Le mois dernier, les rumeurs bruissaient : Spotify pourrait restreindre l’accès des nouveaux albums aux abonnés gratuit et ne les réserver qu’aux Premium, c’est-à-dire à ceux qui s’acquittent d’un abonnement de 9,99€/mois.
Si Spotify a toujours proposé l’intégralité de son catalogue à ses utilisateurs, détenteurs d’un abonnement ou non, la plateforme de streaming était sous la pression constante des grandes majors pour mettre fin à ce système d’écoute gratuit. Les artistes n’étaient pas en reste, dénonçant notamment le manque de rémunération octroyée par la plateforme.
Un compromis entre premium et gratuit
Un compromis a été trouvé entre Spotify et Universal Music Group (UMG). Comme prévu par leur nouvel accord de licence, les nouveaux albums des artistes d’Universal seront proposés en exclusivité aux abonnés Premium et ce, pendant deux semaines avant de se retrouver dans le catalogue accessible à tous. Avec ce deal, Spotify paiera également moins de royalties à UMG, selon des sources proches du dossier.
Une bonne nouvelle pour la plateforme, à plus d’un titre : avec cet accord, Spotify pourrait inciter les abonnés gratuits à passer au payant pour bénéficier des dernières nouveautés avant tout le monde.
Par ailleurs, depuis sa création et malgré ses 100 millions d’utilisateurs, Spotify n’a jamais dégagé le moindre bénéfice. En cause ? Son système d’écoute gratuit. Pour chaque titre écouté par un abonné Freemium, Spotify reverse des royalties aux majors. Même avec 50 millions d’abonnés payants, la balance se fait au désavantage de Spotify. En 2015, pour 1,945 milliards de dollars de chiffre d’affaires, Spotify accusait tout de même une perte nette de 173 millions de dollars (qui n’est pas à mettre exclusivement sur le dos des royalties reversées).
Un modèle économique à revoir ?
Daniel Ek, CEO de Spotify, admet que ce modèle économique du tout gratuit ne pouvait tenir : « Nous savons que tous les albums de chaque artiste ne peuvent être distribués de la même manière, et nous travaillons dur avec UMG pour développer une politique de diffusion nouvelle et flexible », explique-t-il.
« À partir d’aujourd’hui, les artistes Universal peuvent choisir de diffuser leur nouvel album auprès des premium uniquement pendant deux semaines, offrant aux abonnés une chance d’explorer la totalité de leur travail créatif, tandis que les singles sont disponibles sur Spotify pour que tous les auditeurs puissent en profiter », se félicite Ek.
Ce premier accord avec Universal pourrait faire boule de neige et faciliter les futures discussions de Spotify avec ses deux autres partenaires, Warner Music Group et Sony Music Group. Ces derniers pourraient calquer leur prétentions sur celle d’Universal. Contrairement à son désir de conclure ces accords de licence cette année, ils pourraient n’être entérinés qu’en 2018, négociation au long cours oblige.
Enfin, en restant flexible sur son modèle économique, Spotify pourrait également rassurer les investisseurs, alors que la plateforme envisage d’entrer en Bourse.
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