La BBC (Amérique du Nord), Amnesty International, France 3 Normandie, Forbes, Boris Becker, Envoyé Spécial, Alain Juppé, Starbucks, etc., plusieurs centaines de comptes Twitter, appartenant aussi bien à des personnalités politiques, sportifs, grands médias ou organisations gouvernementales ont été pris pour cible, très tôt dans la matinée de mercredi, par ce qui semble être une vaste opération de piratage pro-erdogan.
« #Allemagnenazie, #Hollandenazie, tenez, pour vous une petite #gifleottomane. On se retrouve le 16 avril. Vous voulez savoir ce que j’ai écrit ? Apprenez le turc »
Tous les comptes piratés affichaient le même tweet avec croix gammée et hashtag #Nazialmanya et #Nazihollanda (#AllemagneNazie et #HollandeNazi) en prime. Si le message était incompréhensible pour qui ne parle pas turc, les hashtag, eux, étaient pour le moins évocateurs. Le contenu du message fait référence au 16 avril, soit le jour du référendum qui permettrait à Erdogan de consolider ses pouvoirs avec l’avènement d’un régime présidentiel, tout en lui laissant la possibilité de régner jusqu’en 2029.
Une fois encore, Twitter n’a pas été piraté à proprement parlé. Les hackers se sont servis d’une faille dans l’application TwitterCounter pour opérer et poster leur message. Un piratage similaire avait déjà eu lieu en novembre dernier. Depuis, Twitter Counter assure avoir apporté un correctif.
TwitterCounter précisent qu’ils ont retiré la possibilité de poster depuis leur app et renouvelé leur API-Key. Ils ne stockent pas les pass. https://t.co/uNjf8kiuXH
— GetSD Consulting (@GetSDConsulting) 15 mars 2017
« Avant toute conclusion définitive, nous avons déjà pris des mesures pour contenir un tel abus des comptes de nos utilisateurs, en supposant que cela est effectivement fait en utilisant notre système ». Précisant, « Nous ne conservons ni identifiants (mots de passe), ni informations bancaires. Le risque est limité à la publication ou au suivi sur Twitter », a réagi un porte-parole de l’application.
Ce piratage intervient dans un contexte diplomatique tendu entre la Turquie et l’Europe, mais vise plus expressément les Pays-Bas et l’Allemagne. Tous deux ont annulé des meetings en faveur du président turc sur fond de provocation du président turc.
Ce weekend, les médias se faisaient l’écho du refoulement de deux ministres turcs des Pays-Bas. Ils souhaitaient s’exprimer devant leurs expatriés lors d’un meeting en faveur d’Erdogan. Ce dernier n’a pas hésité à dénoncer des méthodes « nazies ».
Plusieurs meetings ont été organisés dans différentes villes européennes pour soutenir le oui au référendum turc d’avril prochain. Celui-ci doit entériner une réforme constitutionnelle « renforçant considérablement » les pouvoirs du président, souligne Le Monde.
Après l’incident de La Haye, Erdogan avait promis de faire « payer le prix à La Haye » :
« Vous n’avez pas encore payé le prix pour parler d’une réparation de vos relations avec la Turquie […] Vous devez encore rendre des comptes pour votre effronterie. »
Ajoutant ensuite : « Le nazisme est toujours vivant à l’Ouest […] ; La Haye est la capitale du fascisme ».
Une insulte réitérée contre l’Allemagne quand le gouvernement a interdit les rassemblements turcs avant le référendum.
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peut-on dire que le/les hackers sont racistes à pas avoir voulu mettre leur message twitter en anglais pour que tout le monde comprenne? :’)
Erdogan c’est le méchant?