis….
Les deux cas n’ont aucun lien même si la finalité est la même…
C’est quand même moche ce que deviennent les Etats-Unis.
En pensant qu’en général la France en suit les traces, ça présage rien de bon pour nous.
Comme quoi, pour certains, la liberté d’expression ça ne doit fonctionner que dans un sens.
Quand la “liberté” ne fonctionne que dans un sens, on vit en dictature !…