Le très controversé milliardaire libertarien Peter Thiel, co-fondateur de PayPal avec Elon Musk – avec qui il siège au comité économique du président Donald Trump -, aurait aidé la toute puissante agence de sécurité nationale américaine, la NSA, dans son programme de surveillance massive par le biais de sa très secrète start-up spécialisée dans ce domaine, Palantir.
Dans le milieu des affaires, Palantir Technologies, créée en 2004, est connue comme la jeune pousse la plus secrète des États-Unis. Et pour cause, elle signe des contrats stratosphériques avec l’armée américaine, est très proche de la CIA, de la NSA et du FBI et serait valorisée quelque 20 milliards de dollars.
Comme l’explique Les Échos, son métier « est celui de la collecte, la corrélation, l’agrégation big data, la cartographie des données des utilisateurs, de leurs usages, de leur géolocalisation, de leurs actions, de leurs contacts, de leurs communications de tous types, de tous formats. Bref, de la totalité des données que nous générons. Elle capte et exploite le nuage d’informations généré en permanence autour de chaque humain ». Autrement dit, cette société collecte, exploite et analyse l’ensemble des données électroniques générées par une personne.
Alors, en juin 2013, lorsqu’interviennent les premières révélations sur PRISM, le programme de surveillance massive de la NSA, les regards se tournent vers Palantir et son créateur Peter Thiel, puissant investisseur de la Silicon Valley à l’aura sulfureuse.
Un homme sulfureux à l’origine d’une start-up très secrète
Mais l’homme qui a aidé Hulk Hogan à mettre Gawker K.O., nie farouchement toute implication. Une posture aujourd’hui contredite The Intercept, le site co-fondé par Gleen Greenwald (Jeremy Scahill et Laura Poitras), le journaliste contacté par Snowden (sous le pseudo de Citizenfour) et qui publia les premiers articles sur le scandale Prism/NSA.
Pire encore, The Intercept assure même que Palantir a été co-créée avec des espions américains et aurait contribué à élargir le réseau d’espionnage mondial de la NSA, géré conjointement avec d’autres agences alliées à l’étranger. Grâce à la création de logiciels d’espionnage pour la NSA, Palantir aurait « facilité, augmenté et accéléré » l’utilisation de XKeyscore, le Google de la NSA, l’un des programmes de surveillance les plus intrusifs, qui permet, à partir d’une recherche par simples mots clés, d’accéder à un nombre incalculable de données sur un individu puisées dans de multiples bases de données (emails, historique de navigation, chats, réseaux sociaux, images, appels téléphoniques, photos, documents, appels vocaux, photos de webcam, trafic botnet, fichiers téléchargés dans le cloud, identifiants et mots de passe, sessions skype, etc.). Une technologie surpuissante aujourd’hui aux mains de Donald Trump, que Thiel ne semble pas vouloir lâcher puisqu’il est devenu son conseiller numérique et l’un de ses hommes forts au sein de l’administration.
Des quantités massives de données
La start-up propose deux types de solutions : Palantir Gotham et Palantir Metropolis. Toute référence à Batman ou à l’univers de Tolkien n’est pas purement fortuite.
Quand Metropolis analyse quantitativement les données des banques et des fonds spéculatifs de Wall Street, Gotham (anciennement Government) est destiné au renseignement, aux forces de l’ordre et à la sécurité intérieure. Une technologie capable d’importer et d’exploiter de grandes quantités de données structurées (feuilles de calcul) et non structurées (les images notamment), dans des formats et syntaxes différents, dans une base de données centralisée. Un travail très complexe et redoutable.
« La rumeur dit que Palantir Technology a aidé la CIA (qui est à la fois client et actionnaire historique de l’entreprise à travers son fonds de capital-risque In-Q-Tel) à traquer Ben Laden et aussi le FBI à identifier l’étendue de la fraude Madoff ; que ses produits ou prestations ont permis à JP Morgan de traquer la fraude financière », indiquait Les Échos en février 2016. Quand The Intercept souligne son rôle dans le traçage des flux d’armes dans tout le Moyen-Orient ou la localisation des camps d’entrainement du Hezbollah.
CIA, FBI, NSA et… DGSI
Malgré ces indiscrétions et l’ambition affichée de vendre ses services au gouvernement fédéral américain, Palantir a toujours refusé de commenter l’identité réelle ou supposée de ses clients et se cache derrière les clauses de confidentialité de ses contrats passés avec le gouvernement.
Quoi qu’il en soit, depuis 2009, ces contrats aurait permis à Palantir Technologies d’amasser au moins 1,2 milliard de dollars selon Politico.
Récemment, Palantir a affiché ses ambitions d’expansion en Europe. La France n’est pas en reste puisque Palantir fait les yeux doux à l’État français. La DGSI a d’ores et déjà signé un contrat avec la start-up en fin d’année dernière. Le renseignement français payerait même 10 millions d’euros pour utiliser la technologie de Palantir, a révélé Télérama. L’objet du désir ? Un logiciel permettant d’analyser des quantités massives de données…
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Oh mon Dieu, le gouvernement américain espionne tout le monde et exploite toutes les données possibles, incroyable.
Ça serait mieux s’ils ne le faisaient pas, tu ne crois pas ?
Haha, oui, je n’ai pas dit le contraire. Mais le danger ce sont les Russes n’est-ce-pas ?
Pas les russes leur gouvernement oui COMME TOUT LES GOUVERNEMENTS D’AILLEURS.
Oui mais le gouvernement russe, c’est le pire. Ils l’ont dit à la télé