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[Airbnb] Bientôt une limite automatique de 120 nuitées à Paris ?

La plateforme de locations d’appartement entre particuliers tend à nouveau la main aux autorités française et se dit prête à limiter le nombre de nuitées proposées par an sur Paris.

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Paris, ville la plus demandée sur Airbnb

Airbnb et la France c’est je t’aime, moi non plus. Si Paris est la ville la plus visitée au monde sur la plateforme, les autorités françaises ne se laissent pas courtiser aussi facilement, quand bien même la municipalité profiterait de cette attractivité.

Hôteliers, riverains et autorités fiscales ont respectivement dénoncé la concurrence déloyale, la gentrification et autres nuisances des touristes ainsi que l’incitation à la fraude générées par Airbnb. La plateforme fait preuve de bonne volonté et tente d’éviter une interdiction similaire à celle prononcée dans l’État de New York.

50 000 hôtes pour 70 000 logements

Depuis juin 2015, Airbnb est tenu de collecter la taxe de séjour à Paris (et dans 18 villes supplémentaires depuis juin dernier), une manne financière considérable pour la municipalité qui a perçu pas moins de 5,5 millions d’euros en un an.

Et si cela n’était pas suffisant, Airbnb coopère avec la municipalité pour lutter contre la fraude en envoyant un message aux utilisateurs parisiens pour leur rappeler leurs obligations. Airbnb fait un pas de plus vers les autorités françaises : « Nous voulons installer sur notre plate-forme une limite automatique à 120 nuitées (le maximum légal) pour les 50 000 hôtes parisiens », indique ainsi Emmanuel Marill, le nouveau directeur général France d’Airbnb, au Parisien.

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Lutter contre la fraude

La réglementation parisienne relative aux locations saisonnières impose en effet une limite légale de 120 jours de location par an pour une résidence principale. Au-delà, le logement est considéré comme un « meublé de tourisme », une activité économique soumise à une autre réglementation.

« S’ils ont des autorisations pour louer davantage — parce que ce sont des professionnels, qu’ils sont mutés pendant six mois, qu’ils ont un bail touristique… —, ils pourront décocher sur l’honneur cette limite automatique », précise-t-il.

Pour Airbnb, l’objectif n’est pas de pénaliser les utilisateurs, « un hôte loue 33 nuitées par an en moyenne dans la capitale » – mais bien de lutter contre les fraudeurs. En cas de dépassement, Airbnb propose de transmettre les contacts des contrevenants « afin d’affiner les recherches de fraudes » : la municipalité dispose de seulement 25 agents pour contrôler les 70 000 logements désormais proposés dans Paris.

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Money Monster

3 mois pour être mis en place

Une proposition qui n’a pas vocation à être déployée partout en France, elle « est adapté[e] à Paris où il existe de grands débats sur le logement », prévient Emmanuel Marill. « La balle est dans le camp de la Ville de Paris. Nous discutons depuis des semaines. En cas d’accord, il nous faudra environ trois mois pour démarrer », conclut le DG d’Airbnb France.

Dans un autre registre, interrogé sur le caractère choquant de l’optimisation fiscale opérée par la firme — en 2015, Airbnb n’a payé que 70 000 euros d’impôt — Marill rétorque « c’est une vision biaisée, car sur une nuitée à 100 €, 97 € restent dans la poche de l’hôte français », ajoutant : « Nous payons des millions d’euros de TVA. Enfin, depuis deux ans, nous aidons nos hôtes à déclarer leurs revenus en leur envoyant un rappel fiscal ».

En 2019, plus qu’une aide, Airbnb devra transmettre au fisc une déclaration sécurisée des revenus de ses utilisateurs. Une transmission automatique qui n’est pas du gout d’Emmanuel Marill qui « [s]‘interroge aussi sur la dimension égalitaire de cette nouvelle loi » votée par les députés en décembre dernier. « Si on étouffe les plates-formes avec trop de réglementations, on risque de voir les hôtes basculer vers des plates-formes de petites annonces où il y a moins de garanties que chez nous. Et plus de fraudes ! »

Bien tenté !

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3 commentaires
  1. L’Etat veut toujours se faire plus d’argents. Quel que soit la méthode pour y arriver.
    Seulement en imposant leur connerie à des agences comme AirBnB, la chose qu’ils vont y gagner c’est de faire perdre des hôtes et des clients à AirBnB car les gens voudront toujours payer moins cher.
    C’est donc juste une belle connerie de la part de l’Etat qui va s’en mettre pleins les poches à court terme mais à long terme, ils auront pourri une boite en France pour pas grand chose.

    1. C’est même pas sûr qu’ils y gagnent à court terme, Cf la courbe de Laffer. Le tabassage fiscal a un effet inverse à celui escompté.

    2. Juste pour donner mon avis par rapport a ce commentaire. Tout d’abord ce n’est pas une décision étatique mais ce type de législation sur le parc immobilier est décrété par la commune (en l’occurrence la ville de Paris).
      De plus, comme cela est souligné dans l’article, New-York a imposé une limite bien plus restrictive à Airbnb, comme l’a également fait San-Francisco, ironiquement la ville où Airbnb a vu le jour.
      Enfin c’est certes un problème fiscal mais également un problème au niveau de la gestion du parc immobilier dans des grandes villes, touristiques certes, mais où l’accès au logement est particulièrement difficile pour les résidents.

Les commentaires sont fermés.

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